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Collège du Travail, Genève; producteur/trice France Français
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Interview d'un manoeuvre, terrassier et grutier - Gustave Berger, le personnage U (1ère partie/4)

Interview d'un manœuvre, terrassier et grutier, Gustave Berger, le personnage U, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 02:38:31).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/4 à 3/4):
Dans ce long, vivant, et instructif entretien, cet ouvrier raconte son enfance dans le quartier des Eaux-Vives et comment le fait d'avoir été l'enfant d'une femme divorcée ou le fait d'avoir dû la soigner ont influencé ses valeurs et ses choix. La question de la dignité et des pratiques humiliantes revient à plusieurs reprises. Il mentionne quelques éléments sur sa participation à la guerre d'Espagne et sa participation à l'armée. Il explique avec humour et détails une série d'actions dont celle menée sur le chantier de la Société des Nations (SdN) avec la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il parle du cercle anarchiste qui se réunissait à la rue Coutance et relate l'importante présence de femmes en son sein. Il raconte sa participation aux réseaux de passeuses et passeurs d'enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, et l'histoire de ces femmes qui traversaient le Rhin à la nage avec des enfants sur le dos. Il parle de l'importance de la communication, les soirées de collage d'affiches et la collaboration avec les Imprimeries Réunies. Il explique ses pratiques contraceptives. Il raconte sa blessure à la cuisse lors de la fusillade du 9 novembre 1932 et comment un médecin l'a protégé et soigné à ce moment-là. Il parle ensuite des méthodes de travail dans le bâtiment, l'utilisation du béton et les accidents de ponts-volants.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/4)
00:00:00 à 00:09:00 : Parti en 1936 en Espagne - Il craignait les représailles s'il rentrait en Suisse, il a ouvert un garage en France en empruntant de l'argent à Lucien Tronchet - Il encourait une peine de deux ans de prison pour participation à une armée étrangère - Il a été condamné à une deuxième école de recrue, à l'aviation - A l'armée, on lui avait demandé de faire un exposé sur la guerre d'Espagne et le syndicalisme, il a refusé en disant qu'ils auraient dû y aller eux-mêmes si ça les intéressait - Il raconte les tentatives d'humiliation à l'armée - Enfant de divorcée, il a senti rapidement les injustices liées à la méconnaissance - Il a fait son école à Genève, à la rue des Eaux-Vives - doué à la gym - quartier bourgeois et catholique;
00:09:00 à 00:18:00 : Il faisait du théâtre - se faisait un peu d'argent en pluchant les légumes - Il portait des sabots fabriqués à Saint-Antoine par les détenus - Il faisait partie de la gym des Eaux-Vives - Sa mère travaillait chez Caran d'Ache, elle revenait violette - Elle faisait des cornets en papier le soir pour compléter ses revenus - Ils n'ont jamais réussi à tirer une pension du père - Sa mère se faisait traiter de prostituée car elle était mère divorcée - Il raconte quand sa sœur et sa mère se sont coupées les cheveux - A l'époque il n'y avait pas de femmes dans les cafés - Aujourd'hui les gosses ne veulent pas savoir comment c'était - Sa sœur sortait danser en prétextant qu'elle allait au cinéma avec son frère;
00:18:00 à 00:27:00 : Il a soigné sa maman malade et est resté à la maison jusqu'à tard, 35 ans, jusqu'à son décès à 65 ans - Il a beaucoup de respect et d'affection pour sa mère, elle le lui rendait, elle l'admirait beaucoup, même lors de ses démêlés avec la justice - Elle ne pouvait pas être soignée à Genève car elle était vaudoise - Il a finalement trouvé un médecin, mais ils n'avaient pas d'assurance maladie - Il a mis de longues années pour rembourser les 7'000 francs - Par dépit, il a demandé la naturalisation à Genève, il a été interrogé et finalement ayant compris qu'il n'était pas communiste, elle lui a été octroyée - le 9 novembre 1932, il a été touché à la cuisse par les tirs militaires;
27:00:00 à 00:36:00 : Ils avaient « l'intention de nous faire du mal » car ils avaient scellé des chaînes dans le mur de la salle dans laquelle la conférence serait donnée - C'est seulement l'après-midi même que la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) a décidé de participer aux mobilisations contre les fascistes, la nouvelle que l'école de recrue de Lausanne allait être présente a été décisive - Il est rentré dans la salle et a été reconnu par Aeschlimann (?) - C'est cette même personne qui a tué 23 personnes en Allemagne, le soir de Noël, il commandait les troupes de SS - Ils ont mis dehors l'interviewé, et il a été blessé - Il s'est rendu à la polyclinique, le médecin l'a caché lorsque la police est venue le chercher - ce médecin l'a ramené à la maison le soir et est venu le rechercher le lendemain - Ils avaient fait venir des médecins de Paris pour cette blessure de guerre - Il a été interrogé sur son lit à la maison, ils voulaient l'emmener à la prison de Saint-Antoine - Le médecin respectait strictement son code de déontologie et notamment le secret professionnel - Tout était bien calculé dans cette attaque - Il a rencontré Aeschlimann 10 ans plus tard et lui a « tiré les oreilles » à l'aide d'une matraque pour son crime nazi horrible - Apprentissage de mécanicien sur auto chez Gialli (?), un fasciste;
00:36:00 à 00:43:00 : il a été licencié pour des raisons économiques - il a fait charbonnier quelques jours, mais c'était pénible et il n'avait pas la carrure - il a travaillé ensuite comme terrassier - il a réussi à convaincre plus de 300 personnes à s'affilier à la FOBB - les intempéries: ils avaient obtenu le 80 % du salaire en cas de mauvais temps et avaient obtenu des vêtements de clowns contre la pluie, certains restaient sur le chantier pour obtenir le 100 % - "Mais il y a un dégoût quand vous travaillez et que l'eau vous coule sur les reins, moi j'étais assez prétentieux dans ce domaine, je lavais mes habits, je repassai mes cols (...), et la lavallière noire, avec les vêtements, avec la futaine" - En tant qu'anarchiste, on lui a reproché qu'il ait fait une deuxième école de recrue plutôt que la prison, il explique que chacun a des spécificités dans sa vie, lui il avait besoin d'argent pour sa mère;
00:43:00 à 00:45:47 : A l'armée, comme il avait des petits pieds, il faisait du 36, il lui était demandé de mettre trois paires de chaussettes - Il y avait la neige et l'eau qui rentraient dans ses chaussures, il a refusé de se lever un matin;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un poseur de sol - André Recordon, le personnage S (2ème partie/2)

