9 novembre 1932

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Interview de Henri Tronchet, ancien syndicaliste de la FOBB (1ère partie/2)

Interview de Henri Tronchet, ancien secrétaire syndical de la FOBB, par Alda De Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:11:52).
Période évoquée: 1930-1950

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Henri Tronchet évoque les activités de la Ligue d’action du bâtiment à Genève au début des années 30 pour faire respecter la convention collective de travail, et en particulier le repos du samedi après-midi. Il évoque les tournées de chantiers, les diverses actions punitives, le sabotage et les conséquences judiciaires dont le procès de Versoix. Il évoque également la fusillade du 9 novembre 1932.
Henri Tronchet mentionne brièvement ses relations avec son frère Lucien, de 13 ans son aîné.
Il rappelle ensuite les luttes pour la suppression des ponts volants et pour une meilleure sécurité sur les chantiers. Plusieurs accidents mortels sont mentionnés. Il parle ensuite d’autres luttes syndicales, comme celle pour le droit à une pause le matin à 9 heures.
Tronchet revient sur son enfance à Carouge, les différences de classe, son apprentissage au début des années 30 et les conditions de travail
Il revient longuement sur les luttes dans le domaine du logement, la démolition des taudis en 1935 à la rue de Cornavin, ainsi que les actions menées avec le Comité des chômeurs contre la saisie des meubles des mauvais payeurs (interposition devant les huissiers – rue rue Masbou, rue Violette -, rachat de meubles à l’Office des poursuites, déménagement à la cloche de bois).
Il évoque brièvement les bagarres entre anarchistes et fascistes de l’Union nationale dans les rues basses, à l’occasion de la vente de leurs journaux.
Tronchet décrit l’évolution du travail sur les chantiers entre les années 1930 et les années 1950 : l’arrivée des premières pelles mécaniques, des premières grues, les briques en ciment. Il revient en particulier sur le chantier des Imprimeries populaires à la rue de Lausanne.
Finalement, il parle du travail syndical, de la manière d’organiser les ouvriers, de la présence quotidienne sur les chantiers. Délégué de la FOBB à l’Office cantonal de conciliation, il évoque ses relations avec les entrepreneurs, notamment avec Induni chargé de construire les ports francs à la Praille.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Henri Tronchet, ancien syndicaliste de la FOBB (2e partie/2)

Interview de Henri Tronchet, ancien secrétaire syndical de la FOBB, par Alda De Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:11:52).
Période évoquée: 1930-1950

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Henri Tronchet évoque les activités de la Ligue d’action du bâtiment à Genève au début des années 30 pour faire respecter la convention collective de travail, et en particulier le repos du samedi après-midi. Il évoque les tournées de chantiers, les diverses actions punitives, le sabotage et les conséquences judiciaires dont le procès de Versoix. Il évoque également la fusillade du 9 novembre 1932.
Henri Tronchet mentionne brièvement ses relations avec son frère Lucien, de 13 ans son aîné.
Il rappelle ensuite les luttes pour la suppression des ponts volants et pour une meilleure sécurité sur les chantiers. Plusieurs accidents mortels sont mentionnés. Il parle ensuite d’autres luttes syndicales, comme celle pour le droit à une pause le matin à 9 heures.
Tronchet revient sur son enfance à Carouge, les différences de classe, son apprentissage au début des années 30 et les conditions de travail
Il revient longuement sur les luttes dans le domaine du logement, la démolition des taudis en 1935 à la rue de Cornavin, ainsi que les actions menées avec le Comité des chômeurs contre la saisie des meubles des mauvais payeurs (interposition devant les huissiers – rue rue Masbou, rue Violette -, rachat de meubles à l’Office des poursuites, déménagement à la cloche de bois).
Il évoque brièvement les bagarres entre anarchistes et fascistes de l’Union nationale dans les rues basses, à l’occasion de la vente de leurs journaux.
Tronchet décrit l’évolution du travail sur les chantiers entre les années 1930 et les années 1950 : l’arrivée des premières pelles mécaniques, des premières grues, les briques en ciment. Il revient en particulier sur le chantier des Imprimeries populaires à la rue de Lausanne.
