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Wist Christiane; interviewer/euse immigration French
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Interview d'un ferblantier appareilleur - Alex Burtin, Personnage R (2ème partie/2)

Interview d'un ferblantier-appareilleur, Alex Burtin, le personnage R, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:58:08).
Période évoquée : 1930-1960 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce ferblantier-appareilleur raconte dans un premier temps son activité syndicale et politique au sein de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), notamment son séjour en prison à Bochuz pour la diffusion d'un tract contre la guerre. Dans un deuxième temps, il décrit son métier et les techniques utilisées avant les grands changements liés à l'évolution des matériaux. Plus tard, personne ne voulait l'engager, il a donc décidé de devenir patron.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : "J'ai participé à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) - J'ai participé quelques samedis - on s'est bagarré un peu à la rue de Lausanne – beaucoup de bagarres contres les fascistes, il y avait les équipes, les petit-fils de Töpffer, les gars d'Oltramare, des anars qui vendaient le Réveil - c'était le temps des costumes - cravate des anars, la lavallière, il y avait une futaine brune, les communistes, pas beaucoup, mais il y avait les chemises brunes, les syndicats chrétiens avaient les chemises vertes - trésorier au syndicat des ferblantiers - Jeunesse FOBB de toutes les professions, puis groupe de loisir, 1000 francs de bénéfices - Organisé le bal des apprentis - Au début c'était des cours, puis c'était des loisirs - Foire de Bâle - La Dôle, conférences - J'aurai voulu leur donner une activité culturelle - La transmission est très importante - Bien de garder la ligne du parti mais chacun doit avoir sa liberté - Chercher un boulot de contremaître - Je suis devenu patron, parce-que j'ai pas été pris dans d'autres entreprises - Les clients sont venus avec moi - Les anciens anars y en a beaucoup qui sont devenus patrons - Beaucoup d'antifascistes se sont mis à leur compte - Les gens ont peur de la discussion - Pas eu une formation très longue, quitté l'école à 13 ans - Père et mère orphelins - par l'assistance, ils l'ont mis dans le canton de Vaud et l'ont placé chez les paysans - Se sont mariés à 18 ans - Elle a pu se marier mais sans avoir beaucoup d'argent - Elle travaillait pour les gosses, on a tous eu une formation - Lui, il était plutôt pro-communiste, pour la Russie - On se bagarrait tous les jours à table - Il était plutôt indépendant, il n'aimait pas cette discipline."
[césure]
00:08:45 à 00:18:00 : "Apprentissage, finalement l'ouvrier c'est le plus mauvais patron - fallait quand même voler le métier, même si il y en avait qui étaient des bons compagnons - Apprentissage de 3 ans de ferblantier-appareilleur - Un jour de cours par semaine - En ce temps-là, on intervenait pour les installations d'eau - Second œuvre: on montait les colonnes en plomb, il fallait vraiment connaître le métier - le métier est moins spécialisé qu'avant - A l'époque, il fallait cintrer tous les coudes sur place - la soudure: souder plomb sur plomb et étain, puis la fonte en joint coulé, maintenant c'est tous des raccords vissé - les Espagnols travaillaient bien le plomb - on devait aussi lire les plans - avant, quand on faisait un grand bâtiment, on installait un atelier - C'était en regardant qu'on apprenait, certains ouvriers avaient des secrets, comme pour cintrer - On a fait beaucoup de cours de plomberie pour souder avec des billes - Colonnes d'eau, colonne de chutes, salles d'eau - Maintenant, il faut être plus précis - On avait plus le temps, on travaillait à 1.20 francs de l'heure - La discipline sur le chantier, c'est beaucoup moins qu'avant - Ce sont les plombiers qui ont eu les vacances en premier - Installations sanitaires - Une plaque de métal, on fait des chenaux, les gorges, les garnitures sur le toit - avant on travaillait le zinc - Ça demande plus de connaissances";
00:18:00 à 00:27:00 : "Maintenant on agrafe, on fait beaucoup moins de soudures, et on brase - dans les maisons, on venait après les maçons, avant les peintres - avant les carreleurs et les plâtriers - A présent, c'est tout du préfabriqué - méthode de travail - On était nombreux à Genève, maintenant on est beaucoup moins nombreux - Dans les grands immeubles de six étages ou était 3 ou 4 - un pour les trous à la massette, un qui traçait (le chef de chantier) tous les appareils parterre, un qui scellait tout au ciment, un autre qui vissait tous les appareils - un manœuvre et deux appareilleurs - Nous on travaillait tout l'hiver - On allumait un feu - Premiers à obtenir les jours de vacances, les ferblantiers - Grâce à Tronchet - Lucien a beaucoup fait pour que les gens puissent se changer et se laver, il y a pas de raison que quand on s'attable au bistrot on sache que c'était un maçon - Puis tous le monde est allé à la FTMH, car à cheval entre le bâtiment et la FOBB - Grande influence des communistes, pour cette raison je suis resté à la FOBB - Lutte contre les communistes, entres les syndicalistes et les communistes - On faisait des manifestations, car les conventions collectives n'étaient pas respectées - Puis, aussi le travail à la pièces, nous on voulait pas - Il y a toujours eu beaucoup de petites entreprises de ferblantiers, mais le patron était ferblantier, quelques exceptions - La Ligue d'action du bâtiment (LAB), j'y ai participé mais moins, parce que je faisais du sport, c'était incompatible - J'étais à la bagarre des jours fériés";
00:27:00 à 00:28 :00 "On était rentré à l’hôtel de ville - Ça a été un tour de force - Il y avait du monde à la manifestation - Jours fériés, un progrès social beaucoup plus important que deux sous de plus".

