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Interview de Gaston Baumann, menuisier (1ère partie/2)

Interview de Gaston Baumann, menuisier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:07:27).
Période évoquée: 1920-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Baumann raconte son parcours professionnel et politique depuis sa naissance dans une famille nombreuse et pauvre dans le canton de Neuchâtel jusqu'à sa position de contremaître et conseiller administratif à Carouge. Il raconte les conditions de vie et de travail dans son apprentissage officieux des métiers du bois, les négociations salariales et les relations avec les artisans italiens. Il raconte sa tentative d'émigration à Paris, ou il a subi le racisme de ses collègues. Il raconte l'évolution du contexte de travail et des techniques dans les métiers du bois, avec un accent spécifique sur les charpentes.

Sujets principaux - pointages temporels (1ère partie/2) :
00:00:10 Naissance au Val de Ruz, Neuchâtel, famille très pauvre - dixième enfant sur dix – tous les frères manœuvres sauf un menuisier-charpentier ;
00:01:02 Bucheron, puis départ pour Paris en 1927, à dix-sept ans – travail au noir comme charbonnier – xénophobie contre « ces sales suisses qui viennent manger le pain des français – retour en Suisse suite à une rafle ;
00:03:50 Travail de menuisier chez son frère : horaire 7h-12h, 13h-18h, 19h-22h – maladies – conflits sur temps de travail ;
00:06:50 Cinq mois à « traîner à la campagne », travail de bucheron – la mère : culture de petits légumes et vente au marché le samedi à Neuchâtel ;
00:07:01 Travail comme manœuvre dans une scierie, puis dans la menuiserie – conditions de vie difficiles avec le froid, moins 27 degrés– activités de menuiserie, salaire manœuvre 50 CHF par mois – refus d'augmentation – conflit ;
00:13:25 Travail à Genève – ignorant tout du syndicat sauf « que c'était les anarchistes et tout ça » - père empêchant d'aller à Zurich car « Zurich était rouge » ;
00:13:55 Travail à Carouge pendant 44 ans – salaire initial à 90 centimes de l'heure - tarif de manœuvre 1 franc 20, tarif de menuisier 1franc 60 – Augmentation de 1 centime à la fois dans les années 1931-1933 – chaque mois une augmentation;
00:15:20 Travail de charpente – crainte que les toits plats de l'architecte Braillard signifient la mort de la charpente - explication de la charpente collée ;
00:26:30 Machines en panne, apprentissage de l'utilisation de la varlope pour dégauchir le bois ;
00:29:20 Cours de dessin de menuiserie 1930-1935 ;
00:31:07 Travail avec les compagnons hambourgeois – bonne ambiance de fraternité sur les chantiers ;
00:35:40 Père charron : apprentissage de la scie, reprise du récit
00:37:20 Savoir utiliser un fil à plomb ;
00:39:05 Années 1947-1950 « Ils enfilaient une pièce dans une machine, il en sortait une fenêtre (…) nous on les fabriquait (…) On avait encore le sentiment d'être un petit artisan, ce n'est pas des robots comme maintenant» ;
00:41:02 Les menuisiers italiens piémontais et leur don pour les beaux travaux et les meubles anciens – rivalité entre les suisses et les italiens ;
00:42:30 Découverte d'un don pour la pose de menuiserie, « Là, je me suis révélé (…) habile et très rapide »;
00:43:58 Nouveau journal « Le Monde » - article sur Nicole ;
00:45:50 Répartition du travail de chantier - parcours : chef de chantier, contremaître (coordination de la pose sur quarante chantiers) ;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Gaston Baumann, menuisier (2ème partie/2)

Interview de Gaston Baumann, menuisier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 01:07:27).
Période évoquée: 1920-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
Baumann raconte son parcours professionnel et politique depuis sa naissance dans une famille nombreuse et pauvre dans le canton de Neuchâtel jusqu'à sa position de contremaître et conseiller administratif à Carouge. Il raconte les conditions de vie et de travail dans son apprentissage officieux des métiers du bois, les négociations salariales et les relations avec les artisans italiens. Il raconte sa tentative d'émigration à Paris, ou il a subi le racisme de ses collègues. Il raconte l'évolution du contexte de travail et des techniques dans les métiers du bois, avec un accent spécifique sur les charpentes.