Finalement, il parle du travail syndical, de la manière d’organiser les ouvriers, de la présence quotidienne sur les chantiers. Délégué de la FOBB à l’Office cantonal de conciliation, il évoque ses relations avec les entrepreneurs, notamment avec Induni chargé de construire les ports francs à la Praille.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un colleur de papier peint - le personnage O (1ère partie/2)

Interview d'un colleur de papier peint, le personnage O, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:57:39).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce colleur de papier peint, syndiqué à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) raconte son premier petit boulot à onze ans et demi, puis son apprentissage à 13 ans et demi. Il travaillait en étant payé à la pièce, c'est à dire au rouleau. Il raconte les méthodes de sabotage spécifiques aux colleurs. Pour les colleurs de papiers peints, parfois une ou deux heures supplémentaires le soir, leur faisait gagner un ou deux jours de travail. Il faisait beaucoup de football.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : description du métier de colleur de papier peint: les outils (travail au ciseau), le transport à vélo (son premier vélo, pas de vitesses) - accident de vélo - vingt à vingt-cinq colleurs de papiers peints à l'époque à Genève - grande évolution du métier (plus grande facilité grâce aux outils) - Bon apprentissage à 13 ans et demi à Yverdon, bon patron qui buvait beaucoup. A appris le métier par lui même - Après le travail, il faisait les courses (depuis l'âge de 11 ans) - sa mère fait des ménages;
00:09:00 à 00:18:00 : football: ils s'entraînaient eux-mêmes (Regina, Stella, Jonction, Young Boys, équipe de la fédération ouvrière SATUS), a été sélectionné pour aller en Russie, mais le communisme n'était pas son point de vue - Lucien Tronchet, un individualiste - Henri Tronchet a reçu une balle le 9 novembre - 9 novembre: ils n'auraient pas du mettre des jeunes de l'école de recrue - "toujours eu l'idée de défendre la classe ouvrière, défendre mon métier" - A 17-18 ans, il voulait gagner de l'argent, il a tout de suite eu 200-300 francs par mois - Mère célibataire, père avait autre famille à Lausanne, n'a jamais payé de pension, donnait 10 francs par semaine à sa mère - mobilisé en 1939;
00:18:00 à 00:27:00 : fils mort de leucémie - payé à la pièce, au rouleau - 1.30 francs de l'heure, dans notre métier on paie la colle les outils on paie tout - sa femme n'a plus travaillé comme sommelière - Sœur est venue d'Italie - Un homme immigré allait jusqu'à cacher sa femme - sa mère puis sa sœur ont eu une épicerie - sa mère était culottière, elle travaillait pour l'armée, les habits militaires - en 1933, onnu un peu le chômage, sept huit mois. On touchait une allocation de la FOBB. - Vente de l'épicerie, soeur à Yverdon. - "Avant la guerre, les conditions étaient bien moins bonnes que maintenant. En principe, celui qui voulait travailler, il arrivait toujours à une solution, il y en avait peu, mais on se débrouillait. Mais le patron s'il a pas de travail, il a pas d'argent non plus. Les conditions n'étaient pas plus difficiles. Il y a beaucoup d'ouvriers qui auraient eu besoin d'un coup de pied au cul" - Entrée au syndicat pendant la grève, revendication d'un tarif plus élevé, la FOBB après nous a aidé.
00:27:00 à 00:35:00 : " Et on est arrivé à un meilleur résultat. La grève a duré 6 mois. C'est pour cela qu'on a fait ces travaux. J'ai continué à venir au syndicat. Il y avait 8 assemblées par an.
[ Césure]
Ce métier est un petit peu un métier libertin: Vous êtes aux pièces. Midi à 14 heures on va boire une bière parce-qu'on peut. Moi à 6h30, je commençai directement le travail. Certains arrivaient à 7h 8h 9h. Chacun arrivait quand il voulait. Colleurs qui n'arrivaient pas à avoir des grandes grandes paies. C'est un super métier. - Les meilleurs métiers dans le bâtiment: carreleurs, ponceurs, parqueteurs,
... engrangé de l'or pendant un moment.- Attaché au travail à la pièce.- On était un bon groupe. Favre, il avait des crises d'épilepsie, il tombait de l'échelle, maintenant il serait à l'invalidité. - Mais Tronchet c'est lui qui a amené la masse. - Il faut défendre son métier, mais on a beaucoup de moyens pour défendre. On mettait de l'acide dans les colles sur le papier. On est pas des anarchistes, moi je suis plutôt socialiste;"
00:36:00 à 00:46:06 "Les bagarres, c'est pas dans ma nature. Si je dois me défendre je le fais, mais c'est pas mon truc.- Je suis plutôt philosophe, j'aime bien aider les vieux. - On est passé du rouleau au mètre carré, mais dans un vestibule c'est plus compliqué. - J'ai dit à maman je n'irai plus faire les commissions. - Je travaillais chez le Père Pillonnet, rue Gerber il faisait les marchés dans le canton de Vaud. - Il avait des sacoches sur son vélo. Il faisait la chine. Il vendait tout ce qui était utile pour la femme à la maison.- L'accident typique c'est tomber d'une échelle. - Un bâtiment de luxe n'a pas rapporté plus. Le luxe ça ne paie pas. - A travaillé à l'Hôtel Métropole, à la construction de la Société des nations (SdN) et du Bureau international du travail (BIT). - Les grèves sur le chantier de la SdN ne m'ont pas touché. - Pas de fête d'inauguration pour les bâtiments. La SdN et le BIT représentaient plutôt un espoir pour le peuple.- Onze ans et demi chez Monsieur Pigeonnet."