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un couvreur, initiales R.O, (1ère partie/2)

Interview d'un couvreur, initiales R.O., par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:50:20).
Période évoquée: 1947-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2)
Dans cet entretien, ce couvreur d'origine italienne raconte son parcours et son métier. Il explique comment il a quitté son village pour la première fois en 1947, à 17 ans, un peu à contrecœur, pour saisir l'opportunité de travailler en Suisse que lui avait organisée son frère. Afin de l'encourager à revenir, son patron lui avait promis un bon suivi et lui avait augmenté son salaire les dernières semaines de travail. Il est revenu l'année d'après et s'est spécialisé dans les travaux particuliers (ardoises, tuiles romaines, etc.). Paradoxe de son parcours, il deviendra examinateur pour les apprentis, alors que lui-même n'a jamais obtenu du diplôme. Il explique l'origine et les particularités de différentes tuiles et l'évolution dans la fabrication des toits avec les nouveaux besoins d'isolation (utilisation de l'amiante, eternit). Il raconte les très dures conditions de travail des fabricants de tuiles, et dit l'amélioration des conditions obtenues lorsqu'ils ont créé une section à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB). Il raconte la tradition du sapin posé tout en haut de la charpente, en général par les charpentiers [le bouquet]. Cet acte marque un moment important pour le chantier et est une invitation à offrir une verrée aux ouvriers. Si le message n'est pas compris, le sapin est remplacé par un râteau. Il raconte les difficultés à continuer à travailler après soixante ans, la façon dont certains perdent la sensibilité sous les pieds. Christiane Wist et le couvreur débattent de la possibilité d'instaurer une retraite anticipée pour les métiers pénibles. "Si c'est pour aller à la retraite, juste pour être là et attendre de mourir..." Il mentionne les contraintes du statut de saisonnier et de la peur de ses enfants d'être chassés pendant l'initiative Schwarzenbach sur l'immigration. Les salaires sont aussi évoqués, notamment les retenues pour les frais de permis de séjour.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview des frères Bloch, marchands de bois (1ère partie/2)

Interview des Frères Bloch, marchands de bois, par Christiane Wist (Durée totale: 01:09:17).
Période évoquée: 1920-1960.

