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Collège du Travail, Genève; producteur/trice Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) anarcho-syndicalisme
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Interview d'un peintre en bâtiment - Mario Sacchi, le personnage G (1ère partie/3)

Interviews d'un peintre en bâtiment, Mario Sacchi, le personnage G, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:41:47).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3, 2/3, 3/3):
Né à Genève en 1911, ce peintre en bâtiment d'origine italienne suit un parcours non-conventionnel avant de pratiquer ce métier, il raconte cela en deuxième partie d'entretien. La première partie est consacrée à l'émigration de son père et de son grand-père. Ce sont des maçons qui arrivent à Genève en 1896 après avoir fuit la France et les agressions de l'époque contre les Italiens. En effet, après l'assassinat du président Carnot par un anarchiste italien, beaucoup d'ouvriers du bâtiment sont morts après avoir été jetés depuis les échafaudages. Ils arrivent à Genève à l'époque de l'exposition nationale. Il y a beaucoup de travail, mais il est aussi dangereux, nombreux sont les accidents mortels sur les chantiers du Pont de la Coulouvrenière ou du bâtiment des Forces motrices. Il raconte aussi son enfance, et comment son père maçon deviendra jardinier dans les parcs publics. Ce dernier sera mobilisé en 1915 par l'Italie. Il décrit le travail à domicile de sa mère, travaillant à la pièce comme monteuse de pantoufles, refusant le travail pourtant mieux rémunéré dans les usines de munitions. Il raconte la vie dans un immeuble regroupant des familles de mobilisés français, italiens et allemands, l'ambiance imprégnée des nouvelles du front et le quotidien de la quarantaine d'enfants de la maisonnée. Son père rentre indemne de la guerre, avec le grade de lieutenant et très opposé à Mussolini qui démantèle les coopératives ouvrières. Il raconte le financement des mouvements de jeunesse italiens à Genève par les fascistes. La deuxième partie de l'entretien est consacrée à son parcours original. Jeune, il travaille dans une librairie à la Treille, il pourrait la reprendre, mais il veut être peintre classique ou écrivain. Il fait une année d'apprentissage de commerce, en même temps que les Beaux-Arts, il fera ensuite des études de psychologie du soir tout en prenant des cours de musique. Il quitte le domicile de ses parents à 33 ans. Il décrit les travaux qu'il effectue en tant que peintre en bâtiment, les techniques pour les plafonds et les faux-bois, les faux marbres et la spécialisation dans les enseignes. Il décrit son entrée au syndicat de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), certaines assemblées particulières devant Saint-Pierre et le charisme de Lucien Tronchet. Il raconte comment il se fait licencier un matin pour le soir même pour une simple remarque. Il explique la difficulté de trouver du travail en tant que militant et la nécessité de redoubler dans la qualification et la ponctualité. Il parle de la façon dont des personnes ou des méthodes de lutte ont été diabolisées à un moment donné, alors que plus tard les mêmes personnes considèrent les acquis de cette même lutte syndicale comme naturels.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un peintre en bâtiment - Mario Sacchi, le personnage G (2ème partie/3)

Interviews d'un peintre en bâtiment, Mario Sacchi, le personnage G, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:41:47).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3, 2/3, 3/3):
Né à Genève en 1911, ce peintre en bâtiment d'origine italienne suit un parcours non-conventionnel avant de pratiquer ce métier, il raconte cela en deuxième partie d'entretien. La première partie est consacrée à l'émigration de son père et de son grand-père. Ce sont des maçons qui arrivent à Genève en 1896 après avoir fuit la France et les agressions de l'époque contre les Italiens. En effet, après l'assassinat du président Carnot par un anarchiste italien, beaucoup d'ouvriers du bâtiment sont morts après avoir été jetés depuis les échafaudages. Ils arrivent à Genève à l'époque de l'exposition nationale. Il y a beaucoup de travail, mais il est aussi dangereux, nombreux sont les accidents mortels sur les chantiers du Pont de la Coulouvrenière ou du bâtiment des Forces motrices. Il raconte aussi son enfance, et comment son père maçon deviendra jardinier dans les parcs publics. Ce dernier sera mobilisé en 1915 par l'Italie. Il décrit le travail à domicile de sa mère, travaillant à la pièce comme monteuse de pantoufles, refusant le travail pourtant mieux rémunéré dans les usines de munitions. Il raconte la vie dans