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un poseur de sol - André Recordon, le personnage S (1ère partie/2)

Interview d'un poseur de sol, André Recordon - le personnage S, par Christiane Wist (Durée totale: 00:59:22).
Période évoquée: 1920-1940.

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, cet ouvrier raconte son parcours, notamment la façon dont il s'est imposé chez son oncle en Normandie pour qu'il lui trouve du travail. Il a commencé comme manœuvre, puis, après une formation de machiniste sur bois, il a quitté son travail, car il ne voulait pas travailler avec des machines. Il a exercé plusieurs activités avant d'être rapatrié à Genève suite au vol de l'intégralité de ses affaires à Paris. Il était contre le travail à la pièce. Il explique les techniques de pose du linoleum et comment il s'est spécialisé dans les travaux délicats.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Né en 1905 - A neuf ans, il brouettait des cailloux, il habitait à Rueyres-près-Bercher - Le 23 novembre 1914 à minuit sa maison a été incendiée - il vient d'une famille de petits paysans pas très riches - pas assurés, ont tout du reconstruire, l'ont fait en une année - il sortait des pierres de la rivières – le père était à la guerre - il n'y avait personne au village - L'hiver, il travaillait dans la menuiserie et la charpente - A 15 ans, il a quitté l'école, car il en savait assez et il avait fini tout le programme - Puis il est parti de la maison, car ils étaient trop pour une toute petite étable - Son frère est de 1903 - A quinze ans et demi, il est parti, il a fait deux ans chez un paysan, puis une année chez l'autre - A 18 ans, il a ensuite été à Genève, il a été accueilli par une sœur de sa mère - Elle était divorcée avec 2 filles, vivait à la rue Chaponnière - Il a « bricolé », car il n'avait pas de métier, il venait de la campagne - Il a ensuite essayé d'aller en Normandie à Deauville, il a écrit à son oncle qui ne lui a pas répondu - Il a décidé de quand même s'y rendre - son oncle a été obligé de lui trouver un travail - Il a commencé à travailler comme manœuvre, puis comme machiniste sur bois - Il est sorti avec un diplôme - Mais cela ne lui plaisait plus, il a donc quitté - Ensuite, il a mangé de la vache enragée - C'était difficile de trouver un métier en n'ayant pas de formation - Il se trouvait mal devant les machines, il voulait être à l'extérieur - Caen dans les trams, chez un teinturier, ensuite à Paris, à Deauville, réfection de l'étanchéité d'un toit - coup dur à Paris, a dû rentrer - Il a refusé 2-3 combines pas jolies, comme aller aux Etats-Unis. Il est resté dans la fabrique de teinture de fourrures malgré les odeurs;
00:09:00 à 00:18:00 : Boulevard de Menilmontand, il s'est fait volé par un colocataire - il a voulu rentrer en Suisse, il lui ont refait un passeport, l'ont rapatrié mais sans le sou - A son retour, pour ne pas se faire embêter par les gendarmes, il a enlevé une planche d'un chantier et s'est caché là pour la nuit - Il est retourné chez sa tante - Il est rentré dans une maison de tissu en gros, travail au bureau et manutentionnaire, puis son patron s'est tué dans un accident de voiture, il a donc perdu son travail - Puis il a travaillé à la rue du Rhône, de 7h jusqu'à 10 heures du soir un magasin de sport - Puis, maison Eggli (?), 300 francs par mois, une semaine de vacances payées - Il avait une petite fille - "On avait une loge on a été obligé de faire concierge, un petit deux pièces" - Puis à la rue Bergalonne dans un sous-sol, mais ils étaient mal dans un sous sol - Puis il est devenu poseur de sol - Il a appris le métier avec un Valaisan - Eggli lui a proposé du travail, il a commencé en 1935 comme poseur de sol, il avait appris les tapis, les tentures, le linoleum;
00:18:00 à 00:27:00 : Il a fait 42 ans à la maison Eggli, payé au mois, au début - Plutôt mal payé pour 1935 - il a cherché à vivre à la campagne car sa femme était malade: chemin du Verjus, 60 francs de loyer - Quand elle a vu pour la première fois les 300 francs, elle trouvait cela incroyable - Il a été payé au mois ou à l'heure - Il ne voulait pas être payé au m², avec Gaugel (?) un lutteur, ils se positionnaient contre Pellegrini au syndicat - Pour tous les travaux délicats, M. Dufresne l'envoyait lui- "quand je suis passé au papier peint, j'étais payé comme un ouvrier qualifié, je trouvais que je gagnais trop" - Il voulait travailler à l'heure, ça c'était dans les années riches - Il a transformé des cinémas - Les années 1930 ont été dures - Il n'a pas voulu être concierge - Il fait le boulot, le ménage et la cuisine à cause de la maladie de sa femme;
