9 novembre 1932

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Interview de Maxime Chalut, ancien président du SATUS (1ère partie/2)

Interview de Maxime Chalut, ancien président du club sportif ouvrier SATUS de Genève, par Alda De Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:18:55).
Période évoquée: 1920-1940

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Maxime Chalut rend compte des activités organisées par la Fédération de football ouvrier SATUS à Genève dans l’entre-deux-guerres (adhésion en 1928). Il mentionne également certaines activités culturelles, dont le Théâtre prolétarien auquel participait William Jaques, les chorales et les fanfares ouvrières dont La Lyre, dirigée par F. Closset. Il parle de son rôle dans l’organisation de la classe ouvrière, des différences entre les associations sportives et culturelles ouvrières et celles liées à la bourgeoisie. Parmi les autres sports ouvriers : la gymnastique, le ski, le vélo. Par contre, le hockey sur glace, qui avait lieu sur des patinoires naturelles (terrain de tennis, marais gelé), n’entrait pas en ligne de compte.
Maxime Challut raconte sa passion pour le football et la manière dont se passait le jeu, les préparatifs, la vie associative et la sociabilité festive (bals, lotos, margotins). Il évoque les valeurs des sportifs ouvriers, le rôle de la compétition, le rapport à l’armée et au service militaire. Il parle brièvement du 9 novembre 1932 et de son refus de participer à l’intervention de l’armée (4 jours de prison) ainsi que de la fabrication de composants d’armes par les industries de la métallurgie genevoise (Charmilles, Hispano, Gardy, SIP).
A divers moments, Maxime Challut parle de son enfance à Lancy, aux Acacias, puis à Carouge, de la maladie de son père (tuberculose), de ses souvenirs d’école et de ses conditions de vie. En fin d’interview, il revient sur son apprentissage et son activité d’électricien aux Services industriels de Genève. Il évoque notamment les conditions salariales au début des années 1930. Il parle aussi des premières cuisinières électriques et des débuts de la radio, qui le passionne.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Lucien Tronchet sur la manifestation du 9 novembre 1932 (version intégrale)

Interview intégrale de Lucien Tronchet, anarchiste et syndicaliste, sur la manifestation du 9 novembre 1932 par Georges Klièbes et Richard Gaudet. Des extraits de cet interview ont servis pour le document sur le 9 novembre 1932 réalisé par ces derniers (voir SON-Z-007). (Durée totale: 01:00:39).
Période évoquée : 1932.

Aperçu des thèmes:
Lucien Tronchet se présente, explique le contexte de la manifestation du 9 novembre 1932, le climat social et politique, les préparatifs et le déroulement des événements devant la salle communale de Plainpalais et devant le Palais des exposition, la fusillade, les responsabilités, le procès de 1933, les conséquences immédiates de la fusillade et ses répercussions sur le climat social genevois à long terme (après la Deuxième Guerre mondiale).

Tronchet, Lucien; interviewé/e

Interview d'un colleur de papier peint - le personnage O (2ème partie/2)

Interview d'un colleur de papier peint, le personnage O, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:57:39).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce colleur de papier peint, syndiqué à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) raconte son premier petit boulot à onze ans et demi, puis son apprentissage à 13 ans et demi. Il travaillait en étant payé à la pièce, c'est à dire au rouleau. Il raconte les méthodes de sabotage spécifiques aux colleurs. Pour les colleurs de papiers peints, parfois une ou deux heures supplémentaires le soir, leur faisait gagner un ou deux jours de travail. Il faisait beaucoup de football.

Repérage des sujets principaux : (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : A commencé son apprentissage à 13 ans. Pour lui le chômage n'a pas été trop dur, surtout il n'a pas connu le chômage en étant marié - "Les syndicats chrétiens sociaux avaient été travailler, accompagnés par des gendarmes. Ils défendent le patron, ils ne se défendent pas eux-mêmes" – Vous dites que vous êtes chrétien et pas anarchiste: je n'ai jamais pensé à aller à la FOBB, peut être que les chrétiens sociaux n'existaient pas à l'époque en 1933 - La FOBB avait quand même bien aidé les chômeurs. Si on était célibataire ça allait, mais si on avait des enfants, alors l'aide de la FOBB était nécessaire - Anecdote d'une réception le soir, il est resté le soir pour terminer un travail, 45 ou 60 minutes de plus, "je l'ai fait pour moi, car je voulais aller travailler ailleurs le lendemain. J'ai croisé Tronchet";
00:09:00 à 00:18:00 : "Actions directes: on a eu rayé des travaux qui ont été faits, des papiers, personne ne savait qui l'avait fait. On défendait ce métier. - Les actions directes, c'était des idées de Tronchet. - Les parqueteurs, et les plâtriers, ce sont des métiers, pour parfois deux heures de temps on gagnait 4 jours.- Je suis pas trop un participant du 1er mai. Pas contre, mais pas dans mes idées."