un immeuble regroupant des familles de mobilisés français, italiens et allemands, l'ambiance imprégnée des nouvelles du front et le quotidien de la quarantaine d'enfants de la maisonnée. Son père rentre indemne de la guerre, avec le grade de lieutenant et très opposé à Mussolini qui démantèle les coopératives ouvrières. Il raconte le financement des mouvements de jeunesse italiens à Genève par les fascistes. La deuxième partie de l'entretien est consacrée à son parcours original. Jeune, il travaille dans une librairie à la Treille, il pourrait la reprendre, mais il veut être peintre classique ou écrivain. Il fait une année d'apprentissage de commerce, en même temps que les Beaux-Arts, il fera ensuite des études de psychologie du soir tout en prenant des cours de musique. Il quitte le domicile de ses parents à 33 ans. Il décrit les travaux qu'il effectue en tant que peintre en bâtiment, les techniques pour les plafonds et les faux-bois, les faux marbres et la spécialisation dans les enseignes. Il décrit son entrée au syndicat de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), certaines assemblées particulières devant Saint-Pierre et le charisme de Lucien Tronchet. Il raconte comment il se fait licencier un matin pour le soir même pour une simple remarque. Il explique la difficulté de trouver du travail en tant que militant et la nécessité de redoubler dans la qualification et la ponctualité. Il parle de la façon dont des personnes ou des méthodes de lutte ont été diabolisées à un moment donné, alors que plus tard les mêmes personnes considèrent les acquis de cette même lutte syndicale comme naturels.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un peintre en bâtiment - Mario Sacchi, le personnage G (3ème partie/3)

Interviews d'un peintre en bâtiment, Mario Sacchi, le personnage G, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:41:47).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/3, 2/3, 3/3):
Né à Genève en 1911, ce peintre en bâtiment d'origine italienne suit un parcours non-conventionnel avant de pratiquer ce métier, il raconte cela en deuxième partie d'entretien. La première partie est consacrée à l'émigration de son père et de son grand-père. Ce sont des maçons qui arrivent à Genève en 1896 après avoir fuit la France et les agressions de l'époque contre les Italiens. En effet, après l'assassinat du président Carnot par un anarchiste italien, beaucoup d'ouvriers du bâtiment sont morts après avoir été jetés depuis les échafaudages. Ils arrivent à Genève à l'époque de l'exposition nationale. Il y a beaucoup de travail, mais il est aussi dangereux, nombreux sont les accidents mortels sur les chantiers du Pont de la Coulouvrenière ou du bâtiment des Forces motrices. Il raconte aussi son enfance, et comment son père maçon deviendra jardinier dans les parcs publics. Ce dernier sera mobilisé en 1915 par l'Italie. Il décrit le travail à domicile de sa mère, travaillant à la pièce comme monteuse de pantoufles, refusant le travail pourtant mieux rémunéré dans les usines de munitions. Il raconte la vie dans un immeuble regroupant des familles de mobilisés français, italiens et allemands, l'ambiance imprégnée des nouvelles du front et le quotidien de la quarantaine d'enfants de la maisonnée. Son père rentre indemne de la guerre, avec le grade de lieutenant et très opposé à Mussolini qui démantèle les coopératives ouvrières. Il raconte le financement des mouvements de jeunesse italiens à Genève par les fascistes. La deuxième partie de l'entretien est consacrée à son parcours original. Jeune, il travaille dans une librairie à la Treille, il pourrait la reprendre, mais il veut être peintre classique ou écrivain. Il fait une année d'apprentissage de commerce, en même temps que les Beaux-Arts, il fera ensuite des études de psychologie du soir tout en prenant des cours de musique. Il quitte le domicile de ses parents à 33 ans. Il décrit les travaux qu'il effectue en tant que peintre en bâtiment, les techniques pour les plafonds et les faux-bois, les faux marbres et la spécialisation dans les enseignes. Il décrit son entrée au syndicat de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), certaines assemblées particulières devant Saint-Pierre et le charisme de Lucien Tronchet. Il raconte comment il se fait licencier un matin pour le soir même pour une simple remarque. Il explique la difficulté de trouver du travail en tant que militant et la nécessité de redoubler dans la qualification et la ponctualité. Il parle de la façon dont des personnes ou des méthodes de lutte ont été diabolisées à un moment donné, alors que plus tard les mêmes personnes considèrent les acquis de cette même lutte syndicale comme naturels.