00:27:00 à 00:36:00 : Les linos étaient imprimés mais pas incrustés - Ils pouvaient durer jusqu'à 10 ans, "mais si le fonds est mauvais, alors le lino ne tient pas - A l'époque, on faisait des poses incroyables, on étendait de la sciure pour que ce soit tout plat, mais ça ne durait que 1 mois - Ou alors, on mettait des journaux en dessous" - Avec les chapes en ciment, c'est plus facile - Une entreprise genevoise avait un brevet de l'exposition nationale de Paris pour une méthode de pose de sol pour les sols sanitaires en hôpital - Un nommé Lana (?) lui a fait de la pub pour entrer aux chrétiens sociaux, dans les années 1930 - Mais il a été obligé de changer pendant la grève en raison de problème de paiement de ses jours de grève. Un Tessinois lui propose de venir à la FOBB - On te donne 6 à 8 francs par jour - Il a touché immédiatement ses sous - Depuis il est resté syndicaliste - Il n'essaie pas de convaincre les jeunes, "car ils s'en foutent" - Explication de comment on fait le joint sur du lino, et les raisons pour lesquelles on ne peut pas se permettre d'erreur;
00:36:00 à 00:46:47 "Je n'étais pas un as, j'étais un ouvrier qualifié, mais ils ne peuvent pas faire ce qu'on faisait" - Il fallait masser le lino - ils étaient reçu en rouleau, si on colle le lino il faut le masser (car aujourd'hui il y a les colles de contact) c'était des colles à base de résineux très fortes, mais pas tout de suite, puis on mettait des poids dessus - Anecdote concernant un client médecin mécontent, son camarade lui répond: " moi je n'ai pas de cimetière pour cacher mes loups » - On peut mettre une rustine, ou un quart de rond, ajustement bord à bord - Labrossus (?) était un as - Il a travaillé en équipe avec lui - Ils n'ont jamais voulu travailler aux pièces, car sinon le travail est mal fait - Le lino on peut pas le refaire - Il a travaillé à la Société des nations (SdN), le plus souvent les réparations - La maison Eggli avait l'exclusivité sur 42 000 m² - Il se sont associés avec quelqu'un de Bâle pour le faire - Il n'est pas un grand militant, mais c'est grâce à la FOBB qu'ils ont gagné tant.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (1ère partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : Parti en 1936 en Espagne - Il craignait les représailles s'il rentrait en Suisse, il a ouvert un garage en France en empruntant de l'argent à Lucien Tronchet - Il encourait une peine de deux ans de prison pour participation à une armée étrangère - Il a été condamné à une deuxième école de recrue, à l'aviation - A l'armée, on lui avait demandé de faire un exposé sur la guerre d'Espagne et le syndicalisme, il a refusé en disant qu'ils auraient dû y aller eux-mêmes si ça les intéressait - Il raconte les tentatives d'humiliation à l'armée - Enfant de divorcée, il a senti rapidement les injustices liées à la méconnaissance - Il a fait son école à Genève, à la rue des Eaux-Vives - doué à la gym - quartier bourgeois et catholique;
00:09:00 à 00:18:00 : Il faisait du théâtre - se faisait un peu d'argent en pluchant les légumes - Il portait des sabots fabriqués à Saint-Antoine par les détenus - Il faisait partie de la gym des Eaux-Vives - Sa mère travaillait chez Caran d'Ache, elle revenait violette - Elle faisait des cornets en papier le soir pour compléter ses revenus - Ils n'ont jamais réussi à tirer une pension du père - Sa mère se faisait traiter de prostituée car elle était mère divorcée - Il raconte quand sa sœur et sa mère se sont coupées les cheveux - A l'époque il n'y avait pas de femmes dans les cafés - Aujourd'hui les gosses ne veulent pas savoir comment c'était - Sa sœur sortait danser en prétextant qu'elle allait au cinéma avec son frère;
00:18:00 à 00:27:00 : Il a soigné sa maman malade et est resté à la maison jusqu'à tard, 35 ans, jusqu'à son décès à 65 ans - Il a beaucoup de respect et d'affection pour sa mère, elle le lui rendait, elle l'admirait beaucoup, même lors de ses démêlés avec la justice - Elle ne pouvait pas être soignée à Genève car elle était vaudoise - Il a finalement trouvé un médecin, mais ils n'avaient pas d'assurance maladie - Il a mis de longues années pour rembourser les 7'000 francs - Par dépit, il a demandé la naturalisation à Genève, il a été interrogé et finalement ayant compris qu'il n'était pas communiste, elle lui a été octroyée - le 9 novembre 1932, il a été touché à la cuisse par les tirs militaires;