Sujets principaux - pointages temporels (2ème partie/2) :
00:00:02 Candidature au Conseil administratif pour la section carougeoise du parti socialise, posée à son insu par un copain - « coup de rigolade pour faire un barrage aux radicaux » - victoire contre son patron– volonté de retrait contrée par les « instances du parti cantonal » ;
00:01:44 Président du syndicat, maire de Carouge, - concurrent direct de son patron radical, président de la chambre patronale – représailles au niveau professionnel et non politique ;
00:02:50 Dépressions nerveuses - « ce que l'on appelle atteinte à la dignité personnelle - je n'étais plus valable, il m'interdisait même d'aller porter des clous aux ouvriers. » - maladie – licenciement ;
00:07:00 Pose de parquet ;
00:09:50 Tradition du bouquet – constructions remarquables à Genève - conseiller administratif;
00:15:20 Anecdote du travail à son compte à l'hôtel des Bergues : mépris des patrons – techniques;
00:17:10 Restaurations en Vieille ville;
00:19:20 Conflits autour de la « fainéantise »  - Vingt ans juge aux Prud'homme - difficulté du travail de mémoire - dureté des incompréhensions ;

L'entretien se termine au temps 00:21:30. Suit une conférence sur l'économie souterraine et les chiffres du temps de travail ménager.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de François Duret, charpentier et entrepreneur (1ère partie/2)

Interview de François Duret, charpentier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien : 00:55:09)
Période évoquée: 1870-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
François Duret raconte à grands traits l'histoire de l'entreprise familiale de charpente. Charpentiers de père en fils, lui et son père se sont formés au métier par le biais du compagnonnage. Les sujets abordés vont des premières machines électriques à l'origine des différents bois. Il raconte quelques éléments sur le compagnonnage en France et en Allemagne pendant la période de la guerre. Il explique les différences de techniques entre les compagnons charpentiers français et allemands. L'observation et le commentaire de photographies forment la trame de cet entretien semi-dirigé; cette structure d'entretien représente environ les deux-tiers du temps d'enregistrement.

