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"Affaire Crettenand"

Licenciement et lutte pour la réintégration de Gérad Crettenand dans son poste de secrétaire syndical en 1978: correspondance entre la Fédération des Syndicats Chrétiens de Genève (FSCG) et l'avocat de G. Crettenand, tracts, pétition et communiqués de presse, copies de procès-verbaux du bureau de la FSCG, coupures de presse, chronologie de l'affaire établie par G. Crettenand en 2014.

Interview de Vincent Kessler - commentaires

Commentaires de photographies par Vincent Kessler (né le 16.10.1934 à Fribourg), ouvrier chez Gardy, 1955-1957, 1960-1997, vice-président puis président de la commission du personnel. Interviewé par Fabienne Kühn accompagné de Patrick Auderset.
Période évoquée: 1934-1999.

Ces 7 commentaires de quelques dizaines de secondes concernent les sujets suivants:
007a: photo GAR-009-01, villas Gardy, hébergement et emploi de travailleurs saisonniers, mention de réfugiés hongrois (04:44);
007b: photo GAR-026-01, laboratoire technique pour la vérification des appareils haute tension (00:44);
007c: photo GAR-090, réfectoire de l'entreprise à la Jonction et service de cafétéria (01:31);
007d: photo GAR-092-05, le "pique-minute", le rôle du chronométreur et du travail aux pièces (01:08);
007e: photo GAR-093-06, remplissage des fusibles haute tension (cartouches 60A) avec de l'amiante (01:20);
007f: photo GAR-101-01-01, système des cartes perforées (01:31);
007g: photo GAR-110-01-01, atelier de montage des disjoncteurs haute tension (00:29).

Kessler, Vincent

[Genève: manifestation du 1er Mai 1936]

Défilé du 1er mai à Genève (boulevard James Fazy, entrée nord du pont de la Coulouvrenière et rue de Cornavin) avec drapeaux, banderoles ("Tous contre les Olympiades", "Vive la liberté de réunion des ouvriers suisses à Annemasse"), fanfare, motards et cyclistes.

Geiselhard, P., photographie

La vie quotidienne et les luttes syndicales à Genève

Série de dix-sept interviews bruts non montés d'ouvriers du bâtiment, réalisée par Christiane Wist et Paulette Deleval en 1983 sur mandat du Collège du Travail en vue de la publication de l'ouvrage "Des anciens du bâtiment racontent ... la vie quotidienne et les luttes syndicales à Genève, 1920-1940" (Collège du Travail, 1984)

Le projet avait pour but de faire connaître les pratiques spécifiques de l'action syndicale de cette époque à Genève, l'influence des idées anarchistes et et plus particulièrement les méthodes de l'action directe anarcho-syndicaliste, jusqu'alors peu connues et documentées. Un des objectifs était de permettre la reconnaissance de ces pratiques et de leur importance dans l'obtention d'amélioration des conditions de travail, de sorte que cela puisse servir à renforcer et inspirer les luttes syndicales d'alors et du futur (cf correspondance du Collège du travail.) Une des particularité de ce projet, qui s'inscrit dans les objectifs généraux du Collège du travail, était la volonté de certains ouvriers de prendre eux-mêmes la parole pour compléter une histoire lacunaire, en amenant leur point de vue propre sur des événements et une période dont ils ont été des acteurs centraux. Cette enquête a été mandatée une année après le décès de Lucien Tronchet.

Elle a été effectuée en deux étapes. Dans un premier temps, Paulette Deleval, assistante sociale, a effectué les premiers entretiens dans le cadre d'un travail de diplôme, selon les consignes d'une sous-commission du Collège du travail constituée à cet effet et composée de quatre ouvriers militants et de Jacqueline Berenstein-Wavre. Un canevas de questions (voir doc. annexe) a été élaboré pour servir de trame à ces entretiens semi-dirigés. Les personnes interviewées sont sollicitées chaque fois au sujet de leur formation, de leur premier contact avec le monde syndical, de plusieurs événements marquants pour l'histoire syndicale genevoise (démolition des taudis, résistances aux évacuations, la fusillade du 9 novembre 1932, les défilés du 1er mai, les bagarres du samedi après-midi dans les rues du Genève, l'Aurore ce fameux cercle anarchiste de la rue Coutance, de l'influence des personnages de Lucien Tronchet et Luigi Bertoni, les relations avec les syndicats chrétiens, etc..).
Dans un deuxième temps, et après quelques entretiens effectués à deux, Paulette Deleval retourne à son poste et passe la main à Christiane Wist. Christiane Wist, ancienne enseignante à l'école de travail social de Lausanne et psychologue, présente un projet de publication. Elle intègre au projet la méthodologie d'analyse systémique de récits de vie du sociologue polonais Florian Znaniecki. Cette méthode analyse les relations entre transformations sociales et pratiques humaines, en croisant les matériaux biographiques et d'autres documents de recherche. Les témoignages transcrits ont été confrontés les uns aux autres, ainsi qu'avec les journaux de l'époque. Ils ont été relus et utilisés dans le cadre d'un travail d'édition critique par une sous-commission composée d'ouvriers militants. La partie rédaction et conception a été prise en charge par Christiane Wist.

