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Interview de Manuel Gomez, serrurier-chaudronnier (3ème partie/3)

Interview d'un serrurier-chaudronnier, Manuel Gomez, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:42:54).
Période évoquée: 1958-1989 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3 à 3/3) :
Au cours de cet entretien, ce serrurier-chaudronnier né en Espagne en 1928 et employé à Sécheron entre 1958 et 1989 raconte son parcours. Engagé dans la lutte anti-franquiste, il quitte l'Espagne en 1958 pour des raisons politiques. Il raconte ses conditions de logement, et l'interdiction faite aux travailleurs soumis au permis A de louer un appartement non-meublé. Il décrit avec quelques détails son métier, les spécificités de ce travail et sa formation continue en soudure. Il explique les raisons de sa satisfaction avec sa vie professionnelle, notamment le fait qu'il ne faisait jamais la même activité plus de trois jours d'affilée. Il a été à la fois délégué syndical de la Fédération suisse de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH) et délégué à la commission d'entreprise. Il a participé à la revendication puis à la mise en place de cours du soir pour permettre aux ouvriers italiens, espagnols et frontaliers l'obtention d'un certificat de capacité (CFC) et l'égalité salariale pour un travail égal. Il parle du système de rémunération à la pièce, qui créait une concurrence malsaine entre ouvriers et de son refus de devenir chef d'équipe. Il prendra sa retraite avec trois ans d'avance pour des raisons de santé et de famille et reste membre du syndicat FTMH comme vétéran.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'Alain Perrat, mécanicien-tourneur (1ère partie/3)

Interview d'un mécanicien-tourneur, Alain Perrat, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 02:10:34).
Période évoquée: 1972-1993 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3 à 3/3) :
Alain Perrat est né en 1952 à Bourg en Bresse, dans l'Ain (France). Après sa formation et une année de travail, il a effectué un "tour de France" avec les compagnons comme mécanicien tourneur. Il relate l'évolution du travail lors du passage aux appareils à commande numérique. Il raconte comment un de ses collègues sans Certificat fédéral de capacité (CFC) parvenait parfaitement à refaire les programmes numériques directement sur la nouvelle machine et en conclut "ce qui prouve bien que tout s'apprend". Il explique les difficultés sociales provoquées chez les humains par les horaires calqués sur les machines: en effet, les horaires 04h00-13h30 ou 13h30-22h00, appelés "travail en équipe" rendent impossible toute vie sociale. Il refusera finalement ces horaires et se battra contre au niveau syndical. Il décrit aussi la structure et le fonctionnement de la Commission du personnel, ses permanences, ses locaux et le droit à des heures d'absence pour ce travail.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Manuel Gomez, serrurier-chaudronnier (1ère partie/3)

Interview d'un serrurier-chaudronnier, Manuel Gomez, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:42:54).
Période évoquée: 1958-1989 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3 à 3/3) :
Au cours de cet entretien, ce serrurier-chaudronnier né en Espagne en 1928 et employé à Sécheron entre 1958 et 1989 raconte son parcours. Engagé dans la lutte anti-franquiste, il quitte l'Espagne en 1958 pour des raisons politiques. Il raconte ses conditions de logement, et l'interdiction faite aux travailleurs soumis au permis A de louer un appartement non-meublé. Il décrit avec quelques détails son métier, les spécificités de ce travail et sa formation continue en soudure. Il explique les raisons de sa satisfaction avec sa vie professionnelle, notamment le fait qu'il ne faisait jamais la même activité plus de trois jours d'affilée. Il a été à la fois délégué syndical de la Fédération suisse de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH) et délégué à la commission d'entreprise. Il a participé à la revendication puis à la mise en place de cours du soir pour permettre aux ouvriers italiens, espagnols et frontaliers l'obtention d'un certificat de capacité (CFC) et l'égalité salariale pour un travail égal. Il parle du système de rémunération à la pièce, qui créait une concurrence malsaine entre ouvriers et de son refus de devenir chef d'équipe. Il prendra sa retraite avec trois ans d'avance pour des raisons de santé et de famille et reste membre du syndicat FTMH comme vétéran.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'Alain Perrat, mécanicien-tourneur (2ème partie/3)