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Dans ce riche et imagé entretien à trois voix, les frères Bloch racontent leur activité de marchands de bois. Ils détaillent leur formation et les voyages qu'ils ont effectué en lien avec cela. Au cours de l'entretien, ils parlent beaucoup des qualités et propriétés des différents bois et des processus d'abattage de conservation ou de séchage à effectuer. Ils expliquent les évolutions dans les métiers de menuiserie et d'ébénisterie, le contre-plaqué, l'aggloméré. Ils amènent des éléments contextuels aux évolutions, telle l'indispensable arrivée du chauffage central pour l’essor des meubles en contreplaqué. Ils mentionnent la question de la gestion des forêts ainsi que les salaires et temps de travail de leurs employés. Parmi tant d'autres éléments, ils expliquent la difficulté pour les artisans de se faire payer par les aristocrates.

Sujets principaux - segments temporels (1ère partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : De Motz disait que les Bloch faisaient référence à Genève – Maison fondée en 1910 qui dura jusqu'en 1980, sur deux générations. - Fondée par deux frères venant d'Alsace – Leur père travaillait en tant que comptable dans un commerce de bois et avait placé son oncle comme représentant à Genève - D'abord sise au Boulevard Carl-Vogt, puis déménagement à la rue de Carouge au moment de la construction du Palais des Expositions. – Un commerce presque artisanal : ils allaient sur place mesurer des bois, par tous les temps, à l'extérieur, trouver quelque-chose pour leurs clients qui étaient aussi des amis – La formation se faisait sur le tas, un peu à l'étranger (à Vienne, plutôt pour apprendre la langue) – L'Empire austro-hongrois était un grenier de bois pour le marché suisse – Eux-mêmes avaient des bois qui venaient du monde entier – L'autre frère a aussi fait une année à Vienne. - Leur père est décédé en 1926. - Entre 1940-1945, les deux frères étaient prisonniers de guerre, ils étaient français. - L'oncle a continué. - Leurs clients n'étaient pas des « Rothschild », ils fallait les ménager pour les paiements, mais ils étaient à 95 % des bons ;
00:09:00 à 00:18:00 : Nécessité d'avoir du culot pour se lancer, auparavant c'étaient des artisans qui se lançaient. - Discussion sur Toso [Toso-Badel], rue Adrien Lachenal, puis en dessus de la gare des Eaux-Vives : Toso la pleureuse « tu me fais perdre de l'argent en travaillant comme cela ». -
[Problème de son entre 00 :12:30 et 00 :14:10]
Ils allaient chez les scieurs, ne visitaient pas les forêts, mais allaient pour réceptionner. - Les Suisses étaient réputés pour être un peu pénibles – Havre et Bordeaux pour les bois coloniaux parfois en grume ou en planche, Paris pour les placages, puis débités à Carouge ;
00:18:00 à 00:27:00 : Bois coloniaux utilisés pour les bateaux, un à Corsier et tout le long du port, Maintenant beaucoup de bateaux en plastiques. - Nous achetions d'Afrique, des États-Unis (Hickory pour les skis, pin d'Oregon, expédié absolument sans nœuds), du Japon, de Birmanie, du teck de Java. Les placages de cerisiers c'était pour les ébénistes – Stockages et sans compter d'intérêts, on vendait 3-4 ans après. - Le personnel mettait cela sur baguette. Si c'était mince, en 1 an c'était sec, sinon c'était 3-4 ans. Différents locaux ou terrains étaient donc nécessaires ;
[Pas de son entre 00:23:40 et 00:24:08];