Interview d'un poseur de sol, André Recordon - le personnage S, par Christiane Wist (Durée totale: 00:59:22).
Période évoquée: 1920-1940.

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, cet ouvrier raconte son parcours, notamment la façon dont il s'est imposé chez son oncle en Normandie pour qu'il lui trouve du travail. Il a commencé comme manœuvre, puis, après une formation de machiniste sur bois, il a quitté son travail, car il ne voulait pas travailler avec des machines. Il a exercé plusieurs activités avant d'être rapatrié à Genève suite au vol de l'intégralité de ses affaires à Paris. Il était contre le travail à la pièce. Il explique les techniques de pose du linoleum et comment il s'est spécialisé dans les travaux délicats.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00: Ils l'ont nommé chef poseur alors qu'il n'y avait plus personne à diriger - Création d'un syndicat des poseur de sols - Lucien Tronchet, un homme "excessivement dynamique, et intransigeant avec les patrons" - Un homme qui savait ce qu'il voulait - C'était Pellegrini qui venait aux réunions des poseurs de sol - Le sou du timbre: chaque fois que les cotisations étaient payées, ils avaient un timbre - Il voulait aller visiter la maison de caoutchouc Dätwyler à Altdorf, mais il n'a jamais réussi car personne ne s'est inscrit - L'argent est resté dans la banque coopérative - il est encore à la FOBB malgré sa retraite - cet argent appartient aux poseurs - Il était caissier, les gens payaient par poste - A l'époque quand on avait la paie, on allait boire un verre presque toujours;
00:09:00 à 00:12:25 Le 9 novembre, il était dans la rue, pas comme manifestant, mais comme curieux - au coin du boulevard du pont d'Arve et de la rue de Carouge - "Je fais pas de politique, je savais pas - Tout d'un coup, j'ai vu un bonhomme qui a saisi un fusil et l'a cassé sur le trottoir - Je suis parti tout de suite - En principe, je me mêle pas, sauf pour la grève, on s'est réfugié pour ne pas se faire écraser par le camion à pompe - On s'est réfugié dans un appartement et on est ressorti à minuit - Ne participait pas au 1er mai - A suivi les bagarres que par les journaux - Toujours le journal de la FOBB et la Tribune.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview des frères Bloch, marchands de bois (1ère partie/2)

Interview des Frères Bloch, marchands de bois, par Christiane Wist (Durée totale: 01:09:17).
Période évoquée: 1920-1960.

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Dans ce riche et imagé entretien à trois voix, les frères Bloch racontent leur activité de marchands de bois. Ils détaillent leur formation et les voyages qu'ils ont effectué en lien avec cela. Au cours de l'entretien, ils parlent beaucoup des qualités et propriétés des différents bois et des processus d'abattage de conservation ou de séchage à effectuer. Ils expliquent les évolutions dans les métiers de menuiserie et d'ébénisterie, le contre-plaqué, l'aggloméré. Ils amènent des éléments contextuels aux évolutions, telle l'indispensable arrivée du chauffage central pour l’essor des meubles en contreplaqué. Ils mentionnent la question de la gestion des forêts ainsi que les salaires et temps de travail de leurs employés. Parmi tant d'autres éléments, ils expliquent la difficulté pour les artisans de se faire payer par les aristocrates.