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interviews de plusieurs protagonistes de la manifestation du 9 novembre 1932 (2ème partie/2)

Interviews de plusieurs protagonistes de la manifestation du 9 novembre 1932 - Lucien Tronchet, anarchiste et syndicaliste, Milo Lüscher, socialiste, Francis Baeriswyl, socialiste, René Fisch, de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), Louis Soldini, socialiste, Charles Knecht, inspecteur de sûreté, Ernest Rogivue, caporal de la 1ère Compagnie de l'Ecole de recrue 3/1, Raymond Burnat, commandant de la 1ère Compagnie et Maxime Chalut, recrue de la 1ère Compagnie. Ces interviews ont été réalisées à l'Ecole technique supérieur de Genève par Georges Klièbes et Richard Gaudet avec le concours des opérateurs Jean Frey et José [?] (Durée totale de l'entretien: 01:17:56).
Période évoquée : 1932

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Présentation des témoins, buts de la manifestation, préparatifs, déroulement des événements devant la salle communale de Plainpalais et devant le palais des exposition, la fusillade, ses conséquences, les responsabilités.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00-14:40 Cinquièmement, devant le palais des expositions, la fusillade:
00:10- L. Tronchet, 02:25- M. Lüscher, 05:10- F. Baeriswyl, 06:15- Ch. Knecht, 07:10- E. Rogivue, 11:20- R. Burnat;
14:40-28:45 Sixièmement, les responsabilités:
14:45- L. Tronchet, 15:20- M. Lüscher, 17:00- F. Baeriswyl, 17:45- R. Fisch, 19:20- L. Soldini, 20:35- Ch. Knecht, 23:20- E. Rogivue, 25:05- R. Burnat, 26:30- M. Chalut;
28:45-29:05 Auteurs des interviews.

Tronchet, Lucien; interviewé/e

Interviews de plusieurs protagonistes de la manifestation du 9 novembre 1932 (1ère partie/2)

Interviews de plusieurs protagonistes de la manifestation du 9 novembre 1932 - Lucien Tronchet, anarchiste et syndicaliste, Milo Lüscher, socialiste, Francis Baeriswyl, socialiste, René Fisch, de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), Louis Soldini, socialiste, Charles Knecht, inspecteur de sûreté, Ernest Rogivue, caporal de la 1ère Compagnie de l'Ecole de recrue 3/1, Raymond Burnat, commandant de la 1ère Compagnie et Maxime Chalut, recrue de la 1ère Compagnie. Ces interviews ont été réalisées à l'Ecole technique supérieur de Genève par Georges Klièbes et Richard Gaudet avec le concours des opérateurs Jean Frey et José [?] (Durée totale de l'entretien: 01:17:56).
Période évoquée : 1932

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Présentation des témoins, buts de la manifestation, préparatifs, déroulement des événements devant la salle communale de Plainpalais et devant le palais des exposition, la fusillade, ses conséquences, les responsabilités.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00-01:26 présentation des personnes interviewées;
01:27-07:30 Premièrement, les témoins se présentent, politiquement, et énoncent les buts de la manifestation:
01:45- L. Tronchet, 02:35- M. Lüscher, 03:45- F. Baeriswyl, 04:10- R. Fisch, 05:15- L. Soldini, 05:45- Ch. Knecht, 06:15- E. Rogivue, 06:40- R. Burnat, 06:50- M. Chalut;
07:30- 24:45 Deuxièmement, la manifestation de l'Union nationale, les réactions et les préparatifs dans les groupes:
07:40- L. Tronchet, 08:45- M. Lüscher, 09:25- F. Baeriswyl, 13:05- R. Fisch, 13:35- L. Soldini, 15:05- Ch. Knecht, 17:15- E. Rogivue, 18:45- R. Burnat, 20:20- M. Chalut;
25:45-32:55 Troisièmement, devant la salle communale de Plainpalais:
25:50- L. Tronchet, 27:30- M. Lüscher, 29:30- F. Baeriswyl, 30:40- R. Fisch, 31:40- L. Soldini, 32:45- Ch. Knecht, 06:15;
32:55- Quatrièmement, l'arrivée des soldats, l'attaque, la présence ou non de groupes organisés:
33:05- L. Tronchet, 34:40- M. Lüscher, 37:15- F. Baeriswyl, 39:10- R. Fisch, 40:30- L. Soldini, 41:05- Ch. Knecht, 42:15- E. Rogivue, 46:15- R. Burnat.