Interview d'un mécanicien-tourneur, Alain Perrat, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 02:10:34).
Période évoquée: 1972-1993 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3 à 3/3) :
Alain Perrat est né en 1952 à Bourg en Bresse, dans l'Ain (France). Après sa formation et une année de travail, il a effectué un "tour de France" avec les compagnons comme mécanicien tourneur. Il relate l'évolution du travail lors du passage aux appareils à commande numérique. Il raconte comment un de ses collègues sans Certificat fédéral de capacité (CFC) parvenait parfaitement à refaire les programmes numériques directement sur la nouvelle machine et en conclut "ce qui prouve bien que tout s'apprend". Il explique les difficultés sociales provoquées chez les humains par les horaires calqués sur les machines: en effet, les horaires 04h00-13h30 ou 13h30-22h00, appelés "travail en équipe" rendent impossible toute vie sociale. Il refusera finalement ces horaires et se battra contre au niveau syndical. Il décrit aussi la structure et le fonctionnement de la Commission du personnel, ses permanences, ses locaux et le droit à des heures d'absence pour ce travail.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Heinrich Rudolf, monteur (1ère partie/1)

Interview d'un ancien monteur d'alternateur aux Services industriels de Genève et mécanicien à la Société des Eaux d'Arve, Heinrich Rudolf, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 00:40:20).
Période évoquée: 1950-1996 (principalement)

Aperçu des thèmes (Partie 1/1):
Dans cet entretien, cet ouvrier mécanicien et monteur, puis contremaître relate et compare les différentes phases de son expérience professionnelle. Il raconte les conditions de vie et de travail à la Société des Eaux de l'Arve, où il travaillait dans une petite équipe de cinq personnes avec un travail varié et un beau cadre naturel. Il explique que le logement était fourni sur le site de l'usine, justifiait un salaire plus bas et exigeait une disponibilité constante des employés. D'une manière générale, il dit avoir été satisfait des conditions de travail qu'il a expérimenté bien qu'il se réfère à leurs conditions comme à celles d'esclaves. Parmi les sujets traités se trouvent: le rachat par les Services industriels de Genève (SIG) et les centrales nucléaires à Téhéran et Lucens.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/1) :
00:00:00 à 00:09:00 : né en 1937, entrée à la SEA en 1968 - formation de mécanicien à la Soudière suisse en Argovie - ancien monteur de Sécheron, a beaucoup voyagé dans ce cadre - a quitté Sécheron lorsque le secteur des alternateurs a été supprimé - un ex-ingénieur de Sécheron l'avait recommandé - problématique de l'adaptation aux crues de l'Arve qui fournissait la puissance - à la SEA, ils faisaient beaucoup d'entretien, de réparation, de recyclage contrairement à ce qui se passait aux SIG - entretien des tresses en chanvre - tonte du gazon - le directeur refusait d'acheter une tronçonneuse: il y a plusieurs histoires de ce genre, "le travail était très artisanal" et car il "devait être rentable pour les actionnaires";
00:09:00 à 00:18:00 : le dîner de fin d'année se faisait toujours à l'usine pour permettre aux ouvriers de permanence de participer (ouvriers, patrons, actionnaires comme les Lombards, banquier et géologue, Hentsch banquier, ...) - le repas ne se faisait pas avec les épouses - le directeur De Haller était moins en contact avec les ouvriers car les bureaux se trouvaient ailleurs, alors que par la suite, "Coutau" (Couteau?) était dans un bâtiment provisoire sur le site - pratiquement tout le monde habitait sur le site;
00:18:00 à 00:27:00 : le loyer était modéré, les salaires aussi - la paie a augmenté de 1000.- et les loyers aussi - pas tout le monde ne vivait sur le site - les nouvelles machines étaient achetées d'occasion - le passage aux Services industriels s'est assez bien passé, ils se moquaient, mais ne nous embêtaient pas - les heures supplémentaires étaient timbrées, chaque minute était timbrée - "avant on était un peu des esclaves", " nous ça allait, mais dans le temps, c'était terrible - en vivant sur le lieu on est sensé toujours être disponible et ces coups de main n'étaient pas payés" - en tant que monteur à Sécheron a voyagé entre deux jours et six mois en Espagne, Yougoslavie, Berlin - travail intéressant;
00:27:00 à 00:36:00 : Téhéran: montage d'une petite centrale nucléaire pour l'université, pour l'expérimentation, financée par le Shah, mais abandonnée dans un port, "toute oxydée", matériel américain, pour finir ils l'ont faite avec Sécheron qui faisait du nucléaire à Lucens - à Vessy, ils faisaient le piquet pour les alertes: une semaine sur quatre, vu qu'ils étaient quatre, tous les soirs il fallait travailler de 22h à 23h - il y avait des alarmes à la maison, ils étaient assez souvent dérangés - il est devenu contremaître finalement, a remplacé un collègue à sa retraite - il vient sur le site encore tous les jours après le travail pour vérifier qu'il n'y a pas de casse - comme contremaître, il a un bureau au Lignon - il s'occupe des contrôles de différentes entreprises - il y a trois contremaîtres - il aimait bien les anciennes machines à piston tout en admettant qu'elles sont vieilles, qu'elles sont beaucoup trop grandes, mais elles sont amorties et ne coûtent que l'entretien;
00:36:00 à 00:40:20: l'eau de la SEA était moins chère que celle des SIG - l'entreprise a été vendue, car pour renouveler la concession, ils auraient du rénover les installations et ils ne voulaient pas - il n'y a pas eu d'accident - les horaires étaient par tournus - les salaires étaient meilleurs à la SEA qu'à Sécheron.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Marcel Navarro, serrurier-soudeur (1ère partie/2)

