Interview de Franz Aschwanden, menuisier et musicien, trimardeur par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:36:29).
Période évoquée: 1920-1940
Aperçu des thèmes (Parties 1/3, 2/3, 3/3) :
Il s'agit d'un entretien classique de cette série et un autre en deux parties effectués pour l'émission de radio la Voix des Vétérans. Le second recoupe les sujets du premier et est agrémenté de musique à bouche. Une particularité de cet entretien est de traiter de la pratique du trimardage, le fait de "vagabonder" au bord des routes, par nécessité ou par plaisir.
Repérage des sujets principaux (Partie 1/3)
00:00:00 Ébéniste pendant une année, avant d'en entreprendre l'apprentissage en deux ans, à 16 ans entre 1916 et 1919 - Il travaillera chez un menuisier charpentier - Les différents salaires - Ensuite à Berthoud, puis Jägensdorf - Parti avec un ami poseur en n'emportant que deux trois vêtements dans un sac de bois;
00:03:00 Kilchberg, parti à pied puis en train - 3 jours de promenade - Cours de pose, chez un spécialiste poseur. Posé des portes et fenêtres 6 mois - Puis Langenthal, fabriquer des meubles de bureau pour une usine qui produisait des tours pour tourner le fer; 1.20 franc de l'heure;
00:06:00 A Brugg: engagé par le contremaître comme menuisier - Il met cinq heures de trajet en vélo pour y aller, pour que le patron lui dise qu'il n'avait pas besoin d'un menuisier, " si tu étais charpentier on pourrait commencer tout de suite" - Il lui dit qu'il fait aussi de la charpente. Le patron lui demande ses certificats. Bien qu'il en ait, il a préféré lui montrer ses mains en guise de certificat. Le patron l'a engagé, lui il est parti en claquant la porte - Une année à Roggwil. - Il a joué du tambour pendant son service militaire. Dans l'élite avec les Schwytzois, pendant la guerre 39-45, avec le bataillon 25 de Lausanne. Deux fois garde générale à Interlaken;
00:09:00 Beaucoup voyagé. - Se présente à Montreux au bureau de placement, mais il était trop tôt dans l'année, les chantiers n'avaient pas encore commencé en mars. - Puis décroche pour le jour même une place à la Vallée de Joux au Brassus. Construit un bloc très luxueux, peu d'outils peu de machines;
00:12:00 Toits luxueux cintrés. Explications de la méthode. - Ils étaient deux jeunes à travailler au Solliat, sont devenus comme frères - Au bout de six mois, il parle français, il étudie tous les midis sur une pile de planches - "J'ai trimardé", quand il n'a pas trouvé de travail, alors il a dormi à la belle étoile entre Montreux, Territet, Vevey, puis a pris le train pour aller à Lausanne, où il a trouvé d'autres trimardeurs;
00:15:00 Comment c'était trimarder? A Montreux, à l'hôtel 18.- la nuit. Mais très vite il n'avait plus assez d'argent. Il n'avait plus que 35 francs dans la poche à Lausanne, on lui promettait du travail pour dans 10 jours ou 3 semaines, il parlait pas encore un mot de français. A la place de la Riponne, il rencontre d'autres trimardeurs qui lui conseillent d'aller au secrétariat pour demander un bon pour manger et coucher. A un endroit, il y avait des poux et des punaises, finalement est allé au Winkelried, où il a bien soupé et déjeuner;
00:18:00 Il avait environ 24 ans à cette époque de trimardage à Lausanne. A passé trois ans à la Vallée. Après il fréquente la nièce du patron, puis parti à vélo alors qu'il neigeait. Je suis parti, je savais pas ou j'allais, je suis arrivé à Renens. Meubles Salubra - J'ai dit que je n'avais qu'une scie, un mètre. Est allé acheter des outils. "Allez commander et vous commencez lundi matin.";
00:21:00 Puis j'ai travaillé à coté du patron et de l'apprenti. Travaillé chez Ledermann. Content d'avoir un bon ouvrier à coté de qui travailler. Cela coûtait 500 francs pour une caisse de menuisier. Vallée de Joux 1000.- à la banque. Un ami qui a été ruiné, a ouvert un grand magasin de meubles, faillite, est allé à Zurich magasin de vêtements et après il s'est pendu. Grand bel homme, très intelligent. - Collé des moulures, le contremaitre dit pas trop de presses, "pas que ça coute trop cher";
00:24:00 Le patron lui demande des comptes, pourquoi si peu de presses ? Grondés par le contremaître. Contremaître a été mis à la porte. - A fait une coiffeuse en noyer, une commande une seule pièce;
00:27:00 il manquait pas un millimètre. Aschwanden corrigeait les erreurs des autres. - Copain de la Vallée avait l'habitude de travailler à la main. - Les hambourgeois, ici à Genève en 1960. Ne les a pas rencontrés. Les charpentiers c'est à part. - Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai posé un chalet tout seul;
00:30:00 tout seul chez un patron jardinier - jamais travaillé dans le bâtiment - Travail d'ébéniste plutôt. plus jeune comme menuisier;
00:31:30 00:32:30 La musique à bouche et claquette de Franz Aschwanden: enregistrement d'harmonica et claquettes. - Depuis qu'il est à la retraite il fait de la musique. - Anniversaire 85 ans du Cheval blanc.
00:33:00 Venir jouer pour les clients, mais a préféré se promener. Joue de temps en temps avec les musiciens. - Pas intéressant de jouer commercialement, seulement une personne qui dit merci.