Tronchet, Lucien; interviewé/e

Interview d'un maçon - Fernand Fellay, le personnage D (2ème partie/2)

Interview d'un maçon, Fernand Fellay, le personnage D, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:04:18).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce maçon raconte la manière dont les militants s'organisaient pour faire respecter les revendications des ouvriers. Il décrit les actions de démolitions de taudis et autres événements liés à la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il raconte la mise en place des équipes chargées de contrôler chacune une zone du canton et agir en cas de non-respect des revendications, par exemple en sabotant le travail effectué les jours de congé.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:02:00 Rapports avec les syndicats chrétiens;
00:03:00 Fusillade du 9 novembre 1932;
00:06:25 Influence de la pensée de Luigi Bertoni;
00:07:30 Colleurs de papiers peints, travail à la pièce et réaction syndicale;
00:10:30 Stratégies de grève quand on est minoritaire au début;
00:13:40 Que pensez-vous des résultats obtenus? Conditions de travail sont bien meilleures qu'avant, la santé améliorée grâce aux grues qui réduisent le poids à transporter.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon - Fernand Fellay, le personnage D (1ère partie/2)

Interview d'un maçon, Fernand Fellay, le personnage D, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:04:18).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce maçon raconte la manière dont les militants s'organisaient pour faire respecter les revendications des ouvriers. Il décrit les actions de démolitions de taudis et autres événements liés à la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il raconte la mise en place des équipes chargées de contrôler chacune une zone du canton et agir en cas de non-respect des revendications, par exemple en sabotant le travail effectué les jours de congé.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:01:30 Tournée des chantiers;
00:04:20 Stratégies par rapport à la police;
00:09:08 Entrée dans le syndicat motivé par les revendications salariales et la volonté de réagir aux injustices sur les chantiers - conséquences de l'affiliation au syndicat - changer de boulot quatre fois par année;
00:14:30 Logement et hygiène, bains publics;
00:15:30 Les conséquences du chômage sur la vie quotidienne et familiale: à la maison jusqu'à trente-cinq ans;
00:20:30 L'organisation syndicale par métier et la Ligue d'action du bâtiment (LAB);
00:24:02 Grande action sur le chantier du bâtiment de la Société des Nations;
00:26:25 Démolition des taudis de Saint-Gervais - départ 5h du matin, chacun sa pelle et pioche;
00:29:40 Comment viennent les idées pour les actions? par l'action - résistances aux évacuations à quarante ou cinquante personnes;
00:34:50 Comment fonctionnaient les ponts-volants (système remplacé par les échafaudages), pourquoi les ouvriers y perdaient la vie, lutte pour leur suppression;
00:38:43 Première grève a duré dix-sept jours - grève de 1928, grève commencée sans savoir si la Fédération allait soutenir;
00:44:00 Grève des ramoneurs, ouvriers venus de Hongrie, dormaient sur le sol et nourris sur place, "une honte" - fermeture de l'usine - action syndicale: " Petit salaire, petit travail », affiches collées partout sur le chantier - action: travail au ralenti - lutte victorieuse pour empêcher une baisse de salaire.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (4ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (4ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00: importance de la communication rapide dans le mouvement ouvrier, idée très chère à Lucien Tronchet notamment - ils imprimaient leurs affiches pour le lendemain, aux Imprimeries réunies, avec Charles Rosselet - problématique de l'institutionnalisation des syndicats - collage après les assemblées, de nuit, la dextrine rendait plus durable la fixation à l'amidon - il y a eu une exposition des affiches - Lucien Tronchet était un homme organisé, il a appris les langues en prison, "c'était un meneur d'hommes" - La Calotte, journal anticlérical, publié en France, collaboration avec Lorulot [?], un ancien curé - "A Genève, tout ce qu'on a obtenu, c'est par la violence" il n'y avait que cela qu'ils comprenaient "il a fallu détruire pour construire" - Route des Jeunes: construction d'une route ensemble avec les gendarmes - questions sur l'eau, l'électricité à Genève dans l'entre-deux-guerres - farces faites aux allumeurs d'éclairage public;
00:09:00 à 00:18:00 : Les femmes étaient assez nombreuses dans le mouvement anarchiste, ce n'était pas uniquement des compagnes, elles avaient rencontré leur mari dans les réunions - d'ailleurs le mariage n'était pas vraiment l'objectif - il y en avait plusieurs qui travaillaient - il y avait environ 50% de femmes dans le groupe - elles collaient les affiches - c'est dans l'esprit de l'époque le loisir: l'idée à l'époque c'était huit heures de travail, huit heures de repos, huit heures de loisirs - actuellement, la drogue empoisonne le mouvement ouvrier - pratiques de sabotage du travail des "kroumirs", c'était des lâches - polémique avec le journaliste Savary - affaire de Versoix - malgré des primes de 25'000 francs et des peines de un mois et demi de prison, personne ne se dénonçait;