Avant les ébénistes étaient logés dans les arcades, le bois travaillé à la main. Pour quelques pièces ils devaient aller usiner ailleurs, ne pouvant faire venir des machines dans ces immeubles d'habitation. - Passé du massif au contreplaqué, grâce au chauffage central « qui dessèche les meubles comme il dessèche les gens";
00:27:00 à 00:36:00 : Au début du contreplaqué, les processus n'étaient pas encore au point. Les premiers panneaux en 1910-1920 : en verne ou aulne de Pologne, collage au sang de mouton, résistants mais c'était des hélices. - Puis après le contreplaqué, l'aggloméré : moins cher mais aussi solide. Essai pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis répandu dans le commerce après. - A Vienne, son patron voulait utiliser de l'aggloméré pour construire des pipes ou des tasses. - Puis la mélamine, le formica, les ersatz (meubles avec des photographies de placages). - Il y a eu des problèmes de gestion des forêts, il y a eu des maladies liées aux abattages, « ce sont des apprentis-sorciers » les Américains ont pris des leçons en Suisse et en France – scierie installée dans la forêt - Abattre les plus vieux et laisser les jeunes de pousser : beaux diamètres et encore sains, arbres de 250 ans, aujourd'hui c'est plutôt petit. - Bois de fruitiers, aujourd'hui que des nains. - Fin de la guerre, difficulté d'approvisionnement, les bois étaient contingentés. On achetait donc dans le canton. - Contact avec les scieries et les ingénieurs forestiers, du canton de Vaud par exemple. On faisait même les manœuvres. On faisait des classifications, premier, deuxième, troisième choix. On allait dans les scieries choisir ;
00:36:00 à 00:47:47 : Travail par moins douze degrés à Romont, la peau est tombée, ils travaillaient sur place avec les ouvriers. - Importance de pouvoir se faire confiance dans ce métier, car le bois est une matière vivante. - Anecdotes autour du bois de Hokkaido au Japon qui bénéficie d'un service de contrôle, d'un problème de transports avec une fermeture du canal de Suez. - Il existait des agents en Europe dans les ports pour faire le lien avec certaines régions, les contacts n'étaient pas directs avec la Birmanie par exemple. - Anecdote sur le manque de scies au Congo belge au moment ou c'est devenu le Zaïre. - Anecdote sur la Yougoslavie, ou il ne pouvait pas se rendre comme il le souhaitait et où quelqu'un a effectué un travail en échange de l'envoi de 4 cordes de violoncelle et 1 kilo de café. - Transport : arrivée du bois à Genève, plutôt par camion que par train, ou à cheval. - Ils avaient un voiturier qui était marchand de combustible. - Mention des scieries à Genève. - Anecdote sur l'abattage d'un mur et l'usage d'une partie de l'espace d'un voisin pour scier les pièces de 10-12 mètres. - Raisons pour lesquelles les petites menuiseries ont disparu après la guerre. - Menuiseries qui ont commencé à faire du plastique, notamment pour les fenêtres. - Corpulences des ouvriers : en général les charpentiers sont des costauds, une autre carrure que l'ébéniste. - Les poutraisons se perdent, les charpentes se conservent, mais la charpente collée continue.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interviews d'un scieur de pierre - Pierre Mouret, le personnage K - ainsi que d'un peintre - le personnage L - , d'une employée d'usine d'armement et d'un ouvrier (1ère partie/2)