Sujets principaux - segments temporels (1ère partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : De Motz disait que les Bloch faisaient référence à Genève – Maison fondée en 1910 qui dura jusqu'en 1980, sur deux générations. - Fondée par deux frères venant d'Alsace – Leur père travaillait en tant que comptable dans un commerce de bois et avait placé son oncle comme représentant à Genève - D'abord sise au Boulevard Carl-Vogt, puis déménagement à la rue de Carouge au moment de la construction du Palais des Expositions. – Un commerce presque artisanal : ils allaient sur place mesurer des bois, par tous les temps, à l'extérieur, trouver quelque-chose pour leurs clients qui étaient aussi des amis – La formation se faisait sur le tas, un peu à l'étranger (à Vienne, plutôt pour apprendre la langue) – L'Empire austro-hongrois était un grenier de bois pour le marché suisse – Eux-mêmes avaient des bois qui venaient du monde entier – L'autre frère a aussi fait une année à Vienne. - Leur père est décédé en 1926. - Entre 1940-1945, les deux frères étaient prisonniers de guerre, ils étaient français. - L'oncle a continué. - Leurs clients n'étaient pas des « Rothschild », ils fallait les ménager pour les paiements, mais ils étaient à 95 % des bons ;
00:09:00 à 00:18:00 : Nécessité d'avoir du culot pour se lancer, auparavant c'étaient des artisans qui se lançaient. - Discussion sur Toso [Toso-Badel], rue Adrien Lachenal, puis en dessus de la gare des Eaux-Vives : Toso la pleureuse « tu me fais perdre de l'argent en travaillant comme cela ». -
[Problème de son entre 00 :12:30 et 00 :14:10]
Ils allaient chez les scieurs, ne visitaient pas les forêts, mais allaient pour réceptionner. - Les Suisses étaient réputés pour être un peu pénibles – Havre et Bordeaux pour les bois coloniaux parfois en grume ou en planche, Paris pour les placages, puis débités à Carouge ;
00:18:00 à 00:27:00 : Bois coloniaux utilisés pour les bateaux, un à Corsier et tout le long du port, Maintenant beaucoup de bateaux en plastiques. - Nous achetions d'Afrique, des États-Unis (Hickory pour les skis, pin d'Oregon, expédié absolument sans nœuds), du Japon, de Birmanie, du teck de Java. Les placages de cerisiers c'était pour les ébénistes – Stockages et sans compter d'intérêts, on vendait 3-4 ans après. - Le personnel mettait cela sur baguette. Si c'était mince, en 1 an c'était sec, sinon c'était 3-4 ans. Différents locaux ou terrains étaient donc nécessaires ;
[Pas de son entre 00:23:40 et 00:24:08];
Avant les ébénistes étaient logés dans les arcades, le bois travaillé à la main. Pour quelques pièces ils devaient aller usiner ailleurs, ne pouvant faire venir des machines dans ces immeubles d'habitation. - Passé du massif au contreplaqué, grâce au chauffage central « qui dessèche les meubles comme il dessèche les gens";
00:27:00 à 00:36:00 : Au début du contreplaqué, les processus n'étaient pas encore au point. Les premiers panneaux en 1910-1920 : en verne ou aulne de Pologne, collage au sang de mouton, résistants mais c'était des hélices. - Puis après le contreplaqué, l'aggloméré : moins cher mais aussi solide. Essai pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis répandu dans le commerce après. - A Vienne, son patron voulait utiliser de l'aggloméré pour construire des pipes ou des tasses. - Puis la mélamine, le formica, les ersatz (meubles avec des photographies de placages). - Il y a eu des problèmes de gestion des forêts, il y a eu des maladies liées aux abattages, « ce sont des apprentis-sorciers » les Américains ont pris des leçons en Suisse et en France – scierie installée dans la forêt - Abattre les plus vieux et laisser les jeunes de pousser : beaux diamètres et encore sains, arbres de 250 ans, aujourd'hui c'est plutôt petit. - Bois de fruitiers, aujourd'hui que des nains. - Fin de la guerre, difficulté d'approvisionnement, les bois étaient contingentés. On achetait donc dans le canton. - Contact avec les scieries et les ingénieurs forestiers, du canton de Vaud par exemple. On faisait même les manœuvres. On faisait des classifications, premier, deuxième, troisième choix. On allait dans les scieries choisir ;
00:36:00 à 00:47:47 : Travail par moins douze degrés à Romont, la peau est tombée, ils travaillaient sur place avec les ouvriers. - Importance de pouvoir se faire confiance dans ce métier, car le bois est une matière vivante. - Anecdotes autour du bois de Hokkaido au Japon qui bénéficie d'un service de contrôle, d'un problème de transports avec une fermeture du canal de Suez. - Il existait des agents en Europe dans les ports pour faire le lien avec certaines régions, les contacts n'étaient pas directs avec la Birmanie par exemple. - Anecdote sur le manque de scies au Congo belge au moment ou c'est devenu le Zaïre. - Anecdote sur la Yougoslavie, ou il ne pouvait pas se rendre comme il le souhaitait et où quelqu'un a effectué un travail en échange de l'envoi de 4 cordes de violoncelle et 1 kilo de café. - Transport : arrivée du bois à Genève, plutôt par camion que par train, ou à cheval. - Ils avaient un voiturier qui était marchand de combustible. - Mention des scieries à Genève. - Anecdote sur l'abattage d'un mur et l'usage d'une partie de l'espace d'un voisin pour scier les pièces de 10-12 mètres. - Raisons pour lesquelles les petites menuiseries ont disparu après la guerre. - Menuiseries qui ont commencé à faire du plastique, notamment pour les fenêtres. - Corpulences des ouvriers : en général les charpentiers sont des costauds, une autre carrure que l'ébéniste. - Les poutraisons se perdent, les charpentes se conservent, mais la charpente collée continue.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de René de Motz, menuisier charpentier et enseignant (2ème partie/2)

Interview d'un menuisier charpentier enseignant, René de Motz, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:02:42).
Période évoquée: 1920-1980