27:00:00 à 00:36:00 : Ils avaient « l'intention de nous faire du mal » car ils avaient scellé des chaînes dans le mur de la salle dans laquelle la conférence serait donnée - C'est seulement l'après-midi même que la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) a décidé de participer aux mobilisations contre les fascistes, la nouvelle que l'école de recrue de Lausanne allait être présente a été décisive - Il est rentré dans la salle et a été reconnu par Aeschlimann (?) - C'est cette même personne qui a tué 23 personnes en Allemagne, le soir de Noël, il commandait les troupes de SS - Ils ont mis dehors l'interviewé, et il a été blessé - Il s'est rendu à la polyclinique, le médecin l'a caché lorsque la police est venue le chercher - ce médecin l'a ramené à la maison le soir et est venu le rechercher le lendemain - Ils avaient fait venir des médecins de Paris pour cette blessure de guerre - Il a été interrogé sur son lit à la maison, ils voulaient l'emmener à la prison de Saint-Antoine - Le médecin respectait strictement son code de déontologie et notamment le secret professionnel - Tout était bien calculé dans cette attaque - Il a rencontré Aeschlimann 10 ans plus tard et lui a « tiré les oreilles » à l'aide d'une matraque pour son crime nazi horrible - Apprentissage de mécanicien sur auto chez Gialli (?), un fasciste;
00:36:00 à 00:43:00 : il a été licencié pour des raisons économiques - il a fait charbonnier quelques jours, mais c'était pénible et il n'avait pas la carrure - il a travaillé ensuite comme terrassier - il a réussi à convaincre plus de 300 personnes à s'affilier à la FOBB - les intempéries: ils avaient obtenu le 80 % du salaire en cas de mauvais temps et avaient obtenu des vêtements de clowns contre la pluie, certains restaient sur le chantier pour obtenir le 100 % - "Mais il y a un dégoût quand vous travaillez et que l'eau vous coule sur les reins, moi j'étais assez prétentieux dans ce domaine, je lavais mes habits, je repassai mes cols (...), et la lavallière noire, avec les vêtements, avec la futaine" - En tant qu'anarchiste, on lui a reproché qu'il ait fait une deuxième école de recrue plutôt que la prison, il explique que chacun a des spécificités dans sa vie, lui il avait besoin d'argent pour sa mère;
00:43:00 à 00:45:47 : A l'armée, comme il avait des petits pieds, il faisait du 36, il lui était demandé de mettre trois paires de chaussettes - Il y avait la neige et l'eau qui rentraient dans ses chaussures, il a refusé de se lever un matin;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un poseur de sol - André Recordon, le personnage S (2ème partie/2)

Interview d'un poseur de sol, André Recordon - le personnage S, par Christiane Wist (Durée totale: 00:59:22).
Période évoquée: 1920-1940.

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, cet ouvrier raconte son parcours, notamment la façon dont il s'est imposé chez son oncle en Normandie pour qu'il lui trouve du travail. Il a commencé comme manœuvre, puis, après une formation de machiniste sur bois, il a quitté son travail, car il ne voulait pas travailler avec des machines. Il a exercé plusieurs activités avant d'être rapatrié à Genève suite au vol de l'intégralité de ses affaires à Paris. Il était contre le travail à la pièce. Il explique les techniques de pose du linoleum et comment il s'est spécialisé dans les travaux délicats.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00: Ils l'ont nommé chef poseur alors qu'il n'y avait plus personne à diriger - Création d'un syndicat des poseur de sols - Lucien Tronchet, un homme "excessivement dynamique, et intransigeant avec les patrons" - Un homme qui savait ce qu'il voulait - C'était Pellegrini qui venait aux réunions des poseurs de sol - Le sou du timbre: chaque fois que les cotisations étaient payées, ils avaient un timbre - Il voulait aller visiter la maison de caoutchouc Dätwyler à Altdorf, mais il n'a jamais réussi car personne ne s'est inscrit - L'argent est resté dans la banque coopérative - il est encore à la FOBB malgré sa retraite - cet argent appartient aux poseurs - Il était caissier, les gens payaient par poste - A l'époque quand on avait la paie, on allait boire un verre presque toujours;
00:09:00 à 00:12:25 Le 9 novembre, il était dans la rue, pas comme manifestant, mais comme curieux - au coin du boulevard du pont d'Arve et de la rue de Carouge - "Je fais pas de politique, je savais pas - Tout d'un coup, j'ai vu un bonhomme qui a saisi un fusil et l'a cassé sur le trottoir - Je suis parti tout de suite - En principe, je me mêle pas, sauf pour la grève, on s'est réfugié pour ne pas se faire écraser par le camion à pompe - On s'est réfugié dans un appartement et on est ressorti à minuit - Ne participait pas au 1er mai - A suivi les bagarres que par les journaux - Toujours le journal de la FOBB et la Tribune.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (2ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : Ils ont fait le tour du pays pour trouver des chaussures en taille 40 - Il a fait renvoyer un cadre militaire - Il s'amusait à donner des ordres aux soldats, ils lui obéissaient - Sa troupe a été oubliée, sans vivres, pendant la guerre - Il a fait 1000 jours pendant la guerre, il passait 3 mois à la guerre et 3 mois à la maison - Sa mère n'avait pas de soucis à se faire pour le beurre et le fromage - La mobilisation générale -