Il s'agit de deux interviews. La première interview est celle d'un scieur de pierre, Pierre Mouret, le personnage K, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:21:10). La deuxième celle d'un peintre, le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un autre ouvrier par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:12:34).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Le premier entretien, qui s'étend sur deux fichiers (0014_b, puis 0014a) est un entretien de trois personnes, deux hommes et une femme. L'identification des personnages est difficile et non confirmée, les récits sont riches et amènent des éléments peu évoqués dans le reste de la série. La femme a notamment travaillé chez Tavaro, une usine qui produisait des munitions décorées de croix gammées pour les Allemands pendant la guerre. Un des hommes est peintre. Un des deux hommes au moins participait à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) et livre ses récits et son point du vue à ce sujet.
La deuxième partie de l'enregistrement est consacrée à un entretien avec un scieur de pierre ayant occupé la fonction de secrétaire syndical à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB). Il parle notamment du chantier de la Société des Nations, du fait d'avoir été envoyé en France par ses parents et des changements dans les pratiques des secrétaires syndicaux. Il a été juge au tribunal des Prud'hommes. Cet entretien commence au temps 00:26:00 du fichier numérique 0014_a.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Sur le comité des chômeurs - récit de différentes résistances aux évacuations contre les huissiers de l'office de poursuites - en bagarre contre les fascistes qui voulaient toujours les empêcher d'agir, « nous on était pas armés » - ils essayaient d'empêcher Oltramare de parler – « on était toujours en sursis on était sur liste noire » - ils étaient sans doute une centaine de personnes sur cette liste de tous les corps de métier – Ils se faisaient traiter de communistes – Ils ont démissionné en bloc du syndicat chrétien pour aller vers la FOBB – Sur un chantier où il a remarqué qu'il était payé plus que les autres, il l'a tout de suite dit, pour pouvoir agir. Le samedi ils allaient faire la tournée des chantiers ;
00:09:00 à 00:18:00 : certains ouvriers allaient travailler au noir, gardé par deux gendarmes, mais ils essayaient de les attraper à midi – s'ils ont obtenu des choses « c'est grâce à la bagarre qu'on a mené ». Il pense que depuis le départ de Lucien Tronchet, il n'y a plus de lutte. « On était obligé d'aller gueuler pour les vacances et les caisses maladies, on a dû aller gueuler à Saint-Pierre, pour les salaires » - récit des expéditions en ville pour s'assurer que personne ne travaille.- Cette période difficile a duré de 1933-1934 jusqu'après la guerre. « Les patrons nous connaissaient comme si on était leurs gamins » - Les défilés du 1er Mai – les petit-fils à Töppfer, c'était des étudiants de l'université, ils voulaient qu'on rentre dans leur rang ;
00:18:00 à 00:27:00 : Histoire de l'explosif sur le monument aux morts - 3 ans de prison – un Valaisan a assisté à l'arrestation de Tronchet - Parti en Amérique 3 semaines à l'époque. - Lucien Tronchet avait l'habitude de toujours essayer de parlementer un moment d'abord. Récits de la préparation de la soupe pour une action, des arrestations et des comportements qu'ils adoptaient au poste de police et du refus de décliner leur identité « faut pas dire les noms ».
00:27:00 à 00:36:00 : Lui n'a pas eu d'autres audiences, en principe il faisait en sorte de pas se faire attraper par les gendarmes, il n'était pas Suisse à l'époque – Aucun de ses frères n'était un briseur de grève. Le consul ne voulait pas lui donner les papiers pour son mariage avec une Suissesse. - C'était un officier allemand qui vous faisait passer la visite médicale au consulat d'Italie. Il lui a retiré son passeport - Permis d’établissement - Autorisation de travailler que dans une entreprise spécifique. Il s'est fait attrapé chez un autre patron, et a perdu son autorisation. Lui est finalement parti, mais un dénommé Armand a été expulsé vers le Valais. - « Moi je me faisais jamais choper ». Il a eu des enfants – Chômage 10 francs par jour - Kilo du chômeur n'était pas toujours donné à tout le monde. - Sa femme a dû travailler, elle est allée chez Tavaro - à cette époque 54 francs de loyer c'était énorme – travail 9 à 10 heures par jour, 60 centimes de l'heure et on vous retenait l'assurance – Cartes de rationnement, 38 kilos à l'accouchement de son fils - Elle avait 18 ans quand elle est entrée chez Tavaro pour produire des munitions pour les Allemands. - Interdiction de faire de la politique. « Y'avait des croix gammée, je les rayais dès que je pouvais. » « Quand il venait derrière avec son chronomètre, moi j'allais au toilette » Elle se faisait traiter de sale Italienne. « Il me montre la photo d'Hitler au lave-main » et elle lui répond « le papier est trop dur sinon je me torche le derrière » - De nombreuses femmes de l'usine acceptaient des bagues et des pendantifs avec des croix gammées. Ils ont fait ramasser toutes ces bagues. - Pas de syndicat à Tavaro.
00:36:00 à 00:45:00 « Tu rentres à Tavaro c'est la perdition ». « Je me suis jamais occupée des bonhommes qui étaient la bas dedans, je les envoyais se faire foutre et puis voilà ». Salaire : 60 centimes de l'heure. - [un homme reprend la parole] Il est entré dans le syndicat par son père à Fribourg en 1928. Apprentissage à Fribourg : 10 sous par jour pendant 2 ans, puis 60 centimes les derniers deux ans. - Ensuite à Genève, 1 franc 60 de l'heure- Il est resté jusqu'à 27 ans chez ses parents. - Mon père s'est toujours battu au syndicat à Fribourg, la FOBB avec Ferrero. « A Fribourg il fallait jamais dire qu'on était syndiqué, car on avait pas de travail » Lui avait un boulot avec des patrons socialistes. A Fribourg, ils ne pouvaient pas faire ce qui se faisait à Genève. Récit du 1er mai à Fribourg, les curés faisaient peur à tout le monde et il n'y avait personne dans la rue. Tous les magasins fermaient - On lisait le journal, mais on ne se le passait pas, on parlait pas de politique. - Presque tous des Italiens, à Beauregard, les gendarmes ne venaient jamais là-bas, c'était comme en Sicile - Evolution et critique de la presse ouvrière : « Le journal L'Ouvrier racontait ce qui se faisait, ce qui allait se faire. Maintenant ça parle de l'université, et des patrons qui ne paient plus la caisse de compensation » - Il ne comprend pas pourquoi les gens travaillent pour des patrons qui ne versent pas les cotisations des employés.
Césure 44:22
00:45:00 à 00:46:34 : récit de l'accident d'une personne travaillant chez un patron qui ne payait pas ses cotisations d'assurance-maladie.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interviews d'un scieur de pierre - Pierre Mouret, le personnage K ainsi que d'un peintre - le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un ouvrier (2ème partie/2)