La troisième et dernière partie de l'entretien commence au temps 00:37:10 du fichier 0011_a.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J (2ème partie/2)

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:59:36).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce parqueteur né en 1908 explique son positionnement par rapport à la nécessité de partager le travail entre tous et de son désaccord avec ceux qui souhaitent toujours travailler plus. Il participait aux actions de la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il aimait travailler en France car il y appréciait la camaraderie. Il raconte son parcours de menuisier-ébéniste à parqueteur, son mode de vie et ses souvenirs de la lutte.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2):
00:00:00 à 00:09:00 : Ils avaient un monteur de bois: des paquets de 25-40 kilos - celui qui était au 4ème étage était moins bien loti que les autres. - Ils en prenaient le plus possible en une fois, puis courraient au bistrot pour se défatiguer - si les chefs parqueteurs avaient des chouchous, parfois ça se terminait en bagarre - "C'était assez libre, ils étaient comme nous, seulement ils avaient 25 centimes sur chaque ouvrier, c'est eux qui prenaient les mesures et distribuaient les tâches" - Chaque ouvrier était responsable de son travail, il ne devait pas perdre plus de 3 % du bois - "C'était démocratique, chacun défendait son bout de steak » - Ceux qui étaient au chômage, demandaient que ce soit pas toujours les mêmes.- Ils essayaient d'avoir les jours de travail nécessaires pour toucher le chômage. - Il se déplaçaient à vélo - les rois du bâtiment: "c'est nous qui gagnions le plus, entre les colleurs de papier et nous c'était nous, 50 à 60 francs par jour " bien payé par rapport à ceux qui étaient payés 20 francs "J'ai toujours été un bout en train, pète en l'air." - il travaillait ce qu'il fallait pour pouvoir vivre;
[Entre 00:07:30 et 00:08:07] mauvais son
00:09:00 à 00:14:10 : positionnement: contre "l'enrichissement" de l'ouvrier par son travail: contre l'enrichissement de chacun - Un certain Coppet travaillait pendant la grève alors qu'il avait déjà des terres en Valais - "Vivre, et ensuite gagner sa vie correctement, que tout le monde ait du travail, mais que les ouvriers ne soient pas des capitalistes - Sur les soixante on était cinq six dans ce genre d'esprit. Pas seulement le pognon puis la femme. Vivre et qu'on vive convenablement à côté de moi"- les syndiqués trouvés sur les chantiers étaient amendés.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un colleur de papier peint - le personnage O (1ère partie/2)

Interview d'un colleur de papier peint, le personnage O, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:57:39).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce colleur de papier peint, syndiqué à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) raconte son premier petit boulot à onze ans et demi, puis son apprentissage à 13 ans et demi. Il travaillait en étant payé à la pièce, c'est à dire au rouleau. Il raconte les méthodes de sabotage spécifiques aux colleurs. Pour les colleurs de papiers peints, parfois une ou deux heures supplémentaires le soir, leur faisait gagner un ou deux jours de travail. Il faisait beaucoup de football.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : description du métier de colleur de papier peint: les outils (travail au ciseau), le transport à vélo (son premier vélo, pas de vitesses) - accident de vélo - vingt à vingt-cinq colleurs de papiers peints à l'époque à Genève - grande évolution du métier (plus grande facilité grâce aux outils) - Bon apprentissage à 13 ans et demi à Yverdon, bon patron qui buvait beaucoup. A appris le métier par lui même - Après le travail, il faisait les courses (depuis l'âge de 11 ans) - sa mère fait des ménages;
00:09:00 à 00:18:00 : football: ils s'entraînaient eux-mêmes (Regina, Stella, Jonction, Young Boys, équipe de la fédération ouvrière SATUS), a été sélectionné pour aller en Russie, mais le communisme n'était pas son point de vue - Lucien Tronchet, un individualiste - Henri Tronchet a reçu une balle le 9 novembre - 9 novembre: ils n'auraient pas du mettre des jeunes de l'école de recrue - "toujours eu l'idée de défendre la classe ouvrière, défendre mon métier" - A 17-18 ans, il voulait gagner de l'argent, il a tout de suite eu 200-300 francs par mois - Mère célibataire, père avait autre famille à Lausanne, n'a jamais payé de pension, donnait 10 francs par semaine à sa mère - mobilisé en 1939;
00:18:00 à 00:27:00 : fils mort de leucémie - payé à la pièce, au rouleau - 1.30 francs de l'heure, dans notre métier on paie la colle les outils on paie tout - sa femme n'a plus travaillé comme sommelière - Sœur est venue d'Italie - Un homme immigré allait jusqu'à cacher sa femme - sa mère puis sa sœur ont eu une épicerie - sa mère était culottière, elle travaillait pour l'armée, les habits militaires - en 1933, onnu un peu le chômage, sept huit mois. On touchait une allocation de la FOBB. - Vente de l'épicerie, soeur à Yverdon. - "Avant la guerre, les conditions étaient bien moins bonnes que maintenant. En principe, celui qui voulait travailler, il arrivait toujours à une solution, il y en avait peu, mais on se débrouillait. Mais le patron s'il a pas de travail, il a pas d'argent non plus. Les conditions n'étaient pas plus difficiles. Il y a beaucoup d'ouvriers qui auraient eu besoin d'un coup de pied au cul" - Entrée au syndicat pendant la grève, revendication d'un tarif plus élevé, la FOBB après nous a aidé.
00:27:00 à 00:35:00 : " Et on est arrivé à un meilleur résultat. La grève a duré 6 mois. C'est pour cela qu'on a fait ces travaux. J'ai continué à venir au syndicat. Il y avait 8 assemblées par an.