Collège du Travail, Genève

Interview d'Ernst Fuhrer

Interview d'Ernst Fuhrer (né en 1936 à Oberentfelden - AG) ), ancien chef d'équipe chez Gardy, vice-président de la commission du personnel, 1978-1999. Interviewé par Fabienne Kühn.
Période évoquée: 1978-1999 principalement.

00:00-00:59 présentation, naissance à Oberentfelden (AG) en 1936;
01:00-03:19 apprentissage d’opticien en instrument chez Kern à Aarau (CFC), deux ans à la Société des instruments de physique (SIP) à Genève, puis 20 ans chez Yvar SA (Yverdon-Aarau), optique pour les géomètres et appareils de photo et de cinéma, notamment pour Paillard-Bolex à Yverdon, restructuration par Kern qui rapatrie la production à Aarau, puis fermeture de la fabrique en 1978; plan social: indemnités chômages et reclassement - rôle de Pierre Schmid, secrétaire syndicale de la FTMH dans le reclassement du personne;
03:20-04:05 engagé chez Gardy comme chef d'équipe des appareillages électriques, disjoncteurs/sectionneurs pour couper le courant haute tension; employé par Gardy jusqu'à la reprise par ABB en 1995 (près de 20 ans dans l’entreprise genevoise);
04:10-06:14 origine sociale et enfance : père coiffeur indépendant, pendant la guerre, c’est sa mère qui tient le salon ; famille de 8 enfants ; campagne des environs d’Aarau qui s’industrialise ; football, gymnastique;
06:15-08:19 apprentissage : Kern (Aarau), 5 km de Oberentfelden; rémunéré 50 frans/mois durant l’apprentissage, ce qui était bien ; 2 apprentis en optique (3 ans) et 4 mécaniciens de précision (4 ans) par an;
08:20-10:29 s’engage à la SIP à Genève , car c’était l’usage d’aller compléter sa formation ailleurs après l’apprentissage; arrivée à Genève à 22 ans, sans connaissance du français ; condition de logement.
10:30-14:29 mariage ; après 2 ans quitte la SIP et va chez YVAR, succursale de Kern, 47 route des Acacias, à Genève, meilleur salaire, travail aux pièces; en 1978, fermeture de l’entreprise, démarches pour le reclassement, Fuhrer est président de la commission du personnel, collabore avec Willy Fahrni, employé à l’Etat chargé de faciliter le reclassement des personnes licenciées, et intervention de Pierre Schmid, FTMH;
14:30-19:39 engagé chez Gardy, recruté dans la commission du personnel par Vincent Kessler, qui en est alors président ; personnalité et méthodes de Roger Verdel, lorsqu'il en était président ; fonctionnement de la commission du personnel et réunions syndicales mensuelles ; réticences d’une partie du personnel face au coût de la cotisation syndicale ; bénéfices de la machine à café et de la machine à cigarettes pour financer la commission du personnel;
19:40-21:34 liens entre la commission du personnel et le syndicat FTMH: rapports très étroits, assemblées régulières de la métallurgie, bien fréquentées, plus de 50% de syndiqué-e-s;
21:35-21:09 difficultés, licenciements, les personnes vulnérables sont les plus touchées, impuissance de la commission du personnel;
24:10-27:24 déclin de Gardy : restructuration du marché électrique, ouverture à la concurrence, achat à l’étranger, même Sprecher + Schuh, bien plus grande, se trouve en difficulté ; de nombreuses autres industries genevoises sont en crise;
27:25-29:14 opposition du personnel à la tentative de déménagement de Gardy à Préverenges;
29:15-31:19 changements entre 1978 et 1999 : augmentation de la sous-traitance (décolletage à Cluses, France);
31:20-32:54 activités sportives et culturelles (équipe de foot, sorties à ski) encadrées par l’entreprise, mais pas par la commission du personnel;
32:55-35:15 événement marquant: la participation de Pierre Schmid (ancien secrétaire de la FTMH, président du Grand Conseil et membre du conseil d’administration de la banque) aux négociations chez Gardy du côté des banques: vécu comme une trahison pour certains ; le dernier directeur, Seidler, mis en place par la banque pour en tirer le plus d’argent possible.