Interview d'un serrurier-soudeur formé comme chaudronnier-traceur, Marcel Navarro, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:30:37).
Période évoquée: 1950-1996 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Ce que Marcel Navarro a aimé dans son travail à la Société des Eaux de l'Arve, c'est le travail sur des anciennes et belles machines. Il décrit les conditions de travail et mentionne qu'il était le seul ouvrier syndiqué. L'entretien est principalement axé sur le fonctionnement, l'équipement et les méthodes de travail dans l'équipe mécanique de la Société des Eaux de l'Arve.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : formation de chaudronnier, CAP car d'origine française, chaudronnier traceur à l'époque: car à l'époque ils développaient eux-mêmes les dessins, chose qui s'est perdue - est rentré à la SEA en 1980 - a eu une trentaine d'emplois avant cela - il travaillait aux moulins de Versoix, il avait 40 ans et s'ennuyait: il a répondu à une annonce - l'endroit, la nature lui ont plu - les machines à piston anciennes lui ont plu - il a travaillé dans la pétrochimie à Neuchâtel et en avait marre du travail moderne - apprentissage à Saint-Etienne - est venu en 1964 monter la raffinerie de Cressier et a connu sa femme à la Neuveville - sa fonction à la SEA était serrurier, il aidait les mécaniciens - dans l'équipe de mécanique, ils étaient tous des ouvriers qualifiés contrairement à l'équipe réseau, de plus ils avaient tous pas mal voyagé - il avait un atelier de serrurerie et il forgeait certaines pièces, soudait - c'était encore un endroit où l'on faisait les choses nous-mêmes - le travail était très varié: beaucoup de pièces à remplacer sur le barrage, démontage des machines, changer les joints, changer les pompes dans les puits, montage des vannes, soudure - très peu d'intervention d'entreprises extérieures;
00:09:00 à 00:18:00 : le travail de mécanique était spécial, il n'avait jamais vu de pompe à piston, "c'était les dernières de Suisse à fonctionner", c'était nouveau pour lui - réparation, manutention, entretien du canal, entretien de l'Arve, attraper les troncs - soudure électrique, "tout était vieux, il n'y avait rien de neuf" mais ce qui le gênait, c'était que l'atelier était étroit et bas de plafond - "vous savez, on était un peu manœuvre (...) il ne fallait pas attendre qu'on nous dise quoi faire (...)" - il fallait prendre des décisions et agir - il explique les systèmes de grilles et de râteau - [les interlocuteurs regardent et commentent des photographies] - la division du travail: les mécaniciens avaient leur atelier, un peu plus moderne;
00:18:00 à 00:27:00 : il comprenait quel était son travail, était autonome dans une grande partie des tâches bien que c'était tout de même le contremaître qui distribuait le travail - chaque année avec les machines à piston, ils devaient changer les joints sur les clapets de fermeture en bronze et sur les cylindres, il y avait des joints en chanvre tressé que le mécanicien, M. Keller, fabriquait lui-même, c'était des joints d’étanchéité - les tresses enduites de suif (graisse de mouton), "c'était la seule chose qui tenait vraiment à l'échauffement, on a essayé d'autres matières (...) - cette machine tournait 24/24 - il trouvait ces vieilles machines extraordinaires, n'avait pas du tout envie d'en changer - tout le monde se plaignait que cette usine ferme mais personne ne s'y est vraiment opposé - 25 ans de ma vie à travailler dehors - on était une équipe de cinq, maintenant on est 1200 - aujourd'hui je sors de temps en temps pour placer mes pièces, une quarantaine de personnes dans un très grand atelier - à Vessy, à cinq ce n'était pas toujours évident - le réseau, ils étaient sept, en plus il y avait les administratifs - il y avait trois cultures différentes, mais dans l'ensemble ça allait bien les suisse-allemands, les romands, et puis moi, mais c'était surtout des personnalités;
00:27:00 à 00:36:00 : les secrétaires ne se sont pas bien adaptées au Lignon - le chef, Monsieur Coutau (Couteau?) - "on en avait marre de scier nos bois à la main", "on était allé chercher une tronçonneuse (...) on avait des problèmes (...) mais le directeur lui a fait ramener" - j'ai appris le métier de bûcheron là-bas - "j'ai appris des tas de choses", "ça m'a rapproché de la nature" - il était de piquet lorsque la station du Grand Bornand a subi un grand orage, un barrage s'était formé et avait lâché, la crue avait emporté un camping et une scierie: les immenses arbres déracinés, caravanes et camping ont été emportés, il y a eu un mort retrouvé dans le barrage - la pollution au mazout aussi l'a marqué, il a vu ce que pouvait provoquer la pollution - il explique les deux types de pompes - les tours et l'éclairage étaient alimentés par l'électricité de l'Arve;
00:36:00 à 00:46:06: jusqu'en 1958 l'usine était autonome en électricité - à l'époque on devait casser la glace pour permettre la continuité du travail, puis ensuite on a pu avoir un appoint des Services industriels de Genève - on craignait les orages, il y avait souvent des alarmes et des alertes la nuit, "elle sonnait tout le temps" - quand les SIG ont repris, ils ont donné l'instruction de couper la corne lorsque les gens quittaient les lieux, le quartier de Conches s'était peuplé aussi - aux SIG, quand on devait descendre "on nous payait une heure et on avait une heure de congé, à la SEA on avait que une heure de congé" - "mais on habitait tous dans des villas" - au début, le loyer de la maison avec jardin était de 150.-, puis lorsque les SIG ont repris, les loyers ont augmenté - [c'est la transition de la reprise qui intéresse l'intervieweuse] - l'indépendance du travail a énormément changé - il y avait encore des pompes électriques sur place, mais elles étaient télécommandés depuis le Lignon - les SIG ont construit des énormes réservoirs, car il y avait des risques de pollution de la nappe phréatique en raison de la topographie;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Walter Schmied, poseur et réparateur de conduites (1ère partie/2)