[ Césure]
Ce métier est un petit peu un métier libertin: Vous êtes aux pièces. Midi à 14 heures on va boire une bière parce-qu'on peut. Moi à 6h30, je commençai directement le travail. Certains arrivaient à 7h 8h 9h. Chacun arrivait quand il voulait. Colleurs qui n'arrivaient pas à avoir des grandes grandes paies. C'est un super métier. - Les meilleurs métiers dans le bâtiment: carreleurs, ponceurs, parqueteurs,
... engrangé de l'or pendant un moment.- Attaché au travail à la pièce.- On était un bon groupe. Favre, il avait des crises d'épilepsie, il tombait de l'échelle, maintenant il serait à l'invalidité. - Mais Tronchet c'est lui qui a amené la masse. - Il faut défendre son métier, mais on a beaucoup de moyens pour défendre. On mettait de l'acide dans les colles sur le papier. On est pas des anarchistes, moi je suis plutôt socialiste;"
00:36:00 à 00:46:06 "Les bagarres, c'est pas dans ma nature. Si je dois me défendre je le fais, mais c'est pas mon truc.- Je suis plutôt philosophe, j'aime bien aider les vieux. - On est passé du rouleau au mètre carré, mais dans un vestibule c'est plus compliqué. - J'ai dit à maman je n'irai plus faire les commissions. - Je travaillais chez le Père Pillonnet, rue Gerber il faisait les marchés dans le canton de Vaud. - Il avait des sacoches sur son vélo. Il faisait la chine. Il vendait tout ce qui était utile pour la femme à la maison.- L'accident typique c'est tomber d'une échelle. - Un bâtiment de luxe n'a pas rapporté plus. Le luxe ça ne paie pas. - A travaillé à l'Hôtel Métropole, à la construction de la Société des nations (SdN) et du Bureau international du travail (BIT). - Les grèves sur le chantier de la SdN ne m'ont pas touché. - Pas de fête d'inauguration pour les bâtiments. La SdN et le BIT représentaient plutôt un espoir pour le peuple.- Onze ans et demi chez Monsieur Pigeonnet."

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un colleur de papier peint - le personnage O (2ème partie/2)

Interview d'un colleur de papier peint, le personnage O, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:57:39).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce colleur de papier peint, syndiqué à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) raconte son premier petit boulot à onze ans et demi, puis son apprentissage à 13 ans et demi. Il travaillait en étant payé à la pièce, c'est à dire au rouleau. Il raconte les méthodes de sabotage spécifiques aux colleurs. Pour les colleurs de papiers peints, parfois une ou deux heures supplémentaires le soir, leur faisait gagner un ou deux jours de travail. Il faisait beaucoup de football.

Repérage des sujets principaux : (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : A commencé son apprentissage à 13 ans. Pour lui le chômage n'a pas été trop dur, surtout il n'a pas connu le chômage en étant marié - "Les syndicats chrétiens sociaux avaient été travailler, accompagnés par des gendarmes. Ils défendent le patron, ils ne se défendent pas eux-mêmes" – Vous dites que vous êtes chrétien et pas anarchiste: je n'ai jamais pensé à aller à la FOBB, peut être que les chrétiens sociaux n'existaient pas à l'époque en 1933 - La FOBB avait quand même bien aidé les chômeurs. Si on était célibataire ça allait, mais si on avait des enfants, alors l'aide de la FOBB était nécessaire - Anecdote d'une réception le soir, il est resté le soir pour terminer un travail, 45 ou 60 minutes de plus, "je l'ai fait pour moi, car je voulais aller travailler ailleurs le lendemain. J'ai croisé Tronchet";
00:09:00 à 00:18:00 : "Actions directes: on a eu rayé des travaux qui ont été faits, des papiers, personne ne savait qui l'avait fait. On défendait ce métier. - Les actions directes, c'était des idées de Tronchet. - Les parqueteurs, et les plâtriers, ce sont des métiers, pour parfois deux heures de temps on gagnait 4 jours.- Je suis pas trop un participant du 1er mai. Pas contre, mais pas dans mes idées."

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un ferblantier appareilleur - Alex Burtin, Personnage R (1ère partie/2)

Interview d'un ferblantier-appareilleur, Alex Burtin - le personnage R, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:58:08).
Période évoquée : 1930-1960 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce ferblantier-appareilleur raconte dans un premier temps son activité syndicale et politique au sein de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), notamment son séjour en prison à Bochuz pour la diffusion d'un tract contre la guerre. Dans un deuxième temps, il décrit son métier et les techniques utilisées avant les grands changements liés à l'évolution des matériaux. Plus tard, personne ne voulait l'engager, il a donc décidé de devenir patron.