Fuhrer, Ernst

Gardy

Témoignages d'anciens ouvriers et employé-e-s de Gardy qui rendent compte de leurs activités chez Gardy, des techniques de production et de leur évolution, des relations de travail, du rôle de la commission du personnel et du syndicat FTMH ainsi que de l'organisation du travail de bureau.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Vincent Kessler

Interview de Vincent Kessler (né le 16.10.1934 à Fribourg), ouvrier chez Gardy, 1955-1957, 1960-1997, vice-président puis président de la commission du personnel. Interviewé par Fabienne Kühn accompagné de Patrick Auderset.
Période évoquée: 1934-1999.

00:00-00:59 introduction FK/VK ;
01:00-06:39 enfance à Fribourg, Basse-Ville ; deux frères (+ un aîné décédé, brûlé avec du lait après 2 jours) ; père (né en 1896), chauffeur de taxi, très strict; mère (née en 1910) vient de Corminboeuf ; mariage en 1929 ; VK né le 16.10.1934 ; enfance, jeux ; encore aujourd’hui, les anciens enfants de la rue de l’Industrie se réunissent – au début plus de 100, la dernière, en octobre 2017, 17 personnes ;
06:40-11:09 école non-mixte – chez les sœurs Ursulines, puis école du Bourg, des Places, enfin école secondaire (ceux qui ont des sous vont au Collège) ; les institutrices n’avaient pas droit de se marier ; à l’arrivée, la bible, puis le catéchisme à 11h00 ; école secondaire 13-16 ans ;
11:10-14:49 l’apprentissage : choix du métier, sa mère ne veut pas qu’il devienne brasseur, à cause de l’alcool ; souhaite devenir mécanicien voiture, mais pas de place, car très prisé ; finalement trouve une place à partir de janvier ; école de recrues en février 1954, dans sa 20e année, termine son apprentissage après, car l’armée n’accepte pas qu’il reporte son école de recrues ; (1er avril 1955 arrivée à Genève) ; apprentissage chez Bondi SA (patron juif, très gentil avec les apprentis), 2 sous de l’heure, mais aussi droit aux primes comme les ouvriers ;
14:50-16:24 départ à Genève, car pas de travail à Fribourg ; entreprise de machines à calculer, [Harva ?], faillite après 8 mois, 3 mécanos ; ne font pas des machines à calculer mais des mitraillettes pour la Syrie (14'000 pièces par mois) ;
16:25-17:49 engagé une première fois chez Gardy en octobre 1955 par l’intermédiaire de son épouse qui y travaille déjà. Y reste 2 ans, puis différents boulots, à son compte comme chauffeur ;
17 :50-20 :29 retour chez Gardy, aux prototypes, y reste 37 ans ; 850 employés à l’arrivée – pendant la Deuxième Guerre mondiale ils étaient 1200 – il y aurait eu un officier allemand et un anglais qui contrôlaient la qualité de la munition; lors du déménagement aux Acacias, ne sont plus que 450 et à son départ en retraite anticipée, 43 ; déclin de Gardy et de l’industrie genevoise – il y avait alors 27 entreprises qui ont pour la plupart disparu ;
20:30-23:29 débuts chez Gardy : travaille aux pièces sur une fraiseuse ; après, régleur, mais difficile avec les ouvrières, puis va aux prototypes ; 48 h/semaine, 3 semaines de vacances (ils se battaient pour obtenir 4 semaines, ce qu’avait ceux avec 25 de service – mais les vieux trouvaient que les jeunes n’ont pas avoir une vie plus facile qu’eux…) ; 2 francs 25 de l’heure (1er engagement), puis 2 francs 85/heure (2e engagement) ; les négociations se faisaient directement avec les patrons de l’entreprise – aujourd’hui, les managers ne peuvent plus s’engager sans en référer aux actionnaires ;
23 :30-27:39 activités dans la commission du personnel : 11 membres (plus ou moins un par atelier), par ex. 2 délégués pour l’atelier de montage de petit appareillage, qui emploie pricnipalement des femmes, 1 homme et 1 femme ; demande d’augmentation : 15 cts pour les ouvriers, 20 cts pour les ouvrières pour rattraper les salaires – vers 1980 les femmes avaient le même salaire que les hommes, si on incluait les primes ; à la commission du personnel de ABB, ils étaient payés (indemnités de séance), mais ceux de Gardy n’ont jamais voulu, pour garder leur indépendance ;
27:40-30:59 d’abord membre de la commission syndicale, avec Storz, puis très vite membre de la commission du personnel, vice-président de la commission de 1963-1984, président de 1984-1997 ; commission syndicale aborde les problèmes de fonds (travail aux pièces, 4 semaines de vacances), puis la commission du personnel transmet à la commission d’entreprise qui va négocier ; plus tard la commission syndicale a disparu, car plus suffisamment de participation ; les Genevois très à gauche par rapport à l’ensemble de la FTMH ;
31:00-33:59 élection de la commission du personnel ; syndiqués à 80% ; 1 séance mensuelle avec la direction ; en 1972, grosse mobilisation lorsque Gardy veut déménager à Préverenges ; réunion de la commission du personnel avec la commission syndicale au réfectoire ; par contre la commission syndicale se réunissait au café, pour éviter les oreilles indiscrètes ;