Il s'agit de deux interviews. La première interview est celle d'un scieur de pierre, Pierre Mouret, le personnage K, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:21:10). La deuxième celle d'un peintre, le personnage L, d'une employée d'usine d'armement et d'un autre ouvrier par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:12:34).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Le premier entretien, qui s'étend sur deux fichiers (0014_b, puis 0014a) est un entretien de trois personnes, deux hommes et une femme. L'identification des personnages est difficile et non confirmée, les récits sont riches et amènent des éléments peu évoqués dans le reste de la série. La femme a notamment travaillé chez Tavaro, une usine qui produisait des munitions décorées de croix gammées pour les Allemands pendant la guerre. Un des hommes est peintre. Un des deux hommes au moins participait à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) et livre ses récits et son point du vue à ce sujet.
La deuxième partie de l'enregistrement est consacrée à un entretien avec un scieur de pierre ayant occupé la fonction de secrétaire syndical à la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB). Il parle notamment du chantier de la Société des Nations, du fait d'avoir été envoyé en France par ses parents et des changements dans les pratiques des secrétaires syndicaux. Il a été juge au tribunal des Prud'hommes. Cet entretien commence au temps 00:26:00 du fichier numérique 0014_a.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : Sur l'obtention des vacances et l'ingratitude des jeunes générations - sur le fonctionnement du syndicat - licenciements des Suisses et maintien des Français qui étaient payés moins, "maintenant le délégué, il se dérange même pas", "un mec, c'est comme un élevage de fleurs sur une armoire", le secrétaire syndical ne s'étant pas déplacé, ils ont agi d'eux-mêmes - sur la solidarité entre corps de métier - sur l'influence de la paix du travail - sur les conventions collectives - question du nombre de syndiqués et de l'inquiétude du patronat;
00:09:00 à 00:18:00 : La question de la centrale de Zurich, surveillance anonyme par la centrale - Lucien Tronchet était convoqué à Zurich, il n'y allait pas, leur proposait à eux de venir - Récit de l'assaut à l'aéroport de Cointrin - ouvriers importés de Fribourg payés la moitié moins du salaire, les gendarmes disaient : "cassez le matériel mais cassez-nous pas la gueule" disaient les gendarmes, obtention de la convention collective grâce à cette action - obligation d'user de la force contre la force - efficacité de l'action sur le chantier de la Société des Nations - les vacances, les jours fériés, grâce aux bagarres;
00:18:00 à 00:26:00 : les patrons se volaient des ouvriers - la différence entre les premiers saisonniers et ceux d'après - crise économique, les licenciements - protéger la Migros à la rue du Prince.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview des frères Bloch, marchands de bois (2ème partie/2)