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:19:00 à 00:09:00: "J'avais 16 ans à la démolition, Lucien préférait ne pas me prendre, trop jeune - Je faisais des sanitaires dans les villas ou Lucien faisait le maçon - Je suis parti tout de suite avec lui - J'ai fait toute ma vie avec lui - Je me suis bagarré avec Lucien parce qu'il s'est bagarré avec Bertoni - Puis, on s'est quitté pendant 3-4 ans - J'ai fait des conférences avec Bondi (?) - J'ai jamais quitté Bertoni, ils s'étaient fâchés à propos de la route des Jeunes - Et là, j'ai remonté la jeunesse Coop (?), autour de la Société genevoise de consommation - Avec Lucien, 12 mois à Bochuz - J'avais repris des documents de l'Union syndicale suisse contre la guerre et puis je les distribuai, en 1940 - En 1939, je suis pas parti car j'étais blessé - J'ai fait mon école de recrue au moment de la guerre d'Espagne, à l'époque on disait qu'il fallait se former ... à la guerre - Colonie de Orbe - Moi, c'était propagande contre la guerre - Je m'occupais de trouver des appartements pour les exilés, je les louais à mon nom - On faisait des cartes pour eux, pour qu'ils puissent un peu circuler - L'une des caractéristiques du mouvement anarchiste, c'était l'accueil - On faisait des déménagements "à la cloche de bois" au moment des informations à midi - C'était un grand centre de transit, Genève - Puis on s'est occupé de ceux qui étaient condamnés - Dans les vieux bâtiment des Terreaux du Temple - J'ai déménagé toute la bibliothèque et un piano, vers un autre local à la Ville, puis dans un vieux bâtiment à l'avenue Henri Dunant; protégée pendant la guerre - On faisait du théâtre - On faisait 2-3 sous pour faire vivre le Réveil - Le régisseur m'a convoqué, car il me connaissait du cyclisme - On a dû partir des Terreaux - Puis Bösiger s'en est occupé, puis ça a été donné à la bibliothèque à Lausanne";
00:09:00 à 00:18:00 "Il est mort en 1945 Bertoni - Il faisait la brochure, c'était interdit, alors j'allais chercher le plateau chez lui avec mon vélo et je l'amenai à l'imprimerie - Chez un petit imprimeur, un camarade - Je suis sorti de Bochuz au mois de novembre 1941 - le Réveil anarchiste avait été interdit - Le tract "l'armée contre les travailleurs", un an de prison - Matériel aussi d'Espagne, balles de revolver enterrées dans le jardin - Défendu par l'avocat Jaccoud - Recours contre la condamnation - A Bochuz, j'ai travaillé, j'ai fait toute ma maîtrise sous la supervision de Bertoni - Mais c'est Lucien dont on parlait, c'était un anarchiste - Il disait: apprends bien ton métier et une fois que tu sais, tu peux envoyer chier ton patron - J'ai fait mes douze mois, j'ai pas demandé de grâce - Il faut travailler tout le temps - cela a été bénéfique - vu que j'avais mon métier, j'étais pas souvent à l'équipe - A Bochuz j'ai connu [David Frankfurter], un juif, celui qui avait assassiné [Wilhelm] Gustloff, à Coire [en fait à Davos], un chef nazi - Transféré de prison en prison - J'ai été pris pour avoir essayé de transférer quelque chose pour sa famille - Quand je suis sorti, j'ai monté une coopérative agricole - On a fait des pommes de terre avec Lucien, jusqu’à 1945 vers l'aéroport, à Meyrin, huile de colza, un copain socialiste nous a mis le terrain à disposition - On était presque obligé de collaborer, faire quelque-chose - Raymond Bertholet, tous les gens des milieux pacifiques, Bob de Versoix, le charpentier - On pouvait créer une société pas seulement détruire - On allait bénévolement le samedi et dimanche";
00:18:00 à 00:27:00: "J'ai fait toutes les installations d'eau et d'arrosage - On a démonté la maison de la route des Jeunes - On était traité de collabo par les communistes - Puis je suis allé au cours "armée et foyer" en 1942 - le général Guisan avait donné ça pour qu'il y ait des contacts entre les gens de différents milieux - Je représentais moi-même - Ça ne plaisait pas à Bertoni, mais il comprenait bien que c'était une autre époque - défendre la Suisse qui s'était recroquevillée un peu - Les syndicats participaient aussi - Peut être les anars auraient pas dû être là - Bertoni s'est opposé à ce que Lucien devienne secrétaire syndical, il avait raison quelque-part, car maintenant c'est un syndicat de fonctionnaires - Bertoni croyait dans l'anarcho-syndicalisme - A l'époque il fallait être du métier et on avait des cours du soir pour s'occuper des tâches, moi j'étais trésorier pour les ferblantiers - On avait plus la foi - Avant on allait presque tous les soirs à une réunion - 9 novembre on a été dans la salle, puis après j'étais sur la place - Bertoni était outré de voir une chose pareille - c'était des politiciens qui voulaient régler des comptes, il y avait une montée du mouvement ouvrier, il y avait beaucoup de fans du fascisme - Bagarres tous les samedis - Grève des jours fériés: j'ai déposé le projet de loi, j'étais député, en 1951 - Député jusqu'en 1970, puis au Conseil municipal - Dirigé l'équipe suisse des coureurs - Les anars c'est fini, il faut qu'on rentre au parti socialise, je ne voyais pas une transformation comme voulait le faire les anars - Maintenant je suis socialiste de droite car j'ai monté une entreprise"
00:27:00 à 00:29:54 : "Bertoni, je crois qu'il ne disait pas grand-chose - Il voyait bien que ses copains avaient disparus - Il avait foi dans le mouvement libertaire, mais il allait jamais dire à quelqu'un quoi faire" - Les idées de Bakounine et le Jura - Puis la guerre d'Espagne, un tournant, le fascisme est venu.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un ferblantier appareilleur - Alex Burtin, Personnage R (2ème partie/2)

Interview d'un ferblantier-appareilleur, Alex Burtin, le personnage R, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:58:08).