00:18:00 à 00:27:00: Chantier de la Société des Nations, un samedi matin, une centaine de personnes partent à vélo depuis la salle du Faubourg, les policiers étaient déjà présents, stratégie de diversion - discours de Lucien Tronchet - l'interviewé y travaillait comme terrassier - deux heures d'occupation - puis en quittant le chantier ils sont allés saccager l'usine Gilly - ils ne se sont pas fait pincer - il a aussi subi des violences lors des arrestations - ambiance fasciste - école de recrue, il avait corrigé un fasciste - récit des méthodes de défense - Gorettaz [?]: c'était directement les coups de pieds dans les jambes, lorsqu'il a pris sa retraite il leur a écrit une lettre d'excuse;
00:27:00 à 00:36:00 : il profitait des jours d'intempéries, où il ne travaillait pas, pour se poster devant le poste de police pour savoir les reconnaître - il est devenu grutier après la guerre, avant la guerre, c'était un manœuvre qualifié qui maniait les grues à vapeur - tout se montait à dos, toujours le travail du manœuvre - à cette époque les maçons savaient tailler un peu la pierre, ils connaissaient les techniques - les Auvergnats sont les premiers maçons, pas seulement les Italiens - discussion autour des briques - le béton existait pas mais ne se faisait pas comme maintenant - le béton armé existait déjà depuis 100 ans, mais c'était expérimental - la consécration du béton lorsqu'il y a eu des données sur la résistance - le béton naturel existe - le métier de maçon a un peu disparu, ce sont des manœuvres qualifiés - beaucoup de travail de coffrage par les charpentiers - l'interviewé aurait voulu être maçon, mais il n'a pas pu;
00:36:00 à 00:46:23: les ponts volants n'étaient pas fabriqués par les charpentiers mais par les manœuvres - les ouvriers se hissaient à la force de leur bras avec les cordes, c'était moins dangereux qu'avec le système mécanique - visite des salines de Bex, la vie dans les mines - retour sur les pont-volants, l'un d'eux s'est tué devant lui - instinctivement, la peur provoque une crispation et on serre ce qui desserre le mécanisme - contrepoids des ponts-volants, c'était des bidons parfois remplis d'eau - dans un cas, pour éviter de se déplacer et gagner du temps, des plâtriers ont puisé de l'eau dans les contrepoids ce qui a provoqué le basculement, mais il faut savoir aussi que certains urinaient dans leurs caisses pour éviter de redescendre - remise en question du travail à la pièce qui amène à des "niveaux de bestialité" - le système en lui-même était dangereux - c'est avec cela qu'ils ont voulu, avec Lucien Tronchet, mettre en place la sécurité des chantiers, car l'erreur est humaine - le problème de toujours vouloir aller plus vite.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (3ème partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (3ème partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : En 1928, ils ont réussi à obtenir la pause de 10 minutes sur place - La Coopérative devait donner l'exemple - Et puis ils allaient faire le tour des chantier pour inciter les gens à prendre la pause - "Dans la vie, ce qui est dur à faire, c'est de dire non, devant un patron - Cette fraternité et cette discrétion permettait de faire des choses impossibles" - Ensuite, la pause était rentrée dans les usages - Récit se passant à Barcelone: " j'ai été trouvé Cholet [?] il était blessé au bras - J'ai passé la nuit caché dans les tombes - Là on sentait qu'on était cuits, nous les Européens à Barcelone" - Puis il est revenu à Perpignan, sans rien, à pied - Il était parti avec Lucien en voiture - Lucien est reparti en avion, alors que lui est resté, mais il avait pas pensé y rester une année - "On donnait des choux-fleurs aux prisonniers, et nous on mangeait les trognons" - Durruti a été tué dans le dos - "On ne peut pas se payer le luxe de faire partir nos meilleurs éléments" - Ils se sont débarrassés de tous leurs souvenirs - Au moment de la guerre, ils étaient inscrits sur les listes;
[interruption d'enregistrement entre 00:09:30 et 00:10:14]
00:09:00 à 00:18:00 : Question sur ses relations avec les femmes - J'étais joli garçon - "Je suis rentré au Prud'hommes, je vais pas y aller la tête baissée" - Créés par Georges Favon, une chose formidable, à Genève, c'est un ouvrier de la profession qui juge - mais les ouvriers qui y siégeaient n'osaient rien faire - Ils ont apporté beaucoup de choses - La reconnaissance du contrat collectif - J'amenai des petits juifs depuis Bâle pour les envoyer en Espagne - Il y avait des jeunes femmes anarchistes qui traversaient à la nage avec des enfants sur le dos - Certains enfants étaient gardés en Suisse et d'autres en Espagne - Anecdote d'un contrôle de police;
00:18:00 à 00:20:33 : Concernant les pratiques contraceptives et le fait de faire des enfants - « L'homme garde son égoïsme" et "on peut reporter son amour sur un gosse qui n'est pas à nous » - Il y avait un docteur du mouvement anarchiste qui venait à Genève, il faisait des curetages gratuits et des stérilisations chez les hommes - C'était une sage-femme à Genève qui faisait les avortements, elle nous demandait 20 francs pour l'avortement - Elle a fait deux ans et demi de prison, elle faisait des avortements et lui faisait des curetages - Puis au lieu de dépenser plein d'argent en avortements, il est allé à Ferney chez ce même médecin pour se faire faire une vasectomie.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un poseur de sol - André Recordon, le personnage S (2ème partie/2)