34:00-34:49 à propos de Roger Verdel, président de la commission du personnel ;
34:50-25:39 VK devient syndicaliste à cause de Lucien Tronchet : il avait un copain militant FOBB à Fribourg qui l’emmène à une assemblée syndicale à Genève dans laquelle intervient Tronchet ;
35:50-37:34 impossibilité pour les ouvriers d’assister à des séances syndicales à Fribourg, risque de licenciement - la situation économique à Fribourg était mauvaise ;
37:35-44:49 le président de la commission ouvrière occupe une charge à plein temps, car il s’occupe également de l’attribution des logements appartenant à la caisse de retraite – deux « villas Gardy », plus tard démolies, achetées et transformées en studio pour les saisonniers, car ne veulent pas les loger dans des baraques, c’était indigne !; également deux autres villas ; en 1964, construction d’un immeuble à Lancy par la caisse de retraite, à la route de Chancy (4 entrées, 6 étages) – HoGarLa ; lors de la liquidation de la caisse de retraite, vente de l’immeuble : argent distribué aux retraité-e-s ; les locataires devaient être syndiqués ;
44:50-45:14 les frontaliers avaient parfois de faux contrats, dans lesquels les salaires étaient annoncés plus élevés que ce qu’ils touchaient effectivement ;
45:15-49:49 le président de la commission ouvrière était aussi vice-président de la caisse de retraite ; VK ne sera pas actif à 100% comme président, victime de dénigrement par son dernier chef ; vers 1995-1996, problèmes dans l’entreprise qui conduisent à la mise à l’écart du directeur [Siedler ?] – séance avec le Conseil d’administration de la BCGE, dans lequel figurait aussi Pierre Schmid ; VK retraite anticipée en 1997 (retraite en 1999) ;
49:50-53:49 évolution de l’entreprise, changements des méthodes de travail lutte pour la suppression du travail aux pièces (Souvenirs pas très précis, différentes choses mentionnées) ;
53:50-57:29 relations avec la hiérarchie : les petits chefs étaient les plus pénibles ; intervention de de VK auprès de Chistian Grobet afin que Gardy obtienne du travail sur le chantier de l’autoroute de contournement ; VK avait un copain secrétaire de direction, qui parfois lui filait des tuyaux ;
57:30-57-59 rachat de Gardy par ABB vers 1996, puis fermeture en 1999 ; quelques anciens vont chez ABB à Satigny ;
58:00 :01 :00 :49 liquidation de la caisse de retraite ; inégalité entre les anciens directeurs (de Chambrier, Winiger) 125’000/130'000 francs et les ouvrières 500-600 francs !; finalement, décident de fixer un plafond pour les plus hauts salaires (35'000, puis 40'000) ; explications sur la répartition de la caisse de retraite ;
01:00:50-01:05:50 fermeture de l’entreprise en 1999, Similor reprend les locaux de Gardy ; en 1972, la direction voulait transférer Gardy à Préverenges : la commission du perosnnel a mis la main sur un dossier qui montrait que depuis 1960 la direction était décidée à déplacer l’activité ; transfert d’une partie à Préverenges, dysfonctionnents, puis retour ; luttes pour empêcher le déplacement de l’activité, un des administrateurs leur donne un dossier pour éviter de devoir se déplacer, grosse mobilisation [peu d’éléments précis] ;
01:05:50-01:08:59 mensualisation : De Meuron avait été d’accord, mais finalement est revenu en arrière, car l’ASM [Association suisse de l’industrie des machines] menaçait de boycotter Gardy si l’entreprise accordait la mensualisation ; la Commission du personnel accepte : en contrepartie, augmentation de salaire et quinzaine fixe ;
01:09:00-01:15:59 réactions du personnel à la situation politique internationale : deux réfugiés hongrois sur le registre de paie de Gardy, mais sans qu’ils y travaillent ; en 1967, 50 ans de la révolution russe : voyage en URSS de VK, Hans Marti, Claude Suter, André Hédiger + (Président de la Commission ouvrière de Sécheron) durant 15 jours, ils critiques les mauvaises conditions de sécurité dans les usines en URSS… ; dans les commissions ouvrières, ce sont surtout des membres du Parti du travail avec Storz ; les membres du PdT étaient ostracisés, même si c’était moins le cas chez Gardy, « Il fallait un certain courage pour être membre de la commission du personnel » ; décès de Verdel ( voir l’article de Nicolini dans La lutte syndicale) ;
01:16:00-01:20:00 il existe un film de la TSR sur Gardy [voir notes) : les journalistes sont venus deux fois – une fois, ils ont interviewé le plus réfractaire à l’activité syndicale ; il y avait un classeur de photographies avec les sorties du personnel et des retraités, VK l’a donné à Winiger qui le lui a jamais rendu ; évoque les réunions de retraités d’ABB, mais il n’y a que des Suisses allemands. C’est pas rigolo…