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Partie 1/2 et 2/2) :
Dans cet instructif entretien semi-dirigé, René de Motz menuisier charpentier devenu enseignant, s'exprime sur la durée de l'expérience professionnelle qui s'est réduite avec la retraite et le fait d'entrer dans la vie professionnelle plus tardivement. Il parle du consensus tacite qui existait chez les jeunes pour soulager les plus vieux des travaux pénibles. Il dit aussi à ce sujet « […] ces gens-là travaillaient jusqu'au bout, si bien que moi à vingt ans j'ai travaillé avec des gens qui avaient 85 ans, mais qui avaient un idéal professionnel et puis surtout qui avaient cultivé l'habileté manuelle à un stade que l'on ne connaîtra plus. Ils avaient une expérience professionnelle qui s'étendait sur toute leur existence [...] ». Sur la formation des ouvriers il dit: « Disons que la population professionnelle il y a un siècle, elle était composée à peu près de moitié de gens non particulièrement qualifiés, mais qui avaient un esprit du bois (...) on pourrait dire que c'était la civilisation du bois ». René de Motz est la troisième génération de sa famille dans les métiers du bois. Il aurait voulu faire avocat, mais il y avait des nécessités économiques. Il a fait son apprentissage à l’École des Arts et Métiers. Il a pratiqué de 18 à 32 ans. Il s'est ensuite engagé dans l'enseignement en tant que maître de fabrication, pour ensuite enseigner à l’École d'ingénieur, où il a enseigné la statique. A soixante ans, il a pris sa retraite et s'est occupé de litiges dans le domaine. Au niveau de la formation, on pouvait considérer que la menuiserie était le tronc commun, la charpente c'était pour la construction et l'ébéniste pour la décoration. Il évoque les nombreuses démolitions de fermes. Il parle des tendances long terme sur les techniques de charpente. Il estime que jusqu'à la fin du 19e siècle, nos sociétés avaient une culture "rurale et du bois". A partie des années 1930, la ville s'est alors construite en béton. Il raconte la façon dont les patrons se sont organisés pour tenter de relancer la construction en bois en proposant des villas préfabriquées destinées à des logements sociaux. Sur la mécanisation, il dit des gens qui maniaient les premières machines qu'ils étaient un peu comme les premiers aviateurs.
Parmi les autres sujets traités, on trouve les méthodes pour scier du bois de long, les constructions de baraquements pendant la guerre pour les Français et les Allemands, le commerce du bois tordu pour les bateaux, le travail du bois dans les premières voitures ou encore le travail de coffrage.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de François Duret, charpentier et entrepreneur (1ère partie/2)

Interview de François Duret, charpentier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien : 00:55:09)
Période évoquée: 1870-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
François Duret raconte à grands traits l'histoire de l'entreprise familiale de charpente. Charpentiers de père en fils, lui et son père se sont formés au métier par le biais du compagnonnage. Les sujets abordés vont des premières machines électriques à l'origine des différents bois. Il raconte quelques éléments sur le compagnonnage en France et en Allemagne pendant la période de la guerre. Il explique les différences de techniques entre les compagnons charpentiers français et allemands. L'observation et le commentaire de photographies forment la trame de cet entretien semi-dirigé; cette structure d'entretien représente environ les deux-tiers du temps d'enregistrement.

Sujets principaux - pointages temporels (1ère partie/2) :
00:00:00 Arrière-grand père suisse expatrié à l'époque des guerres de Napoléon en raison de l'absence de travail - Militaire en Italie, puis en Argentine, aussi comme militaire pour travailler dans les chemins de fer ;
00:01:30 Installation d'une menuiserie-charpente – marié à Villette – femme savoyarde, « mais à l'époque il n'y avait pas encore de frontières, on travaillait où on voulait » ;
00:02:00 Attiré par les machines électriques, s'installe près de la rivière l'Arve – remonte le pavillon monté pour l'exposition nationale ;
00:03:20 La mère faisait de la nourriture pour les compagnons  - Arrière-grand-père décédé des fièvres, le grand-père au pays pour reprendre l'entreprise – réformé du service militaire après une blessure à l’œil;
00:05:00 1928, les premières machines fonctionnant à l'électricité : la scie à ruban, la raboteuse, la dégauchisseuse, la perceuse, une petite machine de charpente – la scierie fonctionnant avec la traction hydraulique, difficulté car l'Arve est une rivière très irrégulière - Livraison avec chevaux prêtés par des paysans;
00:07:50 Abandon de la scierie notamment pour des questions de transport, et du fait que tous les villages en disposaient d'une ;
00:09:00 Origine du bois - rayon de 30 km, transportable par chevaux, notamment en France, avant 1914 pratiquement pas de frontières - chêne ou hêtre ;
00:10:50 L'ancien pont suspendu du Pont de la Caille, refait à plusieurs reprise ;
[suivent une série de commentaires sur des photos]
00:12:00 1934-1936 apprentissage en Allemagne - costume des charpentiers allemands sur la photo - puis employé comme technicien ;
00:12:46 Participation à la construction du vélodrome d'hiver en 1936 – ossature bois;
00:13:20 Commentaire d'une photo du coffrage du Pont de Vessy ;
00:14:00 Arrêté en Allemagne en 1935, seul étranger dans une ville de 3000 personnes ;
00:14:50 Construction du manège Favre à Merlinges, pour un colonel de cavalerie ;
00:15:40 Surélévation des halles de Rive – démolies après avoir été restaurées ;
00:16:40 Démolition de la gare Cornavin ;
00:17:00 Exposition nationale de Zurich en 1939, construction de pilotis pour stabiliser les constructions; Lausanne pendant la guerre ;
00:17:50 Village dans le sud de l'Allemagne ;
00:18:30 Construction du Port Franc ;
00:19:00 Guillon, examinateur pour une école de charpente à Genève, le père de François Duret y a aussi travaillé ;
00:19:52 Bâtiment à la clinique Bel-Air ; le pavillon pour « l'admission des femmes tranquilles » ;
00:20:30 Transformation du restaurant de la grand-mère ;
00:21:00 Origine du bois pendant l'entre-deux-guerre, 30km le rayon. Bois suisse : depuis le Jura, la Gruyère (les sapins), le chêne importé depuis la France et l'Allemagne pour des raisons de qualité – bois exotiques pour les bateaux, puis après la guerre aussi dans le bâtiment – La Suisse était un consommateur moyen de bois, contrairement aux pays touchés par la Grande Guerre ;
00:23:54 Pas connu son grand-père - rentré à 40 ans pour fonder une famille ;
00:24:42 « Fils unique » (quatre sœurs) - faire charpentier par tradition, depuis quatre générations ;
00:25:50 formation aux Arts et Métiers, puis a été faire un tour « comme c'est d'usage » - Lors de voyages en France a rencontré les compagnons, notamment Guillon, son maître ;
00:26:57 [Interruption d'enregistrement];
00:27:28 [fin de l'interruption] Construction d'un hangar pour la Croix-Rouge suisse pendant la guerre en association avec Casaï et Verdel, près du Bois-des-Frères ;
[Interruption, autre enregistrement] ;
00:27:50 Cours à «L'Ecole pratique de stéréotomie appliquée à la construction », dans les années 1898-1899 chez P. F. Guillon fils, à Romanèche Torrens ;
00:28:55 Suite au décès de son grand-père, le père est revenu - régulièrement des visites de compagnons qui venaient à l'embauche ;
00:29:41 : Parcours : école primaire à Genève, Ecole professionnelle, une année aux Arts et Métiers, une année à Zurich pour un stage préparatoire pour le Technikum Winterthur – Allemagne, connaissance des compagnons allemands – commentaire des photos en costume de compagnon, avec sa canne, une pièce de bois sculptée que chaque compagnon se fabrique ;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Louisa Vuille, ouvrière horlogère (1ère partie/3)