Interview des Frères Bloch, marchands de bois, par Christiane Wist (Durée totale: 01:09:17).
Période évoquée: 1920-1960.

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Dans ce riche et imagé entretien à trois voix, les frères Bloch racontent leur activité de marchands de bois. Ils détaillent leur formation et les voyages qu'ils ont effectué en lien avec cela. Au cours de l'entretien, ils parlent beaucoup des qualités et propriétés des différents bois et des processus d'abattage de conservation ou de séchage à effectuer. Ils expliquent les évolutions dans les métiers de menuiserie et d'ébénisterie, le contre-plaqué, l'aggloméré. Ils amènent des éléments contextuels aux évolutions, telle l'indispensable arrivée du chauffage central pour l’essor des meubles en contreplaqué. Ils mentionnent la question de la gestion des forêts ainsi que les salaires et temps de travail de leurs employés. Parmi tant d'autres éléments, ils expliquent la difficulté pour les artisans de se faire payer par les aristocrates.

Sujets principaux - segments temporels (2ème partie/2) :
00:00:00 à 00:09:00 : Anecdote sur le menuisier de Montbrillant. Il achetait au jour le jour, en raison de la destruction prévue du quartier des Grottes – La question des parasites importés dans les bois – Ciba-Geigy a pris des bestioles pour produire des gaz pour traiter à la colonie – Avant la guerre ils achetaient frais et séchaient. Ensuite des séchoirs ont été utilisés – Mais le bois n'aime pas être brusqué. Souvent l'intérieur reste humide et garde sa dimension, l'extérieur veut se rétrécir et donc se fend – Ils mouillent donc l'extérieur. - Séchage rapide jusqu'à 60 mm ça va, mais au-delà c'est plus compliqué. Ils ont essayé avec le micro-onde mais cela devait coûter trop cher. - Temps de travail et salaire. - Questions des quotas après la guerre, plus possible d'engager des Italiens ou des Français ;
00:09:00 à 00:18:00 : Dans l'entre-deux-guerres, on a engagé de la main-d’œuvre de la Suisse – Beaucoup de manutention, besoin de beaucoup de forces. - Les assurances et les vacances n'existaient pas. - Un des employés faisait le forain, ils vendaient des poutres bien noueuses et les gens payaient pour enfoncer des clous dans la poutre. - Ils ont toujours habité les Eaux-Vives. Ils allaient à pied à Carouge et rentraient à midi. A 14h, les patrons jouaient aux cartes et débarquaient vers 15h. - Travail le samedi matin – Anecdote sur un artisan, un trop brave type, qui avait acheté un acajou de Cuba très rare, avait fait un joli travail et sa cliente avait marchandé jusqu'à lui faire perdre son affaire – Travailler pour l'aristocratie n'était pas commode car ils ne payaient pas au jour le jour, seulement à la fin de l'année, on pouvait aller réclamer. - Les gens commandaient le mobilier pour toute leur chambre à coucher à des ébénistes, les grands magasins aussi commandaient. - Anecdote au sujet d'un entrepreneur, qui offrait trois mois gratuits de location aux gens qui parfois s'en sont allés après trois mois avec les meubles fournis ;
00:18:00 à 00:21:30 : Travail exceptionnel : la rampe d'escalier en colimaçon : impossible de faire un gabarit pas possible de le faire en série, toujours à mesure. - Le sculpteur disparaît, les poseurs de parquet n'existent plus non plus. - Lorsque ça a brûlé aux Breuleux chez Chapatte on parlait encore de parquets;

[00: 21:30 et suivantes: autre interview sans lien avec celle des frères Bloch - interview d'une actrice à Lausanne, active dans une maison de quartier à Lausanne, qui parle de sa collaboration avec Alain Knapp et son Théâtre-Création à Lausanne].

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Séverin Bapst, charpentier (1ère partie/2)

Interview d'un ouvrier charpentier, Séverin Bapst, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:32:14).
Période évoquée: 1920-1940

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2):
Séverin Bapst raconte les différentes phases de son travail, les belles œuvres, comme les escaliers tournants en chêne de Hongrie mais aussi les ennuyeuses ou "scandaleuses" comme la construction des baraquements pour les travailleurs saisonniers ou pour l'Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il parle aussi des compagnons hambourgeois, de son origine fribourgeoise et du vertige chez les charpentiers.