Interview d'un poseur de sol, André Recordon - le personnage S, par Christiane Wist (Durée totale: 00:59:22).
Période évoquée: 1920-1940.

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, cet ouvrier raconte son parcours, notamment la façon dont il s'est imposé chez son oncle en Normandie pour qu'il lui trouve du travail. Il a commencé comme manœuvre, puis, après une formation de machiniste sur bois, il a quitté son travail, car il ne voulait pas travailler avec des machines. Il a exercé plusieurs activités avant d'être rapatrié à Genève suite au vol de l'intégralité de ses affaires à Paris. Il était contre le travail à la pièce. Il explique les techniques de pose du linoleum et comment il s'est spécialisé dans les travaux délicats.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00: Ils l'ont nommé chef poseur alors qu'il n'y avait plus personne à diriger - Création d'un syndicat des poseur de sols - Lucien Tronchet, un homme "excessivement dynamique, et intransigeant avec les patrons" - Un homme qui savait ce qu'il voulait - C'était Pellegrini qui venait aux réunions des poseurs de sol - Le sou du timbre: chaque fois que les cotisations étaient payées, ils avaient un timbre - Il voulait aller visiter la maison de caoutchouc Dätwyler à Altdorf, mais il n'a jamais réussi car personne ne s'est inscrit - L'argent est resté dans la banque coopérative - il est encore à la FOBB malgré sa retraite - cet argent appartient aux poseurs - Il était caissier, les gens payaient par poste - A l'époque quand on avait la paie, on allait boire un verre presque toujours;
00:09:00 à 00:12:25 Le 9 novembre, il était dans la rue, pas comme manifestant, mais comme curieux - au coin du boulevard du pont d'Arve et de la rue de Carouge - "Je fais pas de politique, je savais pas - Tout d'un coup, j'ai vu un bonhomme qui a saisi un fusil et l'a cassé sur le trottoir - Je suis parti tout de suite - En principe, je me mêle pas, sauf pour la grève, on s'est réfugié pour ne pas se faire écraser par le camion à pompe - On s'est réfugié dans un appartement et on est ressorti à minuit - Ne participait pas au 1er mai - A suivi les bagarres que par les journaux - Toujours le journal de la FOBB et la Tribune.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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