[interruption d'enregistrement 00:04:12 et 00:05:10] Il a fait terrassier quand il est entré dans le bâtiment - Tronchet a introduit la pelle mécanique au 37-39 rue de Lausanne avec la Coopérative [du bâtiment] - "C'est la première pelle mécanique qui a travaillé à Genève" - Les chômeurs sont venus protester car ils pensaient que la machine leur volait le travail - Le chantier de la Société des Nations avait permis aux gens de se familiariser avec ces machines - Il y avait des primes de 25'000 francs et personne ne l'a jamais vendu - Belle solidarité - Ils allaient repérer les policiers pour mieux les identifier lorsqu'ils infiltraient lors de soirées au Faubourg - Il est contre le salaire à la pièce, contre "les tâcherons" car c'est inhumain de favoriser les jeunes et les forts - Actions contre les plâtriers à ce sujet - Période difficile, employé comme manœuvre à la journée - Il ne trouvaient plus de travail s'ils étaient connus comme membre de la FOBB - Ils se faisaient embaucher sous des faux noms, mais après 36 avec les charges sociales, il fallait donner son nom - La Coopérative a aussi été créée pour embaucher les rejetés - c'était la première entreprise à mettre en place les vacances - une coopérative au premier degré - la Coopérative des électriciens aussi - Ils ne voulaient pas toujours critiquer « car le plus grand coup qu'on pouvait porter au capitalisme, c'était savoir diriger le travail, savoir le faire, savoir diriger »;
00:18:00 à 00:27:00 : Une trentaine dans la Coopérative - syndicat de la Muraria faisaient des repas sur la plaine de Plainpalais - Beaucoup d'Italiens ayant fuit le fascisme, beaucoup de connivence - Aujourd'hui, les gens sont trop matérialistes - Quand on finissait nos assemblées, on allait coller les affiches, une philosophie - énormément de suicides à cette période, publiés dans les journaux - "J'ai été grutier, j'ai travaillé à 40 mètres de hauteur - J'étais chez Guillemet (?), travaillé dans la merde, dans les canalisations" - Le patron des fourneaux Le Rêve leur avait donné l'autorisation d'aller chercher du bois dans sa forêt, on leur prêtait une remorque - En prison, ils les lavaient avec des jets, l'humiliation - Les noms étaient toujours donnés dans les journaux;
00:27:00 à 00:36:00 : il a été 3-4 fois en prison, la première fois c'était pour la question des taudis - Il s'est fait prendre en photo quand ils descendaient après la destruction - c'était vraiment des conditions déplorables - Humaniser les prisons - "il y avait vraiment un chef de la police qui était une saloperie", vraiment de mauvaise foi qui n'agissait que pour la bourgeoisie - commentaire sur les habits des ouvriers - action place Bel-Air, midi, 150 personnes assises en pleine circulation: « nous on a rien à bouffer, ça sert à rien qu'on y aille » - La Ligue d'action de bâtiment (LAB) était une organisation indépendante, prenait la forme de l'association créée en 1931, c'est elle qui donnait les mots d'ordre - La grève est une dernière solution de lutte, mais pour accélérer les négociations il fallait l'action directe - Ils sont allés sur les chantiers la nuit pour démolir la nouvelle route suisse, ils avaient mis les brouettes au lac, car Dommartin (?) refusait de signer la convention - Il avait fait faillite après coup - On a fait des gros dégâts;
00:36:00 à 00:45:48 : « vous touchez 50 000 francs des patrons pour nous matraquer »: le procureur général était aussi l'avocat conseil de la Fédération des entrepreneurs: "on était cuits à l'avance, on était bafoués, et heureusement que Tronchet avait du culot" - Bertoni s'est brouillé avec Lucien -"Il n'y avait plus rien d’anarchisant là-dedans" - Les assemblées anarchistes, une fois par semaine, il y avait des sympathisants qui avaient deux trois sous, mais s'il y avait un coup dur, ils n'étaient pas là - rue Coutance, un appartement loué - lorsque la police venait les chercher, ils descendaient au dancing se fondre dans la foule - 30 à 40 personnes - Ils choisissaient un thème, une personne développait et les autres participaient, souvent Bertoni questionnait, et "on revenait sur ce qu'on avait dit, il n'y avait pas d'erreurs" - On portait les convocations à pied, en même temps on faisait les collages, sur les murs, sur les voitures - Une fois par semaine on faisait le pliage - Il y avait beaucoup de dames aussi - On a même pas une presse ouvrière en 1983 - Et le samedi, la vente des journaux, le Réveil, la Calotte, et on protégeait celui qui vendait les journaux, car ils se faisaient toujours attaquer - Beaucoup d'Italiens étaient des grands penseurs, à 12 ans ils gardaient les moutons et ils s'instruisaient.