Repères temporels:
La partie 2/2 commence par le récit de l'interdiction de la construction de chalets en 1935 par Maurice Braillard, alors chef du Département des travaux publics (p. 3 de la transcription).

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Dominique Bovy, tailleur de pierre (1ère partie/2)

Interview d'un tailleur de pierre, Dominique Bovy, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:21:30).
Période évoquée: 1920-1980

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2):
Dans ce riche entretien semi-dirigé, Dominique Bovy raconte les techniques de ce métier pratiquement disparu depuis les années 1950, un métier d'entretien ou de restauration depuis cette période. Il traite des différents système de formation, raconte la méthode italienne où, très jeunes, les intéressés passent une année en observateur non rémunéré dans les carrières. Il raconte en détail les différentes qualités et provenances de la pierre et cite des bâtiments à Genève où l'on peut les apercevoir. Il explique le système du compagnonnage. Il parle de comment les métiers influencent les comportements et les corps. Il parle aussi de stéréotomie, l'art de la coupe de la pierre, et des tailleurs de pierre qui excellaient dans la fabrication et la forge de leur propres outils de travail.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un carreleur, E.M. (2ème partie/2)

Interview d'un carreleur, E.M., par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:00:32).
Période évoquée: 1920-1940

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2):
Ce carreleur, né à Genève, d'origine italienne, a fait son apprentissage auprès d'anciens carreleurs italiens. Il raconte son apprentissage à la Tour-de-Peilz. Le responsable du chantier de la Société des Nations (SdN) est allé chercher des carreleurs à Vevey, car les bons artisans étaient durs à trouver. Il décrit en détail les méthodes pour tirer le mortier, l'ordre de pose des carreaux, la technique du joint allumette, la mosaïque, son travail en France voisine, ainsi que les conditions de travail.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Gaston Baumann, menuisier (2ème partie/2)

Interview de Gaston Baumann, menuisier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:07:27).
Période évoquée: 1920-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Baumann raconte son parcours professionnel et politique depuis sa naissance dans une famille nombreuse et pauvre dans le canton de Neuchâtel jusqu'à sa position de contremaître et conseiller administratif à Carouge. Il raconte les conditions de vie et de travail dans son apprentissage officieux des métiers du bois, les négociations salariales et les relations avec les artisans italiens. Il raconte sa tentative d'émigration à Paris, ou il a subi le racisme de ses collègues. Il raconte l'évolution du contexte de travail et des techniques dans les métiers du bois, avec un accent spécifique sur les charpentes.

Sujets principaux - pointages temporels (2ème partie/2) :
00:00:02 Candidature au Conseil administratif pour la section carougeoise du parti socialise, posée à son insu par un copain - « coup de rigolade pour faire un barrage aux radicaux » - victoire contre son patron– volonté de retrait contrée par les « instances du parti cantonal » ;
00:01:44 Président du syndicat, maire de Carouge, - concurrent direct de son patron radical, président de la chambre patronale – représailles au niveau professionnel et non politique ;
00:02:50 Dépressions nerveuses - « ce que l'on appelle atteinte à la dignité personnelle - je n'étais plus valable, il m'interdisait même d'aller porter des clous aux ouvriers. » - maladie – licenciement ;
00:07:00 Pose de parquet ;
00:09:50 Tradition du bouquet – constructions remarquables à Genève - conseiller administratif;
00:15:20 Anecdote du travail à son compte à l'hôtel des Bergues : mépris des patrons – techniques;
00:17:10 Restaurations en Vieille ville;
00:19:20 Conflits autour de la « fainéantise »  - Vingt ans juge aux Prud'homme - difficulté du travail de mémoire - dureté des incompréhensions ;

L'entretien se termine au temps 00:21:30. Suit une conférence sur l'économie souterraine et les chiffres du temps de travail ménager.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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