Interview de Louisa Vuille, ouvrière horlogère, par Alda De Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:35:03).
Période évoquée: 1910-1950

Aperçu des thèmes (Parties 1/3, 2/3 et 3/3) :
Louisa Vuille, née en 1901 à Villeret dans le Jura bernois, évoque son enfance et son apprentissage d’ouvrière horlogère à La Chaux-de-fonds, puis ses conditions de vie et son parcours professionnel après son installation à Genève en 1918 (à Chêne-Bourg, puis à Chêne-Bougeries).
Elle explique les différentes étapes de la fabrication d’une montre, la manière dont le travail était organisé et les tâches respectives des hommes et des femmes (spiral, réglage, retouche, terminage). Elle parle du travail à domicile, en compagnie de son père également horloger, ainsi que les ateliers successifs où elle a travaillé après le décès de son père (entre autres Helbein, Rolex 1929-1939, Niton). Elle revient sur sa première expérience syndicale, la dénonciation des conditions de travail subies par les ouvrières vérifiant l’étanchéité des montres chez Rolex.
Elle évoque également brièvement sa vie personnelle, ses problèmes de santé, son mariage et les difficultés de sa vie de couple, son choix de travailler à 50% et ses conséquences.
De 1941 à 1943, elle s’établit à Annemasse et travaille dans l’atelier Niklès, qui emploie de nombreux déplacés français provenant du Doubs.
En filigrane de sa vie professionnelle transparaissent parfois ses activités syndicales et son engagement politique, chez les femmes socialistes genevoises dans l’entre-deux-guerres, puis au Parti du travail et à la FOMH après la Deuxième Guerre mondiale. Elle est également experte à la Commission d’apprentissage de l’Ecole d’horlogerie.
Louisa Vuille revient également sur sa participation à plusieurs sociétés ouvrières, en particulier à la Chorale populaire l’Avenir (activités, fonctionnement, répertoire) et plus brièvement sur sa pratique de l’esperanto et sa participation au groupe de théâtre L’Effort (principalement dans la 2e partie/3). Elle évoque également certaines activités de loisirs (musique et concerts).
Détaillant les conditions de travail et leur évolution, notamment sur le plan des horaires, elle termine sur l’évocation de ses premières vacances à l’étranger (Espagne, France, Italie).

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Jeanne Magnin, couturière (2e partie/2)

Interview de Jeanne Magnin, couturière âgée de 96 ans, par Alda De Giorgi (Durée totale de l'entretien: 01:02:17).
Période évoquée: 1910-1950

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2) :
Jeanne Magnin (née en 1896) évoque son enfance et sa jeunesse dans un milieu ouvrier à Collonges: son parcours scolaire, ses conditions de vie peu avant la Première Guerre mondiale. Elle parle de son apprentissage de couturière à Genève, de ses conditions de travail, de son activité de couturière à domicile. Elle détaille les divers vêtements qu’elle confectionnait ou raccommodait et évoque sa clientèle, principalement ouvrière. Elle revient également sur l’évolution du métier : les techniques, les instruments (machine à coudre, fer à repasser, fermeture éclair…).
Jeanne Magnin parle ensuite des conditions de vie de cette période, du soutien financier à ses parents et évoque les difficultés liées aux deux guerres mondiales.
Dans la deuxième partie, elle revient plus longuement sur la mode et les vêtements portés par la classe ouvrière dans les différentes circonstances de la vie (robe de communion, vêtements de deuil, habits de bal, vêtements de travail, chapeaux et casquettes). Elle reparle également de l’évolution techniques (machine à coudre électrique, fer à repasser, balai mécanique et machine à laver).