Période évoquée : 1930-1960 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce ferblantier-appareilleur raconte dans un premier temps son activité syndicale et politique au sein de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), notamment son séjour en prison à Bochuz pour la diffusion d'un tract contre la guerre. Dans un deuxième temps, il décrit son métier et les techniques utilisées avant les grands changements liés à l'évolution des matériaux. Plus tard, personne ne voulait l'engager, il a donc décidé de devenir patron.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : "J'ai participé à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) - J'ai participé quelques samedis - on s'est bagarré un peu à la rue de Lausanne – beaucoup de bagarres contres les fascistes, il y avait les équipes, les petit-fils de Töpffer, les gars d'Oltramare, des anars qui vendaient le Réveil - c'était le temps des costumes - cravate des anars, la lavallière, il y avait une futaine brune, les communistes, pas beaucoup, mais il y avait les chemises brunes, les syndicats chrétiens avaient les chemises vertes - trésorier au syndicat des ferblantiers - Jeunesse FOBB de toutes les professions, puis groupe de loisir, 1000 francs de bénéfices - Organisé le bal des apprentis - Au début c'était des cours, puis c'était des loisirs - Foire de Bâle - La Dôle, conférences - J'aurai voulu leur donner une activité culturelle - La transmission est très importante - Bien de garder la ligne du parti mais chacun doit avoir sa liberté - Chercher un boulot de contremaître - Je suis devenu patron, parce-que j'ai pas été pris dans d'autres entreprises - Les clients sont venus avec moi - Les anciens anars y en a beaucoup qui sont devenus patrons - Beaucoup d'antifascistes se sont mis à leur compte - Les gens ont peur de la discussion - Pas eu une formation très longue, quitté l'école à 13 ans - Père et mère orphelins - par l'assistance, ils l'ont mis dans le canton de Vaud et l'ont placé chez les paysans - Se sont mariés à 18 ans - Elle a pu se marier mais sans avoir beaucoup d'argent - Elle travaillait pour les gosses, on a tous eu une formation - Lui, il était plutôt pro-communiste, pour la Russie - On se bagarrait tous les jours à table - Il était plutôt indépendant, il n'aimait pas cette discipline."
[césure]
00:08:45 à 00:18:00 : "Apprentissage, finalement l'ouvrier c'est le plus mauvais patron - fallait quand même voler le métier, même si il y en avait qui étaient des bons compagnons - Apprentissage de 3 ans de ferblantier-appareilleur - Un jour de cours par semaine - En ce temps-là, on intervenait pour les installations d'eau - Second œuvre: on montait les colonnes en plomb, il fallait vraiment connaître le métier - le métier est moins spécialisé qu'avant - A l'époque, il fallait cintrer tous les coudes sur place - la soudure: souder plomb sur plomb et étain, puis la fonte en joint coulé, maintenant c'est tous des raccords vissé - les Espagnols travaillaient bien le plomb - on devait aussi lire les plans - avant, quand on faisait un grand bâtiment, on installait un atelier - C'était en regardant qu'on apprenait, certains ouvriers avaient des secrets, comme pour cintrer - On a fait beaucoup de cours de plomberie pour souder avec des billes - Colonnes d'eau, colonne de chutes, salles d'eau - Maintenant, il faut être plus précis - On avait plus le temps, on travaillait à 1.20 francs de l'heure - La discipline sur le chantier, c'est beaucoup moins qu'avant - Ce sont les plombiers qui ont eu les vacances en premier - Installations sanitaires - Une plaque de métal, on fait des chenaux, les gorges, les garnitures sur le toit - avant on travaillait le zinc - Ça demande plus de connaissances";
00:18:00 à 00:27:00 : "Maintenant on agrafe, on fait beaucoup moins de soudures, et on brase - dans les maisons, on venait après les maçons, avant les peintres - avant les carreleurs et les plâtriers - A présent, c'est tout du préfabriqué - méthode de travail - On était nombreux à Genève, maintenant on est beaucoup moins nombreux - Dans les grands immeubles de six étages ou était 3 ou 4 - un pour les trous à la massette, un qui traçait (le chef de chantier) tous les appareils parterre, un qui scellait tout au ciment, un autre qui vissait tous les appareils - un manœuvre et deux appareilleurs - Nous on travaillait tout l'hiver - On allumait un feu - Premiers à obtenir les jours de vacances, les ferblantiers - Grâce à Tronchet - Lucien a beaucoup fait pour que les gens puissent se changer et se laver, il y a pas de raison que quand on s'attable au bistrot on sache que c'était un maçon - Puis tous le monde est allé à la FTMH, car à cheval entre le bâtiment et la FOBB - Grande influence des communistes, pour cette raison je suis resté à la FOBB - Lutte contre les communistes, entres les syndicalistes et les communistes - On faisait des manifestations, car les conventions collectives n'étaient pas respectées - Puis, aussi le travail à la pièces, nous on voulait pas - Il y a toujours eu beaucoup de petites entreprises de ferblantiers, mais le patron était ferblantier, quelques exceptions - La Ligue d'action du bâtiment (LAB), j'y ai participé mais moins, parce que je faisais du sport, c'était incompatible - J'étais à la bagarre des jours fériés";
00:27:00 à 00:28 :00 "On était rentré à l’hôtel de ville - Ça a été un tour de force - Il y avait du monde à la manifestation - Jours fériés, un progrès social beaucoup plus important que deux sous de plus".