Interview d'un poseur et réparateur de conduites, Walter Schmied, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:15:37).
Période évoquée: 1950-1996 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Walter Schmied a fait partie pendant vingt ans de l'équipe réseau de la Société des Eaux de l'Arve (SEA), il s'occupait de la pose et de l'entretien des conduites, mais donnait souvent un coup de main à l'équipe mécanique. Il aimait la l'autonomie et la diversité du travail, cela compensait un certain manque de matériel. Il a été agriculteur avant d'arriver à la SEA. Il décrit son logement de fonction et la capacité de ses collègues à penser et mettre en oeuvre des améliorations du travail.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : il travaillait dans l'équipe réseau de la Société des Eaux de l'Arve (SEA) - a fait l'école d'agriculture - puis, il a fait du compagnonnage, ce qui correspond à un apprentissage - a travaillé 17 ans à la campagne, à Villette (cultures, ferme), puis 2 ans à Nyon dans un atelier de machines agricoles - son frère travaillait à la SEA - il n'aimait pas la manière dont les gens travaillaient avec le bétail - il a fait 19 ans à la SEA - il a gardé la même fonction tout au long de son emploi à la SEA - il posait des colonnes et faisait des raccordements de maison - son contremaître était Monsieur Gadmer (?), Monsieur Depré (?) lui a succédé - il n'y avait pas de perspective d'avancement, mais "on était libres", au point de vue matériel d'exploitation "on était pauvres, on n'avait pas de grues";
00:09:00 à 00:18:00 : il a appris tout le métier d'approvisionnement d'eau - aux SIG, il a appris le polyéthylène, lui avait travaillé avec un matériau entre l'acier et la fonte - ils avaient une camionnette à pont et 2-3 petits véhicules - les tuyaux étaient commandés en Allemagne et étaient déchargés avec peu de matériel - lui, il n'était pas gêné par le manque de moyens - il n'y a pas eu beaucoup d'accidents, il s'en souvient d'un: un ouvrier qui est tombé dans une fouille - il faisait aussi le relevé d'index du compteur d'eau deux fois par année - la différence avec les Services industriels de Genève, c'est que là-bas tout le travail est divisé - discussion autour du piquet, chaque employé en faisait un par mois le week-end, la semaine c'était le contremaître - les joints étaient en caoutchouc, lui n'a pas connu les joints en plomb, a vu faire et savait faire, mais n'en a jamais fait;
00:18:00 à 00:27:00 : explication précise du procédé de fabrication des joints au plomb - discussion autour des problèmes de santé liés au plomb, pas de dispositif de protection, il n'est pas très inquiet de cela - il fallait faire un peu de maçonnerie aussi pour créer des butées - les hydrantes étaient fabriquées par la Société des Eaux d'Arve, ils avaient fait les dessins, les pièces étaient coulées ailleurs, mais eux les assemblaient - avec sa villa, il y avait une station de pompage - les contremaîtres répartissaient le travail - tout le monde devait plus ou moins tout savoir faire - l'équipe réseau leur donnait des coups de mains pour les troncs - il aurait souhaité peut-être avoir une petite pelle mécanique, mais il était clair que le conseil d'administration ne voulait rien investir - l'entretien était bien fait, mais l'usure était incontournable - l'installation avait plus de 100 ans - questionnements sur les origines de l'entreprise;
00:27:00 à 00:36:00 : ils étaient six à travailler sur le réseau - il a été donner la main pour sortir les pompes d'un puits, ce travail se faisait la nuit, 60 mètres de profondeur, réviser les pompes, on sortait les tuyaux, ils descendaient avec une nacelle tenue avec un treuil, avec le recul, la situation lui parait périlleuse - récit d'un accident de travail suite à une nouvelle technique - ils avaient une chimiste qui prenait des échantillons aux fontaines - anecdote du remplissage d'une citerne à mazout en travaux qui a coulé - craintes de pollution, mais réaction immédiate - il s'occupait des réservoirs, description de ce travail;
00:36:00 à 00:45:45: le relais dans lequel il travaillait fonctionnait la nuit pour remonter l'eau - il y avait un réservoir dont le socle était en pierre de taille et puis le reste en fonte - les pompes à piston (haute pression) prenait l'eau de ces réservoirs pour les pousser dans le réseau - les pompes à piston (basse pression) servaient à pomper l'eau hors des puits - comme ses collègues, il aime aussi beaucoup ce vieux matériel et ses pompes à piston - peu de contact avec les gens des SIG qui les prenaient un peu pour des rigolos - assez vite ils l'ont nommé chef d'équipe - d'autres ont moins bien réussi à s'adapter à la transition - lui aimait bien travailler avec les jeunes, "n'importe-qui peut nous apprendre quelque-chose" - son équipe a eu un nouveau fourgon - ils ne faisaient que de la pose - les piquets, c'était du lundi soir au lundi soir, le piquet 1, il avait le fourgon et le téléphone portable chez lui, le piquet 2 venait voir si vraiment il y avait un problème, le piquet 3 c'était pour l'intervention et puis ils faisaient venir des entreprises - il pense qu'il y a quand même eu des améliorations dans la sécurité, "qui est quand même une question d'argent" - il constate que de plus en plus ce sont les entreprises qui posent et les SIG ne font que les raccordements, car maintenant les entreprises de génie civil sont équipées pour le faire;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Marcel Navarro, serrurier-soudeur (2ème partie/2)