Magnin, Jeanne; interviewé/e

Interviews d'un scieur de pierre - Pierre Mouret, le personnage K - ainsi que d'un peintre - le personnage L - , d'une employée d'usine d'armement et d'un ouvrier (1ère partie/2)

Il s'agit de deux interviews. La première interview est celle d'un scieur de pierre, Pierre Mouret, le personnage K, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:21:10). La deuxième celle d'un peintre, le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un autre ouvrier par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:12:34).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Le premier entretien, qui s'étend sur deux fichiers (0014_b, puis 0014a) est un entretien de trois personnes, deux hommes et une femme. L'identification des personnages est difficile et non confirmée, les récits sont riches et amènent des éléments peu évoqués dans le reste de la série. La femme a notamment travaillé chez Tavaro, une usine qui produisait des munitions décorées de croix gammées pour les Allemands pendant la guerre. Un des hommes est peintre. Un des deux hommes au moins participait à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) et livre ses récits et son point du vue à ce sujet.
La deuxième partie de l'enregistrement est consacrée à un entretien avec un scieur de pierre ayant occupé la fonction de secrétaire syndical à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB). Il parle notamment du chantier de la Société des Nations, du fait d'avoir été envoyé en France par ses parents et des changements dans les pratiques des secrétaires syndicaux. Il a été juge au tribunal des Prud'hommes. Cet entretien commence au temps 00:26:00 du fichier numérique 0014_a.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Sur le comité des chômeurs - récit de différentes résistances aux évacuations contre les huissiers de l'office de poursuites - en bagarre contre les fascistes qui voulaient toujours les empêcher d'agir, « nous on était pas armés » - ils essayaient d'empêcher Oltramare de parler – « on était toujours en sursis on était sur liste noire » - ils étaient sans doute une centaine de personnes sur cette liste de tous les corps de métier – Ils se faisaient traiter de communistes – Ils ont démissionné en bloc du syndicat chrétien pour aller vers la FOBB – Sur un chantier où il a remarqué qu'il était payé plus que les autres, il l'a tout de suite dit, pour pouvoir agir. Le samedi ils allaient faire la tournée des chantiers ;
00:09:00 à 00:18:00 : certains ouvriers allaient travailler au noir, gardé par deux gendarmes, mais ils essayaient de les attraper à midi – s'ils ont obtenu des choses « c'est grâce à la bagarre qu'on a mené ». Il pense que depuis le départ de Lucien Tronchet, il n'y a plus de lutte. « On était obligé d'aller gueuler pour les vacances et les caisses maladies, on a dû aller gueuler à Saint-Pierre, pour les salaires » - récit des expéditions en ville pour s'assurer que personne ne travaille.- Cette période difficile a duré de 1933-1934 jusqu'après la guerre. « Les patrons nous connaissaient comme si on était leurs gamins » - Les défilés du 1er Mai – les petit-fils à Töppfer, c'était des étudiants de l'université, ils voulaient qu'on rentre dans leur rang ;
00:18:00 à 00:27:00 : Histoire de l'explosif sur le monument aux morts - 3 ans de prison – un Valaisan a assisté à l'arrestation de Tronchet - Parti en Amérique 3 semaines à l'époque. - Lucien Tronchet avait l'habitude de toujours essayer de parlementer un moment d'abord. Récits de la préparation de la soupe pour une action, des arrestations et des comportements qu'ils adoptaient au poste de police et du refus de décliner leur identité « faut pas dire les noms ».
00:27:00 à 00:36:00 : Lui n'a pas eu d'autres audiences, en principe il faisait en sorte de pas se faire attraper par les gendarmes, il n'était pas Suisse à l'époque – Aucun de ses frères n'était un briseur de grève. Le consul ne voulait pas lui donner les papiers pour son mariage avec une Suissesse. - C'était un officier allemand qui vous faisait passer la visite médicale au consulat d'Italie. Il lui a retiré son passeport - Permis d’établissement - Autorisation de travailler que dans une entreprise spécifique. Il s'est fait attrapé chez un autre patron, et a perdu son autorisation. Lui est finalement parti, mais un dénommé Armand a été expulsé vers le Valais. - « Moi je me faisais jamais choper ». Il a eu des enfants – Chômage 10 francs par jour - Kilo du chômeur n'était pas toujours donné à tout le monde. - Sa femme a dû travailler, elle est allée chez Tavaro - à cette époque 54 francs de loyer c'était énorme – travail 9 à 10 heures par jour, 60 centimes de l'heure et on vous retenait l'assurance – Cartes de rationnement, 38 kilos à l'accouchement de son fils - Elle avait 18 ans quand elle est entrée chez Tavaro pour produire des munitions pour les Allemands. - Interdiction de faire de la politique. « Y'avait des croix gammée, je les rayais dès que je pouvais. » « Quand il venait derrière avec son chronomètre, moi j'allais au toilette » Elle se faisait traiter de sale Italienne. « Il me montre la photo d'Hitler au lave-main » et elle lui répond « le papier est trop dur sinon je me torche le derrière » - De nombreuses femmes de l'usine acceptaient des bagues et des pendantifs avec des croix gammées. Ils ont fait ramasser toutes ces bagues. - Pas de syndicat à Tavaro.
00:36:00 à 00:45:00 « Tu rentres à Tavaro c'est la perdition ». « Je me suis jamais occupée des bonhommes qui étaient la bas dedans, je les envoyais se faire foutre et puis voilà ». Salaire : 60 centimes de l'heure. - [un homme reprend la parole] Il est entré dans le syndicat par son père à Fribourg en 1928. Apprentissage à Fribourg : 10 sous par jour pendant 2 ans, puis 60 centimes les derniers deux ans. - Ensuite à Genève, 1 franc 60 de l'heure- Il est resté jusqu'à 27 ans chez ses parents. - Mon père s'est toujours battu au syndicat à Fribourg, la FOBB avec Ferrero. « A Fribourg il fallait jamais dire qu'on était syndiqué, car on avait pas de travail » Lui avait un boulot avec des patrons socialistes. A Fribourg, ils ne pouvaient pas faire ce qui se faisait à Genève. Récit du 1er mai à Fribourg, les curés faisaient peur à tout le monde et il n'y avait personne dans la rue. Tous les magasins fermaient - On lisait le journal, mais on ne se le passait pas, on parlait pas de politique. - Presque tous des Italiens, à Beauregard, les gendarmes ne venaient jamais là-bas, c'était comme en Sicile - Evolution et critique de la presse ouvrière : « Le journal L'Ouvrier racontait ce qui se faisait, ce qui allait se faire. Maintenant ça parle de l'université, et des patrons qui ne paient plus la caisse de compensation » - Il ne comprend pas pourquoi les gens travaillent pour des patrons qui ne versent pas les cotisations des employés.
Césure 44:22
00:45:00 à 00:46:34 : récit de l'accident d'une personne travaillant chez un patron qui ne payait pas ses cotisations d'assurance-maladie.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interviews d'un scieur de pierre - Pierre Mouret, le personnage K ainsi que d'un peintre - le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un ouvrier (2ème partie/2)