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (1ère partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : Parti en 1936 en Espagne - Il craignait les représailles s'il rentrait en Suisse, il a ouvert un garage en France en empruntant de l'argent à Lucien Tronchet - Il encourait une peine de deux ans de prison pour participation à une armée étrangère - Il a été condamné à une deuxième école de recrue, à l'aviation - A l'armée, on lui avait demandé de faire un exposé sur la guerre d'Espagne et le syndicalisme, il a refusé en disant qu'ils auraient dû y aller eux-mêmes si ça les intéressait - Il raconte les tentatives d'humiliation à l'armée - Enfant de divorcée, il a senti rapidement les injustices liées à la méconnaissance - Il a fait son école à Genève, à la rue des Eaux-Vives - doué à la gym - quartier bourgeois et catholique;
00:09:00 à 00:18:00 : Il faisait du théâtre - se faisait un peu d'argent en pluchant les légumes - Il portait des sabots fabriqués à Saint-Antoine par les détenus - Il faisait partie de la gym des Eaux-Vives - Sa mère travaillait chez Caran d'Ache, elle revenait violette - Elle faisait des cornets en papier le soir pour compléter ses revenus - Ils n'ont jamais réussi à tirer une pension du père - Sa mère se faisait traiter de prostituée car elle était mère divorcée - Il raconte quand sa sœur et sa mère se sont coupées les cheveux - A l'époque il n'y avait pas de femmes dans les cafés - Aujourd'hui les gosses ne veulent pas savoir comment c'était - Sa sœur sortait danser en prétextant qu'elle allait au cinéma avec son frère;
00:18:00 à 00:27:00 : Il a soigné sa maman malade et est resté à la maison jusqu'à tard, 35 ans, jusqu'à son décès à 65 ans - Il a beaucoup de respect et d'affection pour sa mère, elle le lui rendait, elle l'admirait beaucoup, même lors de ses démêlés avec la justice - Elle ne pouvait pas être soignée à Genève car elle était vaudoise - Il a finalement trouvé un médecin, mais ils n'avaient pas d'assurance maladie - Il a mis de longues années pour rembourser les 7'000 francs - Par dépit, il a demandé la naturalisation à Genève, il a été interrogé et finalement ayant compris qu'il n'était pas communiste, elle lui a été octroyée - le 9 novembre 1932, il a été touché à la cuisse par les tirs militaires;
27:00:00 à 00:36:00 : Ils avaient « l'intention de nous faire du mal » car ils avaient scellé des chaînes dans le mur de la salle dans laquelle la conférence serait donnée - C'est seulement l'après-midi même que la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) a décidé de participer aux mobilisations contre les fascistes, la nouvelle que l'école de recrue de Lausanne allait être présente a été décisive - Il est rentré dans la salle et a été reconnu par Aeschlimann (?) - C'est cette même personne qui a tué 23 personnes en Allemagne, le soir de Noël, il commandait les troupes de SS - Ils ont mis dehors l'interviewé, et il a été blessé - Il s'est rendu à la polyclinique, le médecin l'a caché lorsque la police est venue le chercher - ce médecin l'a ramené à la maison le soir et est venu le rechercher le lendemain - Ils avaient fait venir des médecins de Paris pour cette blessure de guerre - Il a été interrogé sur son lit à la maison, ils voulaient l'emmener à la prison de Saint-Antoine - Le médecin respectait strictement son code de déontologie et notamment le secret professionnel - Tout était bien calculé dans cette attaque - Il a rencontré Aeschlimann 10 ans plus tard et lui a « tiré les oreilles » à l'aide d'une matraque pour son crime nazi horrible - Apprentissage de mécanicien sur auto chez Gialli (?), un fasciste;
00:36:00 à 00:43:00 : il a été licencié pour des raisons économiques - il a fait charbonnier quelques jours, mais c'était pénible et il n'avait pas la carrure - il a travaillé ensuite comme terrassier - il a réussi à convaincre plus de 300 personnes à s'affilier à la FOBB - les intempéries: ils avaient obtenu le 80 % du salaire en cas de mauvais temps et avaient obtenu des vêtements de clowns contre la pluie, certains restaient sur le chantier pour obtenir le 100 % - "Mais il y a un dégoût quand vous travaillez et que l'eau vous coule sur les reins, moi j'étais assez prétentieux dans ce domaine, je lavais mes habits, je repassai mes cols (...), et la lavallière noire, avec les vêtements, avec la futaine" - En tant qu'anarchiste, on lui a reproché qu'il ait fait une deuxième école de recrue plutôt que la prison, il explique que chacun a des spécificités dans sa vie, lui il avait besoin d'argent pour sa mère;
00:43:00 à 00:45:47 : A l'armée, comme il avait des petits pieds, il faisait du 36, il lui était demandé de mettre trois paires de chaussettes - Il y avait la neige et l'eau qui rentraient dans ses chaussures, il a refusé de se lever un matin;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (2ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : Ils ont fait le tour du pays pour trouver des chaussures en taille 40 - Il a fait renvoyer un cadre militaire - Il s'amusait à donner des ordres aux soldats, ils lui obéissaient - Sa troupe a été oubliée, sans vivres, pendant la guerre - Il a fait 1000 jours pendant la guerre, il passait 3 mois à la guerre et 3 mois à la maison - Sa mère n'avait pas de soucis à se faire pour le beurre et le fromage - La mobilisation générale -