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (3ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (3ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : En 1928, ils ont réussi à obtenir la pause de 10 minutes sur place - La Coopérative devait donner l'exemple - Et puis ils allaient faire le tour des chantier pour inciter les gens à prendre la pause - "Dans la vie, ce qui est dur à faire, c'est de dire non, devant un patron - Cette fraternité et cette discrétion permettait de faire des choses impossibles" - Ensuite, la pause était rentrée dans les usages - Récit se passant à Barcelone: " j'ai été trouvé Cholet [?] il était blessé au bras - J'ai passé la nuit caché dans les tombes - Là on sentait qu'on était cuits, nous les Européens à Barcelone" - Puis il est revenu à Perpignan, sans rien, à pied - Il était parti avec Lucien en voiture - Lucien est reparti en avion, alors que lui est resté, mais il avait pas pensé y rester une année - "On donnait des choux-fleurs aux prisonniers, et nous on mangeait les trognons" - Durruti a été tué dans le dos - "On ne peut pas se payer le luxe de faire partir nos meilleurs éléments" - Ils se sont débarrassés de tous leurs souvenirs - Au moment de la guerre, ils étaient inscrits sur les listes;
[interruption d'enregistrement entre 00:09:30 et 00:10:14]
00:09:00 à 00:18:00 : Question sur ses relations avec les femmes - J'étais joli garçon - "Je suis rentré au Prud'hommes, je vais pas y aller la tête baissée" - Créés par Georges Favon, une chose formidable, à Genève, c'est un ouvrier de la profession qui juge - mais les ouvriers qui y siégeaient n'osaient rien faire - Ils ont apporté beaucoup de choses - La reconnaissance du contrat collectif - J'amenai des petits juifs depuis Bâle pour les envoyer en Espagne - Il y avait des jeunes femmes anarchistes qui traversaient à la nage avec des enfants sur le dos - Certains enfants étaient gardés en Suisse et d'autres en Espagne - Anecdote d'un contrôle de police;
00:18:00 à 00:20:33 : Concernant les pratiques contraceptives et le fait de faire des enfants - « L'homme garde son égoïsme" et "on peut reporter son amour sur un gosse qui n'est pas à nous » - Il y avait un docteur du mouvement anarchiste qui venait à Genève, il faisait des curetages gratuits et des stérilisations chez les hommes - C'était une sage-femme à Genève qui faisait les avortements, elle nous demandait 20 francs pour l'avortement - Elle a fait deux ans et demi de prison, elle faisait des avortements et lui faisait des curetages - Puis au lieu de dépenser plein d'argent en avortements, il est allé à Ferney chez ce même médecin pour se faire faire une vasectomie.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (4ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (4ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00: importance de la communication rapide dans le mouvement ouvrier, idée très chère à Lucien Tronchet notamment - ils imprimaient leurs affiches pour le lendemain, aux Imprimeries réunies, avec Charles Rosselet - problématique de l'institutionnalisation des syndicats - collage après les assemblées, de nuit, la dextrine rendait plus durable la fixation à l'amidon - il y a eu une exposition des affiches - Lucien Tronchet était un homme organisé, il a appris les langues en prison, "c'était un meneur d'hommes" - La Calotte, journal anticlérical, publié en France, collaboration avec Lorulot [?], un ancien curé - "A Genève, tout ce qu'on a obtenu, c'est par la violence" il n'y avait que cela qu'ils comprenaient "il a fallu détruire pour construire" - Route des Jeunes: construction d'une route ensemble avec les gendarmes - questions sur l'eau, l'électricité à Genève dans l'entre-deux-guerres - farces faites aux allumeurs d'éclairage public;
00:09:00 à 00:18:00 : Les femmes étaient assez nombreuses dans le mouvement anarchiste, ce n'était pas uniquement des compagnes, elles avaient rencontré leur mari dans les réunions - d'ailleurs le mariage n'était pas vraiment l'objectif - il y en avait plusieurs qui travaillaient - il y avait environ 50% de femmes dans le groupe - elles collaient les affiches - c'est dans l'esprit de l'époque le loisir: l'idée à l'époque c'était huit heures de travail, huit heures de repos, huit heures de loisirs - actuellement, la drogue empoisonne le mouvement ouvrier - pratiques de sabotage du travail des "kroumirs", c'était des lâches - polémique avec le journaliste Savary - affaire de Versoix - malgré des primes de 25'000 francs et des peines de un mois et demi de prison, personne ne se dénonçait;