Interview d'un serrurier-soudeur formé comme chaudronnier-traceur, Marcel Navarro, par Alda de Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:30:37).
Période évoquée: 1950-1996 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Ce que Marcel Navarro a aimé dans son travail à la Société des Eaux de l'Arve, c'est le travail sur des anciennes et belles machines. Il décrit les conditions de travail et mentionne qu'il était le seul ouvrier syndiqué. L'entretien est principalement axé sur le fonctionnement, l'équipement et les méthodes de travail dans l'équipe mécanique de la Société des Eaux de l'Arve.

Sujets principaux : (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : les SIG ont énormément investi - les salaires se sont grandement améliorés, "mais c'était une bonne période", "on avait de la chance", "à la SEA, la retraite était à 62 ans", mais on partait avec rien, on n'avait plus de maison et on devait trouver encore un travail pendant 3 ans - aux SIG, on encourage les départs à la retraite avec des compensations - discussion autour des rachats pour la caisse de retraite, Marcel Navarro a été lesé car il avait amené son capital retraite - reconnaissance de la direction? plutôt autoritaire mais avec un quart d'heure paternaliste - salaires: ils ne savaient pas ce que gagnaient les collègues, "on parlait pas de ça", "en France on cache pas ça" - "j'étais le seul ouvrier qui était syndiqué là-dedans", les autres ouvriers le prévenaient;
00:09:00 à 00:18:00 : "dans les maisons, on nous foutait une paix royale" - il y avait des cours payés par l'entreprise, il a toujours adoré, il avait fait un cours d'appareillage au CEPIA, des cours du soir pendant 10 semaines - les ouvriers ont été informés de la fin de la SEA trois ans avant la fin de la concession - problème de santé: "il fallait pas dire qu'on avait mal aux épaules", " on pouvait pas avoir quelqu'un qui pouvait pas", "ou alors il fallait partir" - on était opérateur - les rapports avec le contremaître étaient assez bon, ils étaient du métier - il y avait un technicien, un dessinateur pour le réseau - parmi les secrétaires il y a eu du roulement, dans les deux restantes, une a la nostalgie, l'autre pas;
00:18:00 à 00:27:00 : il n'y avait pas de vie d'entreprise, mais il y avait le repas de fin d'année, organisé par le dessinateur et Monsieur Nidergell (?), les retraités étaient toujours invités, eux ne devaient pas payer, ils mangeaient le saucisson cuit au vin blanc dans un tuyau sur la forge - il n'y a pas eu de changements technologiques avant la reprise par les SIG - les changements ont eu lieu une année après la reprise, il a continué à travailler sur le site pendant trois ans - l'absorption par les SIG n'a pas toujours été facile, notamment vis-à-vis des plus anciens des SIG - le directeur de la SEA est devenu adjoint du Service des Eaux - aux SIG "on ne dit pas directeur, on dit divisionnaire" - les installations étaient surveillées depuis une salle de commande, et ils ne descendaient plus au moindre éclair - le cas de pollution en France;
00:27:00 à 00:36:00 : quelqu'un remplissait son camion de mazout et puis le camion s'est vidé, c'était un samedi, l'ouverture de la pêche - ce sont les pêcheurs qui l'ont prévenu - il a vu les cygnes et tous les animaux couverts de mazout, cela lui a fait comprendre ce qu'une pollution au mazout peut faire en mer - les pompes ont du être arrêtées pour éviter de polluer, "si le mazout avait pénétré dans la nappe, c'était foutu", car ils réalimentaient la nappe avec l'Arve [interruption et reprise de l'entretien] - explication d'une réparation de glissière, les interlocuteurs décrivent les photos, notamment un très ancien puits - discussion sur la dénomination des lieux - photos de sa famille, de régulateurs de débit, la forge, l'atelier de mécanique, "ma femme venait avec moi au travail, elle connaissait tout", "c'était la mascotte" [Alda de Giorgi fait des photocopies basse qualité de ces photos] ;
00:36:00 à 00:43:48: [le commentaire des photos continue] Alda De Giorgi mentionne le fait que les "archives" vont faire une exposition, qu'ils ont reçu des archives, que les délais ont été retardés - les photographies, auxquelles tient beaucoup Marcel Navarro lui sont rendues.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de femmes sur le travail ménager et les conditions matérielles et sociales dans les années 1920-1940 (1ère partie/2)