Il s'agit de deux interviews. La première interview est celle d'un scieur de pierre, Pierre Mouret, le personnage K, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:21:10). La deuxième celle d'un peintre, le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un autre ouvrier par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:12:34).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Le premier entretien, qui s'étend sur deux fichiers (0014_b, puis 0014a) est un entretien de trois personnes, deux hommes et une femme. L'identification des personnages est difficile et non confirmée, les récits sont riches et amènent des éléments peu évoqués dans le reste de la série. La femme a notamment travaillé chez Tavaro, une usine qui produisait des munitions décorées de croix gammées pour les Allemands pendant la guerre. Un des hommes est peintre. Un des deux hommes au moins participait à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) et livre ses récits et son point du vue à ce sujet.
La deuxième partie de l'enregistrement est consacrée à un entretien avec un scieur de pierre ayant occupé la fonction de secrétaire syndical à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB). Il parle notamment du chantier de la Société des Nations, du fait d'avoir été envoyé en France par ses parents et des changements dans les pratiques des secrétaires syndicaux. Il a été juge au tribunal des Prud'hommes. Cet entretien commence au temps 00:26:00 du fichier numérique 0014_a.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Sur l'obtention des vacances et l'ingratitude des jeunes générations - sur le fonctionnement du syndicat - licenciements des Suisses et maintien des Français qui étaient payés moins, "maintenant le délégué, il se dérange même pas", "un mec, c'est comme un élevage de fleurs sur une armoire", le secrétaire syndical ne s'étant pas déplacé, ils ont agi d'eux-mêmes - sur la solidarité entre corps de métier - sur l'influence de la paix du travail - sur les conventions collectives - question du nombre de syndiqués et de l'inquiétude du patronat;
00:09:00 à 00:18:00 : La question de la centrale de Zurich, surveillance anonyme par la centrale - Lucien Tronchet était convoqué à Zurich, il n'y allait pas, leur proposait à eux de venir - Récit de l'assaut à l'aéroport de Cointrin - ouvriers importés de Fribourg payés la moitié moins du salaire, les gendarmes disaient : "cassez le matériel mais cassez-nous pas la gueule" disaient les gendarmes, obtention de la convention collective grâce à cette action - obligation d'user de la force contre la force - efficacité de l'action sur le chantier de la Société des Nations - les vacances, les jours fériés, grâce aux bagarres;
00:18:00 à 00:26:00 : les patrons se volaient des ouvriers - la différence entre les premiers saisonniers et ceux d'après - crise économique, les licenciements - protéger la Migros à la rue du Prince.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un poseur de sol - André Recordon, le personnage S (1ère partie/2)

Interview d'un poseur de sol, André Recordon - le personnage S, par Christiane Wist (Durée totale: 00:59:22).
Période évoquée: 1920-1940.