Kessler, Vincent

Interview de Gérald Verdon

Interview de Gérald Verdon (né le 21.12.1953 à Genève), ancien apprenti, puis ouvrier chez Gardy, membre de la commission du personnel, 1969-1999. Interviewé par Fabienne Kühn.
Période évoquée: 1969-1999 principalement.

00:00 né le 21.12.1953 à Genève ; enfance et école à Thônex (Seymaz, Foron, Florence), bons souvenirs, filles et garçons séparés en classe; apprentissage chez Gardy dès 1969, CFC en 1973 ; père gendarme et mère au foyer ;
03:00-05:44 organisation de l’apprentissage chez Gardy : 1ère année dans un atelier spécifique, puis 3-4 mois par atelier ; 3-4 apprentis par année ; bonne formation et bonne ambiance d’équipe ;
05:45-09:24 se plaît chez Gardy, y reste toute sa vie professionnelle ; rachat par ABB-Sécheron, transfert à Satigny ; bonnes conditions de travail ; Verdon membre de la commission du personnel (de 1973-1974 jusque vers 1999), relations correctes avec la direction (« jeu du chat et de la souris »), à l’exception de quelques périodes tendues, avant le rachat par ABB ;
09:25-10:09 personnalité de Roger Verdel, président à plein temps de la commission ouvrière ;
10:10-11:44 après le rachat par ABB, effectif de 150-200 personnes; en cas de difficultés, mesures d’accompagnement en lien avec le syndicat: placements dans d’autres entreprises ;
11:45-13:34 manque d’investissements, l’entreprise ne cherche pas à faire évoluer ses produits ;
13 :35-14:49 activités de loisirs encadrées par l’entreprise (pétanque, ski…), mais Verdon n’y participe pas ; peu attiré par les logements Gardy, car tout le monde sait tout de de ses collègues ;
14:50-19:44 le salaire n’était pas le plus important, le climat de travail était bon; les négociations salariales étaient menées par la commission du personnel, qui était en relations étroites avec le personnel (environ un élu par atelier) ; peu de souvenirs des négociations ; regrette les changements dans les relations avec les cadres, qui viennent de la gestion ou de la finance alors que par le passé ils venaient souvent du métier;
19:45-20:49 élu à la commission ouvrière comme représentant de la FTMH ; Vincent Kessler, le président de la commission, les représentent au comité des métaux de la FTMH ; il y avait également une commission des employés ; est resté en lien avec Vincent Kessler et Ernst Fuhrer ;
20:50-24 :29 événement marquant : manifestation pour lutter contre le déplacement à Préverenges ; déménagement de la Jonction aux Acacias constitue un grand changement ; travaille deux ans à Préverenges pour préparer le rapatriement ces activités à Genève ;
24:30-27:55 regrets sur la manière dont Gardy a été liquidé par ABB, il n’en reste rien ; le rythme de travail a changé, sans considération pour la qualité ; changement de chefs, plus de Suisses allemands ; les activités ont été délocalisées (en partie en Chine) ; à la fin, tombe malade, retraite anticipée après 48 ans d’activité dans l’entreprise.