Sujets principaux - pointages temporels (1ère partie/2) :
00:00:00 Arrière-grand père suisse expatrié à l'époque des guerres de Napoléon en raison de l'absence de travail - Militaire en Italie, puis en Argentine, aussi comme militaire pour travailler dans les chemins de fer ;
00:01:30 Installation d'une menuiserie-charpente – marié à Villette – femme savoyarde, « mais à l'époque il n'y avait pas encore de frontières, on travaillait où on voulait » ;
00:02:00 Attiré par les machines électriques, s'installe près de la rivière l'Arve – remonte le pavillon monté pour l'exposition nationale ;
00:03:20 La mère faisait de la nourriture pour les compagnons  - Arrière-grand-père décédé des fièvres, le grand-père au pays pour reprendre l'entreprise – réformé du service militaire après une blessure à l’œil;
00:05:00 1928, les premières machines fonctionnant à l'électricité : la scie à ruban, la raboteuse, la dégauchisseuse, la perceuse, une petite machine de charpente – la scierie fonctionnant avec la traction hydraulique, difficulté car l'Arve est une rivière très irrégulière - Livraison avec chevaux prêtés par des paysans;
00:07:50 Abandon de la scierie notamment pour des questions de transport, et du fait que tous les villages en disposaient d'une ;
00:09:00 Origine du bois - rayon de 30 km, transportable par chevaux, notamment en France, avant 1914 pratiquement pas de frontières - chêne ou hêtre ;
00:10:50 L'ancien pont suspendu du Pont de la Caille, refait à plusieurs reprise ;
[suivent une série de commentaires sur des photos]
00:12:00 1934-1936 apprentissage en Allemagne - costume des charpentiers allemands sur la photo - puis employé comme technicien ;
00:12:46 Participation à la construction du vélodrome d'hiver en 1936 – ossature bois;
00:13:20 Commentaire d'une photo du coffrage du Pont de Vessy ;
00:14:00 Arrêté en Allemagne en 1935, seul étranger dans une ville de 3000 personnes ;
00:14:50 Construction du manège Favre à Merlinges, pour un colonel de cavalerie ;
00:15:40 Surélévation des halles de Rive – démolies après avoir été restaurées ;
00:16:40 Démolition de la gare Cornavin ;
00:17:00 Exposition nationale de Zurich en 1939, construction de pilotis pour stabiliser les constructions; Lausanne pendant la guerre ;
00:17:50 Village dans le sud de l'Allemagne ;
00:18:30 Construction du Port Franc ;
00:19:00 Guillon, examinateur pour une école de charpente à Genève, le père de François Duret y a aussi travaillé ;
00:19:52 Bâtiment à la clinique Bel-Air ; le pavillon pour « l'admission des femmes tranquilles » ;
00:20:30 Transformation du restaurant de la grand-mère ;
00:21:00 Origine du bois pendant l'entre-deux-guerre, 30km le rayon. Bois suisse : depuis le Jura, la Gruyère (les sapins), le chêne importé depuis la France et l'Allemagne pour des raisons de qualité – bois exotiques pour les bateaux, puis après la guerre aussi dans le bâtiment – La Suisse était un consommateur moyen de bois, contrairement aux pays touchés par la Grande Guerre ;
00:23:54 Pas connu son grand-père - rentré à 40 ans pour fonder une famille ;
00:24:42 « Fils unique » (quatre sœurs) - faire charpentier par tradition, depuis quatre générations ;
00:25:50 formation aux Arts et Métiers, puis a été faire un tour « comme c'est d'usage » - Lors de voyages en France a rencontré les compagnons, notamment Guillon, son maître ;
00:26:57 [Interruption d'enregistrement];
00:27:28 [fin de l'interruption] Construction d'un hangar pour la Croix-Rouge suisse pendant la guerre en association avec Casaï et Verdel, près du Bois-des-Frères ;
[Interruption, autre enregistrement] ;
00:27:50 Cours à «L'Ecole pratique de stéréotomie appliquée à la construction », dans les années 1898-1899 chez P. F. Guillon fils, à Romanèche Torrens ;
00:28:55 Suite au décès de son grand-père, le père est revenu - régulièrement des visites de compagnons qui venaient à l'embauche ;
00:29:41 : Parcours : école primaire à Genève, Ecole professionnelle, une année aux Arts et Métiers, une année à Zurich pour un stage préparatoire pour le Technikum Winterthur – Allemagne, connaissance des compagnons allemands – commentaire des photos en costume de compagnon, avec sa canne, une pièce de bois sculptée que chaque compagnon se fabrique ;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

La Voix des vétérans - Emission 2 (1ère partie/2)

Emission de radio consacrée à la musique populaire tessinoise, au roman de Plinio Martini "Le fonds du sac" et au peintre Januarius di Decarli (Durée totale: 01:01:07).
Période évoquée: 1920-1940

Résumé de l'émission (Parties 1/2 et 2/2):
Présentation du Collège du travail et de l'émission sur Radio Zone par Jacqueline Berenstein-Wavre.
Musique populaire tessinoise avec Pietro Bianchi et Roberto Maggini. Enregistrement réalisé au festival des musiques populaires suisses organisées par le Musée d'ethnographie de Genève en été 1986.
Lecture d'extraits du roman "Le fonds du sac" de Plinio Martini, auteur tessinois, sur l'émigration tessinoise en Amérique.
Interview de Januarius di Decarli (1907-1996), peintre, à l'occasion d'une exposition à la galerie "Voir". Interview faite chez lui, il parle de ses vingt années passées dans le bâtiment, pendant la crise.
Musique: folklorique tessinoise
Réalisation: Christiane Wist.

La partie 2/2 commence par la suite de la lecture d'extraits du roman "Le fonds du sac" de Plinio Martini.

Wist, Christiane; animateur/trice

La Voix des vétérans - Emission 2 (2ème partie/2)

Période évoquée: 1920-1940

Résumé de l'émission (Parties 1/2 et 2/2):
Présentation du Collège du travail et de l'émission sur Radio Zone par Jacqueline Berenstein-Wavre.
Musique populaire tessinoise avec Pietro Bianchi et Roberto Maggini. Enregistrement réalisé au festival des musiques populaires suisses organisées par le Musée d'ethnographie de Genève en été 1986.
Lecture d'extraits du roman "Le fonds du sac" de Plinio Martini, auteur tessinois, sur l'émigration tessinoise en Amérique.
Interview de Januarius di Decarli (1907-1996), peintre, à l'occasion d'une exposition à la galerie "Voir". Interview faite chez lui, il parle de ses vingt années passées dans le bâtiment, pendant la crise.
Musique: folklorique tessinoise
Réalisation: Christiane Wist.