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, cet ouvrier raconte son parcours, notamment la façon dont il s'est imposé chez son oncle en Normandie pour qu'il lui trouve du travail. Il a commencé comme manœuvre, puis, après une formation de machiniste sur bois, il a quitté son travail, car il ne voulait pas travailler avec des machines. Il a exercé plusieurs activités avant d'être rapatrié à Genève suite au vol de l'intégralité de ses affaires à Paris. Il était contre le travail à la pièce. Il explique les techniques de pose du linoleum et comment il s'est spécialisé dans les travaux délicats.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Né en 1905 - A neuf ans, il brouettait des cailloux, il habitait à Rueyres-près-Bercher - Le 23 novembre 1914 à minuit sa maison a été incendiée - il vient d'une famille de petits paysans pas très riches - pas assurés, ont tout du reconstruire, l'ont fait en une année - il sortait des pierres de la rivières – le père était à la guerre - il n'y avait personne au village - L'hiver, il travaillait dans la menuiserie et la charpente - A 15 ans, il a quitté l'école, car il en savait assez et il avait fini tout le programme - Puis il est parti de la maison, car ils étaient trop pour une toute petite étable - Son frère est de 1903 - A quinze ans et demi, il est parti, il a fait deux ans chez un paysan, puis une année chez l'autre - A 18 ans, il a ensuite été à Genève, il a été accueilli par une sœur de sa mère - Elle était divorcée avec 2 filles, vivait à la rue Chaponnière - Il a « bricolé », car il n'avait pas de métier, il venait de la campagne - Il a ensuite essayé d'aller en Normandie à Deauville, il a écrit à son oncle qui ne lui a pas répondu - Il a décidé de quand même s'y rendre - son oncle a été obligé de lui trouver un travail - Il a commencé à travailler comme manœuvre, puis comme machiniste sur bois - Il est sorti avec un diplôme - Mais cela ne lui plaisait plus, il a donc quitté - Ensuite, il a mangé de la vache enragée - C'était difficile de trouver un métier en n'ayant pas de formation - Il se trouvait mal devant les machines, il voulait être à l'extérieur - Caen dans les trams, chez un teinturier, ensuite à Paris, à Deauville, réfection de l'étanchéité d'un toit - coup dur à Paris, a dû rentrer - Il a refusé 2-3 combines pas jolies, comme aller aux Etats-Unis. Il est resté dans la fabrique de teinture de fourrures malgré les odeurs;
00:09:00 à 00:18:00 : Boulevard de Menilmontand, il s'est fait volé par un colocataire - il a voulu rentrer en Suisse, il lui ont refait un passeport, l'ont rapatrié mais sans le sou - A son retour, pour ne pas se faire embêter par les gendarmes, il a enlevé une planche d'un chantier et s'est caché là pour la nuit - Il est retourné chez sa tante - Il est rentré dans une maison de tissu en gros, travail au bureau et manutentionnaire, puis son patron s'est tué dans un accident de voiture, il a donc perdu son travail - Puis il a travaillé à la rue du Rhône, de 7h jusqu'à 10 heures du soir un magasin de sport - Puis, maison Eggli (?), 300 francs par mois, une semaine de vacances payées - Il avait une petite fille - "On avait une loge on a été obligé de faire concierge, un petit deux pièces" - Puis à la rue Bergalonne dans un sous-sol, mais ils étaient mal dans un sous sol - Puis il est devenu poseur de sol - Il a appris le métier avec un Valaisan - Eggli lui a proposé du travail, il a commencé en 1935 comme poseur de sol, il avait appris les tapis, les tentures, le linoleum;
00:18:00 à 00:27:00 : Il a fait 42 ans à la maison Eggli, payé au mois, au début - Plutôt mal payé pour 1935 - il a cherché à vivre à la campagne car sa femme était malade: chemin du Verjus, 60 francs de loyer - Quand elle a vu pour la première fois les 300 francs, elle trouvait cela incroyable - Il a été payé au mois ou à l'heure - Il ne voulait pas être payé au m², avec Gaugel (?) un lutteur, ils se positionnaient contre Pellegrini au syndicat - Pour tous les travaux délicats, M. Dufresne l'envoyait lui- "quand je suis passé au papier peint, j'étais payé comme un ouvrier qualifié, je trouvais que je gagnais trop" - Il voulait travailler à l'heure, ça c'était dans les années riches - Il a transformé des cinémas - Les années 1930 ont été dures - Il n'a pas voulu être concierge - Il fait le boulot, le ménage et la cuisine à cause de la maladie de sa femme;
00:27:00 à 00:36:00 : Les linos étaient imprimés mais pas incrustés - Ils pouvaient durer jusqu'à 10 ans, "mais si le fonds est mauvais, alors le lino ne tient pas - A l'époque, on faisait des poses incroyables, on étendait de la sciure pour que ce soit tout plat, mais ça ne durait que 1 mois - Ou alors, on mettait des journaux en dessous" - Avec les chapes en ciment, c'est plus facile - Une entreprise genevoise avait un brevet de l'exposition nationale de Paris pour une méthode de pose de sol pour les sols sanitaires en hôpital - Un nommé Lana (?) lui a fait de la pub pour entrer aux chrétiens sociaux, dans les années 1930 - Mais il a été obligé de changer pendant la grève en raison de problème de paiement de ses jours de grève. Un Tessinois lui propose de venir à la FOBB - On te donne 6 à 8 francs par jour - Il a touché immédiatement ses sous - Depuis il est resté syndicaliste - Il n'essaie pas de convaincre les jeunes, "car ils s'en foutent" - Explication de comment on fait le joint sur du lino, et les raisons pour lesquelles on ne peut pas se permettre d'erreur;
00:36:00 à 00:46:47 "Je n'étais pas un as, j'étais un ouvrier qualifié, mais ils ne peuvent pas faire ce qu'on faisait" - Il fallait masser le lino - ils étaient reçu en rouleau, si on colle le lino il faut le masser (car aujourd'hui il y a les colles de contact) c'était des colles à base de résineux très fortes, mais pas tout de suite, puis on mettait des poids dessus - Anecdote concernant un client médecin mécontent, son camarade lui répond: " moi je n'ai pas de cimetière pour cacher mes loups » - On peut mettre une rustine, ou un quart de rond, ajustement bord à bord - Labrossus (?) était un as - Il a travaillé en équipe avec lui - Ils n'ont jamais voulu travailler aux pièces, car sinon le travail est mal fait - Le lino on peut pas le refaire - Il a travaillé à la Société des nations (SdN), le plus souvent les réparations - La maison Eggli avait l'exclusivité sur 42 000 m² - Il se sont associés avec quelqu'un de Bâle pour le faire - Il n'est pas un grand militant, mais c'est grâce à la FOBB qu'ils ont gagné tant.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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