Verdon, Gérard

Interview de Maria Pia Genolet

Interview de Maria Pia Genolet (né le 3 mai 1956, dans les Marches - Italie), apprentie, puis secrétaire au service du personnel de Gardy env. 1972-1985. Interviewée par Fabienne Kühn.
Période évoquée: 1968-1985 principalement.

00-00-02:29 née en Italie (Marches) le 3 mai 1956 ; quitte l’Italie à 12 ans, vient rejoindre ses parents à Genève ; père travaille à dans une entreprise à Carouge, puis à Gardy, mère chez Gardy, puis à la Migros aux Acacias, enfin à la Nationale, à la Jonction (a ensuite brulé) ; les parents sont repartis en Italie à la retraite ; une sœur aînée (2 ans et demi de plus) ;
02:30-03:04 père travaille à Carouge chez Ciravegna (Vermouth), puis chez Gardy, qui emploie de nombreux Italiens ; il est ouvrier à l’atelier mécanique, y reste jusqu’à sa retraite ;
03:05-06:09 parcours scolaire : 1968 classe d’accueil, cycle, apprentissage d’employée de commerce chez Gardy, employée à la comptabilité, puis secrétaire de M. Carrard [chef du personnel] pendant une dizaine d’année ; fin 1985, quitte Gardy, car accouche de sa fille et reste au foyer durant 2-3 ans, puis trouve des heures dans un kiosque Naville, y reste 25 ans, à la fin à 100% ; licenciement, 2 ans de chômage, puis emploi à l’épicerie Caritas à la Servette, retraite dans 2 ans ;
06:10-07:29 Gardy, plus belle période de sa vie professionnelle, plaisir au travail, collègues agréables ; travaille au service du personnel avec Mme [Thanoz ?], qui l’a prise sous son aile après le départ de sa mère en Italie et M. Carrard, chef du personnel ;
07:30-12:59 s’occupe du journal de Gardy, nombreux menus services aux ouvriers et employés ; environ 300 personnes, ouvriers et ouvrières, cols blancs ; nombreux Italiens, des Espagnols, quelques autres ; nombreuses femmes : employées au presse, à la galvano, surtout, au « petit appareillage » (fusibles, etc.), mensualisées [compléments de Guy Genolet] ;
13:00-13:49 M. Carrard, chef du personnel, jusque vers 1988 ; direction M. Koch, puis M. Winiger, autre ;
13:50-14:44 conditions de travail des femmes, fidélité du personnel car les gens se plaisaient ;
14:45-17:14 activités organisées par le service du personnel : sorties des retraité-e-s, Noël des enfants, apéro de départ au réfectoire avec discours du chef du personnel, et longue partie conviviale ;
17:15-19:14 versement des rentes toutes les fins de mois par Gardy ; sorties annuelles des retraité-e-s (par ex. Interlaken), env. 50.
19:15-20:14 Noël des enfants : achat de cadeaux à la Placette par le chef du personnel et sa femme ; 50-60 enfants au réfectoire ; animateur/animatrice : conteuse, père Noël – beaux souvenirs ;
20:15-22:24 mauvais souvenirs : les licenciements ; rédige les rapports des séances de commission du personnel, conflits, Carrard et Kessler, président de la commission du personnel ;
22:25-22:59 départ en décembre 1985.

Genolet, Maria Pia

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