00:18:00 à 00:27:00: Chantier de la Société des Nations, un samedi matin, une centaine de personnes partent à vélo depuis la salle du Faubourg, les policiers étaient déjà présents, stratégie de diversion - discours de Lucien Tronchet - l'interviewé y travaillait comme terrassier - deux heures d'occupation - puis en quittant le chantier ils sont allés saccager l'usine Gilly - ils ne se sont pas fait pincer - il a aussi subi des violences lors des arrestations - ambiance fasciste - école de recrue, il avait corrigé un fasciste - récit des méthodes de défense - Gorettaz [?]: c'était directement les coups de pieds dans les jambes, lorsqu'il a pris sa retraite il leur a écrit une lettre d'excuse;
00:27:00 à 00:36:00 : il profitait des jours d'intempéries, où il ne travaillait pas, pour se poster devant le poste de police pour savoir les reconnaître - il est devenu grutier après la guerre, avant la guerre, c'était un manœuvre qualifié qui maniait les grues à vapeur - tout se montait à dos, toujours le travail du manœuvre - à cette époque les maçons savaient tailler un peu la pierre, ils connaissaient les techniques - les Auvergnats sont les premiers maçons, pas seulement les Italiens - discussion autour des briques - le béton existait pas mais ne se faisait pas comme maintenant - le béton armé existait déjà depuis 100 ans, mais c'était expérimental - la consécration du béton lorsqu'il y a eu des données sur la résistance - le béton naturel existe - le métier de maçon a un peu disparu, ce sont des manœuvres qualifiés - beaucoup de travail de coffrage par les charpentiers - l'interviewé aurait voulu être maçon, mais il n'a pas pu;
00:36:00 à 00:46:23: les ponts volants n'étaient pas fabriqués par les charpentiers mais par les manœuvres - les ouvriers se hissaient à la force de leur bras avec les cordes, c'était moins dangereux qu'avec le système mécanique - visite des salines de Bex, la vie dans les mines - retour sur les pont-volants, l'un d'eux s'est tué devant lui - instinctivement, la peur provoque une crispation et on serre ce qui desserre le mécanisme - contrepoids des ponts-volants, c'était des bidons parfois remplis d'eau - dans un cas, pour éviter de se déplacer et gagner du temps, des plâtriers ont puisé de l'eau dans les contrepoids ce qui a provoqué le basculement, mais il faut savoir aussi que certains urinaient dans leurs caisses pour éviter de redescendre - remise en question du travail à la pièce qui amène à des "niveaux de bestialité" - le système en lui-même était dangereux - c'est avec cela qu'ils ont voulu, avec Lucien Tronchet, mettre en place la sécurité des chantiers, car l'erreur est humaine - le problème de toujours vouloir aller plus vite.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon - Fernand Fellay, le personnage D (1ère partie/2)

Interview d'un maçon, Fernand Fellay, le personnage D, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:04:18).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce maçon raconte la manière dont les militants s'organisaient pour faire respecter les revendications des ouvriers. Il décrit les actions de démolitions de taudis et autres événements liés à la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il raconte la mise en place des équipes chargées de contrôler chacune une zone du canton et agir en cas de non-respect des revendications, par exemple en sabotant le travail effectué les jours de congé.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:01:30 Tournée des chantiers;
00:04:20 Stratégies par rapport à la police;
00:09:08 Entrée dans le syndicat motivé par les revendications salariales et la volonté de réagir aux injustices sur les chantiers - conséquences de l'affiliation au syndicat - changer de boulot quatre fois par année;
00:14:30 Logement et hygiène, bains publics;
00:15:30 Les conséquences du chômage sur la vie quotidienne et familiale: à la maison jusqu'à trente-cinq ans;
00:20:30 L'organisation syndicale par métier et la Ligue d'action du bâtiment (LAB);
00:24:02 Grande action sur le chantier du bâtiment de la Société des Nations;
00:26:25 Démolition des taudis de Saint-Gervais - départ 5h du matin, chacun sa pelle et pioche;
00:29:40 Comment viennent les idées pour les actions? par l'action - résistances aux évacuations à quarante ou cinquante personnes;
00:34:50 Comment fonctionnaient les ponts-volants (système remplacé par les échafaudages), pourquoi les ouvriers y perdaient la vie, lutte pour leur suppression;
00:38:43 Première grève a duré dix-sept jours - grève de 1928, grève commencée sans savoir si la Fédération allait soutenir;
00:44:00 Grève des ramoneurs, ouvriers venus de Hongrie, dormaient sur le sol et nourris sur place, "une honte" - fermeture de l'usine - action syndicale: " Petit salaire, petit travail », affiches collées partout sur le chantier - action: travail au ralenti - lutte victorieuse pour empêcher une baisse de salaire.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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