La partie 2/2 commence par la suite de la lecture d'extraits du roman "Le fonds du sac" de Plinio Martini.

Wist, Christiane; animateur/trice

Interview de François Duret, charpentier et entrepreneur (2ème partie/2)

Interview de François Duret, charpentier, par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien : 00:55:09)
Période évoquée: 1870-1960

Aperçu des sujets traités dans l'interview (Parties 1/2 et 2/2) :
François Duret raconte à grands traits l'histoire de l'entreprise familiale de charpente. Charpentiers de père en fils, lui et son père se sont formés au métier par le biais du compagnonnage. Les sujets abordés vont des premières machines électriques à l'origine des différents bois. Il raconte quelques éléments sur le compagnonnage en France et en Allemagne pendant la période de la guerre. Il explique les différences de techniques entre les compagnons charpentiers français et allemands. L'observation et le commentaire de photographies forment la trame de cet entretien semi-dirigé; cette structure d'entretien représente environ les deux-tiers du temps d'enregistrement.

Sujets principaux - pointages temporels (2e partie/2) :
00:00:30 Logement en communauté ? Non très variable – plutôt chez l'habitant– en général chez un privé et le repas au bistrot du coin ;
00:01:00 Trois sortes de compagnons en Allemagne, cravates rouges, cravates noires, sans cravates, ces derniers apprenaient le métier « à la sauvette » ;
00:01:50 Commentaire d'un document : écusson suisse et croix gammée, en plus de l'insigne des compagnons, inscription : le nouvel esprit en marche;
00:02:40 Photo du cours de taille pour chevronnage : cours général divisé en trois – trois hivers chez un patron pour ensuite se présenter à l'examen ;
00:03:00 1934 à 1936 Tubingen : statut d'étudiant pour éviter d'aller au front – ambiance chauvine – même les jours fériés, exercices de marche pour tout le monde, étrangers ou pas ;
00:05:30 Dessin du chef d’œuvre de son père ;
00:06:00 Programme de leur entreprise pour leur clientèle en 1959, pour l'exposition universelle – pavillons préfabriqués ;
00:06:20 Maison fondée par le grand-père de Duret en 1871 – Après que le grand-père soit rentré d'Amérique pour construire l'exposition nationale à Genève ;
00:07:30 Une carte typique de compagnon, pour transmettre des salutations, toute une symbolique ;
00:08:40 Photo d'un clocher ;
[suivent une série de commentaires sur des photos];
00:09:45 Photos d'un assemblage avec des chevilles en bois ;
00:10:45 Son professeur, avoir la jaunisse ça lui a évité la guerre ;
00:12:05 Différence entre la France et l'Allemagne dans les méthodes : les Français dessinent au dixième en grandeur nature ; en Allemagne il font ça par calcul ; unique appareil de mesure, un triangle, pour avoir l’hypoténuse - processus plus long mais plus précis ;
00:15:20 Il a encore des compagnons qui passent chez lui ;
00:15:50 Pont de Peney, inondé des deux côtés par le barrage – charpente avant coffrage ;
00:18:00 Photos d'escaliers et de mains courantes ;
00:19:00 Photo du professeur ;
00:19:40 Traçage mécanique – ABC du charpentier – comment faire un atelier ;
00:20:45 Son père compagnon ne racontait pas son tour de France, ils sont très secrets – en Allemagne les compagnies de charpentiers ont été dissoutes pendant la guerre – « les cérémonies se faisaient au front » ;
00:22:30 Aussi fait son tour en Allemagne – séparation du groupe pour des questions d'allocations familiales – un groupe pour les familles nombreuses, un autre contre.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Pierre Riondel, ingénieur technicien (1ère partie/2)