Interview de femmes sur le travail ménager et les conditions matérielles et sociales dans les années 1920-1940, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:09:49).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Cet entretien à plusieurs voix a pour axe le travail ménager (travail reproductif) et les loisirs à Genève dans les années 1920-1940. Christiane Wist rencontre un groupe de femmes dans une maison de retraite. Un projet d'approfondissement de ce projet n'est pas retenu par le Collège du Travail. Y sont notamment décrits: les conditions et les outils du travail ménager, le travail de soin aux aînés par les enfants, le système d'approvisionnement en eau, la prévention des maladies, les conditions et les mesures d'hygiène, la vie quotidienne animée dans les rues, le rationnement durant la guerre de 1914-1918, les moyens de transport, les premiers téléphones et installations d'électricité dans les foyers mais aussi la mode et la soumission des femmes aux hommes en matière de coupe de cheveux.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : appartements à Carouge, 30 à 40.- par mois - anecdote "vous avez des cabinets rien que pour vous!" - conditions d'hygiène - nid de couleuvres sous le plancher - cela a bien changé même s'il y a des restes - les toilettes par étage existent encore - à la coopérative, on pouvait acheter beaucoup de choses pour cinq francs - téléphone: les gens criaient très fort dans les téléphones, car c'était loin! - les téléphones étaient contre les murs, il fallait tourner le disque, pour lancer l'impulsion, puis prendre le cornet - les téléphones étaient rares - il fallait un cas grave pour déranger avec un téléphone - le lait de chèvre chaud en 1925: le troupeau passait aux Pâquis, le berger tirait le lait pour les malades - le primeur passait dans la rue avec les fruits et légumes, parfois cela durait longtemps, avec les conversations, "il était très humain", "souvent il nous donnait un fruit", les enfants faisaient les commissions pour les personnes âgées en 1914 - pour les balayures, on entendait l'homme qui passait pour les récolter;
00:09:00 à 00:18:00 : le vitrier passait dans la rue en chantant "ici le vitrier qui passe!", s'il avait le matériel, il le faisait de suite, sinon il revenait - l'aiguiseur ou le rémouleur passait - je suis venue à Genève en 1925, je gagnais 60 ct de l'heure dans un atelier d'horlogerie - le pain valait 30 à 45 ct - la pension valait 80.- par mois - on mettait un fourreau, on n'avait pas beaucoup d'habits et on en changeait peu - les mamans fabriquaient les vêtements - des couturières venaient dans les familles - on héritait les vêtements des sœurs et cousines - on allait souvent en bicyclette - il y avait trois familles de pasteur, une avec sept enfants, qui se passaient les vestes, ainsi les maîtres d'écoles reconnaissaient les enfants des mêmes familles - [les souvenirs de lessives font rigoler] au grenier, il y avait la chaudière - certaines avaient déjà le gaz à la fin de la deuxième guerre - mais certaines vont encore au salon-lavoir - ça rappelle les scènes de Zola - il y avait un bateau-lavoir à Saint-Jean, l'une d'elles l'a encore vu - il y a eu un accident, le bateau-lavoir a coulé: au quai du Seujet, il y avait des petits artisans, il a entendu crier les femmes qui se noyaient;