[interruption d'enregistrement 00:04:12 et 00:05:10] Il a fait terrassier quand il est entré dans le bâtiment - Tronchet a introduit la pelle mécanique au 37-39 rue de Lausanne avec la Coopérative [du bâtiment] - "C'est la première pelle mécanique qui a travaillé à Genève" - Les chômeurs sont venus protester car ils pensaient que la machine leur volait le travail - Le chantier de la Société des Nations avait permis aux gens de se familiariser avec ces machines - Il y avait des primes de 25'000 francs et personne ne l'a jamais vendu - Belle solidarité - Ils allaient repérer les policiers pour mieux les identifier lorsqu'ils infiltraient lors de soirées au Faubourg - Il est contre le salaire à la pièce, contre "les tâcherons" car c'est inhumain de favoriser les jeunes et les forts - Actions contre les plâtriers à ce sujet - Période difficile, employé comme manœuvre à la journée - Il ne trouvaient plus de travail s'ils étaient connus comme membre de la FOBB - Ils se faisaient embaucher sous des faux noms, mais après 36 avec les charges sociales, il fallait donner son nom - La Coopérative a aussi été créée pour embaucher les rejetés - c'était la première entreprise à mettre en place les vacances - une coopérative au premier degré - la Coopérative des électriciens aussi - Ils ne voulaient pas toujours critiquer « car le plus grand coup qu'on pouvait porter au capitalisme, c'était savoir diriger le travail, savoir le faire, savoir diriger »;
00:18:00 à 00:27:00 : Une trentaine dans la Coopérative - syndicat de la Muraria faisaient des repas sur la plaine de Plainpalais - Beaucoup d'Italiens ayant fuit le fascisme, beaucoup de connivence - Aujourd'hui, les gens sont trop matérialistes - Quand on finissait nos assemblées, on allait coller les affiches, une philosophie - énormément de suicides à cette période, publiés dans les journaux - "J'ai été grutier, j'ai travaillé à 40 mètres de hauteur - J'étais chez Guillemet (?), travaillé dans la merde, dans les canalisations" - Le patron des fourneaux Le Rêve leur avait donné l'autorisation d'aller chercher du bois dans sa forêt, on leur prêtait une remorque - En prison, ils les lavaient avec des jets, l'humiliation - Les noms étaient toujours donnés dans les journaux;
00:27:00 à 00:36:00 : il a été 3-4 fois en prison, la première fois c'était pour la question des taudis - Il s'est fait prendre en photo quand ils descendaient après la destruction - c'était vraiment des conditions déplorables - Humaniser les prisons - "il y avait vraiment un chef de la police qui était une saloperie", vraiment de mauvaise foi qui n'agissait que pour la bourgeoisie - commentaire sur les habits des ouvriers - action place Bel-Air, midi, 150 personnes assises en pleine circulation: « nous on a rien à bouffer, ça sert à rien qu'on y aille » - La Ligue d'action de bâtiment (LAB) était une organisation indépendante, prenait la forme de l'association créée en 1931, c'est elle qui donnait les mots d'ordre - La grève est une dernière solution de lutte, mais pour accélérer les négociations il fallait l'action directe - Ils sont allés sur les chantiers la nuit pour démolir la nouvelle route suisse, ils avaient mis les brouettes au lac, car Dommartin (?) refusait de signer la convention - Il avait fait faillite après coup - On a fait des gros dégâts;
00:36:00 à 00:45:48 : « vous touchez 50 000 francs des patrons pour nous matraquer »: le procureur général était aussi l'avocat conseil de la Fédération des entrepreneurs: "on était cuits à l'avance, on était bafoués, et heureusement que Tronchet avait du culot" - Bertoni s'est brouillé avec Lucien -"Il n'y avait plus rien d’anarchisant là-dedans" - Les assemblées anarchistes, une fois par semaine, il y avait des sympathisants qui avaient deux trois sous, mais s'il y avait un coup dur, ils n'étaient pas là - rue Coutance, un appartement loué - lorsque la police venait les chercher, ils descendaient au dancing se fondre dans la foule - 30 à 40 personnes - Ils choisissaient un thème, une personne développait et les autres participaient, souvent Bertoni questionnait, et "on revenait sur ce qu'on avait dit, il n'y avait pas d'erreurs" - On portait les convocations à pied, en même temps on faisait les collages, sur les murs, sur les voitures - Une fois par semaine on faisait le pliage - Il y avait beaucoup de dames aussi - On a même pas une presse ouvrière en 1983 - Et le samedi, la vente des journaux, le Réveil, la Calotte, et on protégeait celui qui vendait les journaux, car ils se faisaient toujours attaquer - Beaucoup d'Italiens étaient des grands penseurs, à 12 ans ils gardaient les moutons et ils s'instruisaient.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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