Interviews d'un ingénieur-technicien, Pierre Riondel, par Alda de Giorgi et Eric Golay (Durée totale de l'entretien: 01:30:00).
Période évoquée: 1957-1993 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/5 à 2/5) :
Après avoir obtenu son diplôme au Technicum à Genève en 1948, cet ingénieur, né en 1930, part à Paris et fait des études d'orgue. Il retournera ensuite à l'industrie et entre à Sécheron en 1957, il travaille comme "ingénieur technicien dans le secteur développement". Dans cet entretien, il décrit de façon détaillée le type de travail qu'il a été amené à effectuer. Il explique quelles nouvelles méthodes il a élaboré en fonction des demandes de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) ou des tramways zurichois.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview de Pierre Riondel, ingénieur technicien (2ème partie/2)

Interviews d'un ingénieur-technicien, Pierre Riondel, par Alda de Giorgi et Eric Golay (Durée totale de l'entretien: 01:30:00).
Période évoquée: 1957-1993 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/5 à 2/5) :
Après avoir obtenu son diplôme au Technicum à Genève en 1948, cet ingénieur, né en 1930, part à Paris et fait des études d'orgue. Il retournera ensuite à l'industrie et entre à Sécheron en 1957, il travaille comme "ingénieur technicien dans le secteur développement". Dans cet entretien, il décrit de façon détaillée le type de travail qu'il a été amené à effectuer. Il explique quelles nouvelles méthodes il a élaboré en fonction des demandes de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) ou des tramways zurichois.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J (1ère partie/2)

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:59:36).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce parqueteur né en 1908 explique son positionnement par rapport à la nécessité de partager le travail entre tous et de son désaccord avec ceux qui souhaitent toujours travailler plus. Il participait aux actions de la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il aimait travailler en France car il y appréciait la camaraderie. Il raconte son parcours de menuisier-ébéniste à parqueteur, son mode de vie et ses souvenirs de la lutte.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:00 à 00:09:00 : A appris le métier de parqueteur sur le tas - avait une formation en menuiserie ébénisterie - travail en France pour se tremper dans la camaraderie française (pas spécialement pour les questions syndicales), d'abord aux Voirons puis à Grenoble - puis au poste de police on lui a demandé de rentrer chez lui, car il n'y avait plus de travail - par manque de travail il a changé de métier et a fait parqueteur - rentré dans le syndicat finalement en 1932, après avoir fait sa demande quatre fois depuis 1931 - payé à la pièce, c'est à dire au mètre carré - 1932: grève des parqueteur, ils ne remettaient pas en question le travail à la pièce - il adorait l'action et démolir ;
00:09:00 à 00:18:00 : Pendant la grève de 1936, ont eu lieu des démolitions de villas? - les amendes étaient payées par les fonds de grève de la fédération – est parti en 1940 en Belgique [en raison question de pensions alimentaires] - ambiance plus sympathique en France - bons souvenirs de son enfance à la Jonction – ils étaient des voyous et avaient une belle camaraderie – derrière chez lui il y avait des pierres dont les scieurs de pierre se servaient pour couvrir les façades, parfois les entreprises appelaient la police - sa maman faisait des ménages et travaillait en usine – est né en 1908, a quitté l'école en 1922 - Arts et métiers pendant deux ans;
00:18:00 à 00:27:00 : puis rue de Carouge finir apprentissage d'ébéniste - goût pour le dessin du meuble industriel – il aurait fallu que j'aie un autre caractère pour faire des études et travailler dans l'électricité ou la mécanique pour pas être aussi vulnérable au chômage - avait une caravane à la Rippe – Il a repris quelquefois des cours de dessin le soir – puis il a fait menuisier - a connu le chômage comme parqueteur de 1938-1942 - il était plus souvent au chômage que d'autres, mais pas en raison de son appartenance syndicale – la paie se faisait au bistrot, à 5h du soir – obligation de consommer - il voulait travailler le moins d'heure possible, 7h l'hiver et 8h l'été, mais c'était 8h et 9h. - Leur distraction c'était la fête, le bistrot, mais ils ne cherchaient pas le bal, plutôt des parties de cartes, des parties de boules;
00:27:00 à 00:36:00 : bons souvenirs de la camaraderie pendant la grève et pendant la crise, particulièrement lors des actions – le piquet de grève servait à empêcher les gens qui voulaient aller travailler d'y aller - En 1957, il a été président de grève - Prendre les outils d'un ouvrier qui travaillait et aller les flanquer au lac - Scier des établis - Actions précises, ou il fallait se mouiller "On n'y serait pas arrivé par des palabres, c'est de l'action qu'il fallait" Si le groupe acceptait, les chefs poseurs allaient aux discussions "sur le tapis vert" - Les conventions collectives sont arrivées en 1924 et étaient renouvelées environ tous les deux ans. - assurances sociales: on voit pas beaucoup toute la prétendue richesse de la Suisse - avant la guerre, les parqueteurs étaient assurés au syndicat, il ne se souvient pas si les patrons y contribuaient - Sur quatre ans, il avait fait deux ans et demi de chômage - A été envoyé en Valais sur un chantier de chômage, chez Spinedi faire des fouilles;
00:36:00 à 00:45:00 : Destruction du toit à la rue des Terreaux du temple: témoin de cette destruction, le public n'était pas chaud - Le 9 novembre 1932, montre tout à fait la mentalité du moment - il était à côté des "troufions" à côté du Palais des expositions, il leur disait « vous n'allez quand même pas tirer ». - Il a compris lorsqu'il a vu les soldats se baisser. - Il se dit qu'il y avait 1000 personnes présentes, mais elles devaient donc être éparpillées, car à proximité il n'y avait que cent personnes, toutes vers le café des sports - Il a eu le pantalon troué par une balle - La smala sortait de la rue de Carouge pour voir ce qui allait se passer - personne ne pensait qu'ils allaient tiré - On parlait de révolution à l'époque, tous les jeunes ont cru à une amélioration, mais ça n'a pas du tout été le cas. - L'influence de l'arrivée du linoleum, pas tout de suite un impact. - Le travail était moins fatigant, le travail allait plus vite. - "Il y a toujours eu des brebis galeuses, mais c'était toujours toute une histoire pour avoir une augmentation, on nous sortait les salaires de certains.";
00:45:00 à 00:54:00 Les chefs poseurs - discussions au bistrot.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J (2ème partie/2)