00:18:00 à 00:27:00 : un des lavoirs a continué après cela - ceux qui étaient du côté de Saint-Jean ont été très frappés par cette histoire - article de journal à ce sujet - le linge était bouilli et frappé - elle ne pense pas qu'il y a eu de décès, mais le Rhône est fort à cet endroit - les artisans avaient pignon sur rue - la mécanique était en hauteur, puis cela a changé, car ils ont mis des machines trop lourdes pour les planchers - il y avait un cordonnier qui faisait des souliers alors qu'on pouvait déjà les acheter dans les magasins - chiffonniers qui s'annonçaient encore dans la rue - on entendait les savoyards qui venaient faire le marché, dès 5h du matin c'était le défilé, tout était tiré par des chevaux - pour les gros travaux, c'était les chevaux percheron - le défilé pour aller marcher au Salève, il y avait beaucoup de gens qui se promenaient, il y avait un chemin de fer à crémaillère jusqu'à Monnetier - radio, poste à galène, on cherchait la fréquence - les émissions venaient de Paris, il y avait surtout des informations et de la musique - l'une d'entre elle allait au Salève depuis Plainpalais tous les dimanches, elle avait épousé un genevois, une fois, alors qu'il pleuvait, elle était rentrée en tram, environ 20 à 40ct - le tram de Veyrier avait une petite trompette - les diligences c'était avant la guerre de 1914;
00:27:00 à 00:36:00 : mais il y avait des fiacres avec les chevaux, il y avait un cocher, ils étaient stationnés au quai du Mont-Blanc - "le dernier conducteur de fiacre, cela fait pas longtemps qu'il est mort" - à la fête de l'Escalade on le sortait encore - le 1er studio de Radio-Genève, j'ai eu l'occasion d'y jouer, car je savais très bien articuler [noms des spectacles ou émissions] - on ne jouait pas la comédie, on lisait nos textes (je suis née en 1924, donc vers 1934-1936), c'était fantastique, je sortais le soir vers 22h - les fers à repasser sur le four ... les veilles de réception, les robes de fêtes empesées, une femme pratiquait cela à merveille, elle enseignait aussi - il y avait des magasins de repassage - le Feuillu est encore très bien fêté à Cartigny - les bas de cotons, tricotés à la main, ou en laine: on jouait une pièce à l'école, ma mère m'avait fait mettre des bas en laine, mais cela grattait, jusqu'au sang - dans les années 1930, chaque classe avait une grand-mère, on faisait une collecte et chaque Noël on leur offrait quelque-chose, parfois des manteaux - avant l'assurance-vieillesse - le chauffage avec le charbon - pendant la guerre c'était juste pour éviter que l'eau ne gèle;
00:36:00 à 00:45:00: les fourneaux à catelles sont les meilleurs - les briquettes, ça ne chauffait pas beaucoup - le samedi, ça sentait les briquettes à Cartigny, car c'était le jour du bain - on n'avait pas chacun son bain - les briquettes existaient pendant l'entre-deux-guerre et depuis longtemps, ce n'était pas très cher - pendant la guerre de 1914 on prenait des journaux, on les mouillait et puis on les faisait sécher et cela remplaçait le charbon, c'était un travail, il fallait de la force - il y avait le Gugus, un journal satyrique - juste avant la guerre, j'ai vu les premiers Marie-Claire - discussion autour du prix des livres, ils n'étaient pas si chers et il y avait des jolies éditions - l'installation de salles de bain: elles ont été installées dans les alcôves, où souvent dormaient les enfants - les chambres de bonnes étaient aussi transformées en salle de bain - la crainte de la tuberculose: elle se transmettait car on passait les habits de la morte à une autre - les grands portraits étaient très importants - M. Boissonas, photographe, magasin au bout de le rue Etienne-Dumont - les poses - les photos sont encore en bonne état;
00:45:00 à 00:47:09: les classes d'école étaient séparées - les garçons et les filles étaient séparées - mais en 1914 et en 1923 aux Charmilles, c'était mixte - il fallait payer et passer des examens pour faire des études secondaires - professions des jeunes filles.

Wist Christiane; interviewer/euse

Interview de femmes sur le travail ménager et les conditions matérielles et sociales dans les années 1920-1940 (2ème partie/2)

Interview de femmes sur le travail ménager et les conditions matérielles et sociales dans les années 1920-1940, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:09:49).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Cet entretien à plusieurs voix a pour axe le travail ménager (travail reproductif) et les loisirs à Genève dans les années 1920-1940. Christiane Wist rencontre un groupe de femmes dans une maison de retraite. Un projet d'approfondissement de ce projet n'est pas retenu par le Collège du Travail. Y sont notamment décrits: les conditions et les outils du travail ménager, le travail de soin aux aînés par les enfants, le système d'approvisionnement en eau, la prévention des maladies, les conditions et les mesures d'hygiène, la vie quotidienne animée dans les rues, le rationnement durant la guerre de 1914-1918, les moyens de transport, les premiers téléphones et installations d'électricité dans les foyers mais aussi la mode et la soumission des femmes aux hommes en matière de coupe de cheveux.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : se faire couper les cheveux, les maris l'interdisaient - elles avaient la réputation d'être des filles légères - le fer à onduler, les premières permanentes c'était en 1930, on était attachées par des fils, du courant passait, ou alors avec des tuyaux d'eau très chaude - on portait les cheveux attachés sinon, avec des chignons - deux femmes racontent comment elles se sont finalement coupé les cheveux - on se coupait les cheveux en famille, on chauffait le fer sur le gaz, et après on se brûlait les cheveux! - carte de rationnement - les jeunes ne pouvaient pas croire qu'on ait pu être rationnés comme ça - [on comprend qu'il y a une mère et sa fille qui participent à la conversation ] - maman descendait à bicyclette avec ses paniers au marché de Plainpalais deux fois par semaine - les trams, ceux pour Versoix - voyages Genève-Lausanne à vélo - bains publics: il fallait réserver, payer d'avance, on amenait notre linge et notre savon - les bains du Rhône, c'était très sain, car il y avait du courant et c'était très froid, une ardoise indiquait les degrés, les classes y apprenaient à nager, description des beaux plongeons;
00:09:00 à 00:18:00 : en 1939-1940 Genève-Lausanne à bicyclette, ils étaient quatre de front et n'ont croisé que deux ou trois véhicules - la première auto vue en 1905-1906 - les nuages de poussière provoqués par les autos, "on se jetait sur le côté" - l'eau courante dans les appartements - faire sa toilette dans sa chambre - l'eau arrivait sans pression, l'eau était conservée dans les greniers et descendait - l'eau n'était pas très saine - "ma grand-mère a attrapé le typhus a Celigny" "mon père récoltait des feuilles de noyer, on les faisait cuire pour fabriquer l'eau de noyer", "il a aussi acheté un filtre, un tube avec du sable au fond", "jamais plus nous n'avons bu l'eau du robinet du village" - parfois un rat se noyait dans les cuves dans les greniers - on remplissait nous-même un petit réservoir avec de l'eau qu'on allait chercher à la fontaine - installation de l'électricité en 1917 chez ses parents: d'abord dans la cuisine, puis dans les chambres, "la grand-mère disait, mais c'est du sortilège!";
00:18:00 à 00:22:40 : le charbon se livrait par sac à cheval, il y en avait très peu pendant la guerre, on gelait.

Wist Christiane; interviewer/euse

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