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:59:36).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce parqueteur né en 1908 explique son positionnement par rapport à la nécessité de partager le travail entre tous et de son désaccord avec ceux qui souhaitent toujours travailler plus. Il participait aux actions de la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il aimait travailler en France car il y appréciait la camaraderie. Il raconte son parcours de menuisier-ébéniste à parqueteur, son mode de vie et ses souvenirs de la lutte.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2):
00:00:00 à 00:09:00 : Ils avaient un monteur de bois: des paquets de 25-40 kilos - celui qui était au 4ème étage était moins bien loti que les autres. - Ils en prenaient le plus possible en une fois, puis courraient au bistrot pour se défatiguer - si les chefs parqueteurs avaient des chouchous, parfois ça se terminait en bagarre - "C'était assez libre, ils étaient comme nous, seulement ils avaient 25 centimes sur chaque ouvrier, c'est eux qui prenaient les mesures et distribuaient les tâches" - Chaque ouvrier était responsable de son travail, il ne devait pas perdre plus de 3 % du bois - "C'était démocratique, chacun défendait son bout de steak » - Ceux qui étaient au chômage, demandaient que ce soit pas toujours les mêmes.- Ils essayaient d'avoir les jours de travail nécessaires pour toucher le chômage. - Il se déplaçaient à vélo - les rois du bâtiment: "c'est nous qui gagnions le plus, entre les colleurs de papier et nous c'était nous, 50 à 60 francs par jour " bien payé par rapport à ceux qui étaient payés 20 francs "J'ai toujours été un bout en train, pète en l'air." - il travaillait ce qu'il fallait pour pouvoir vivre;
[Entre 00:07:30 et 00:08:07] mauvais son
00:09:00 à 00:14:10 : positionnement: contre "l'enrichissement" de l'ouvrier par son travail: contre l'enrichissement de chacun - Un certain Coppet travaillait pendant la grève alors qu'il avait déjà des terres en Valais - "Vivre, et ensuite gagner sa vie correctement, que tout le monde ait du travail, mais que les ouvriers ne soient pas des capitalistes - Sur les soixante on était cinq six dans ce genre d'esprit. Pas seulement le pognon puis la femme. Vivre et qu'on vive convenablement à côté de moi"- les syndiqués trouvés sur les chantiers étaient amendés.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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