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Interview d'un maçon et typographe - Henri Tronchet, le personnage F (1ère partie/1)

Interview d'un maçon et typographe, Henri Tronchet, le personnage F, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 00:42:02).
Période évoquée: 1920-1950 (principalement)

Aperçu des thèmes (Partie 1/1):
Dans cet entretien, ce typographe devenu maçon traite notamment de la Ligue d'action du bâtiment (LAB), de la démolition des taudis de Saint-Gervais ainsi que des actions de résistance aux évacuations. Il raconte son entrée en apprentissage comme typographe et sa réorientation comme maçon pour raisons de santé. Il explique les façons dont il participait à à la Ligue d'action du bâtiment (LAB) et la grève de 1928.
Il raconte les changements du travail dans le bâtiment en lien avec les mois d'hiver et les intempéries. Il parle des structures organisationnelles en relation avec les luttes syndicales. Il se positionne sur le type de stratégies à adopter, notamment sur la nécessité que les mouvements de grève soient brefs. Il décrit la grève des jours fériés, les sabotages de machines et la « prise de l'Hotel de Ville ». Cet épisode a abouti à l'obtention du paiement des jours fériés dans toute la Suisse. Il parle des actions de résistance aux évacuations de logement. Il explique les raisons de l'organisation de la démolition des taudis de St-Gervais. Ces derniers étaient habités par des personnes ayant été évacuées de leur logement pour non paiement du loyer. Elles étaient ensuite relogées dans des logements qui appartenaient à la Ville et à l’Etat. L'idée de l'action était que les ouvriers initient eux-mêmes directement la démolition pour refuser ces relogements et créer du travail. Il mentionne les aspects judiciaires de ces actions et les liens avec la politique institutionnelle. Il effectuera deux ans de prison. Il raconte des anecdotes cocasses sur son activité de typographe pendant son incarcération.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon - Fernand Fellay, le personnage D (2ème partie/2)

Interview d'un maçon, Fernand Fellay, le personnage D, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:04:18).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce maçon raconte la manière dont les militants s'organisaient pour faire respecter les revendications des ouvriers. Il décrit les actions de démolitions de taudis et autres événements liés à la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il raconte la mise en place des équipes chargées de contrôler chacune une zone du canton et agir en cas de non-respect des revendications, par exemple en sabotant le travail effectué les jours de congé.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2)
00:02:00 Rapports avec les syndicats chrétiens;
00:03:00 Fusillade du 9 novembre 1932;
00:06:25 Influence de la pensée de Luigi Bertoni;
00:07:30 Colleurs de papiers peints, travail à la pièce et réaction syndicale;
00:10:30 Stratégies de grève quand on est minoritaire au début;
00:13:40 Que pensez-vous des résultats obtenus? Conditions de travail sont bien meilleures qu'avant, la santé améliorée grâce aux grues qui réduisent le poids à transporter.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon - Fernand Fellay, le personnage D (1ère partie/2)

Interview d'un maçon, Fernand Fellay, le personnage D, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 01:04:18).
Période évoquée: 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Ce maçon raconte la manière dont les militants s'organisaient pour faire respecter les revendications des ouvriers. Il décrit les actions de démolitions de taudis et autres événements liés à la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il raconte la mise en place des équipes chargées de contrôler chacune une zone du canton et agir en cas de non-respect des revendications, par exemple en sabotant le travail effectué les jours de congé.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:01:30 Tournée des chantiers;
00:04:20 Stratégies par rapport à la police;
00:09:08 Entrée dans le syndicat motivé par les revendications salariales et la volonté de réagir aux injustices sur les chantiers - conséquences de l'affiliation au syndicat - changer de boulot quatre fois par année;
00:14:30 Logement et hygiène, bains publics;
00:15:30 Les conséquences du chômage sur la vie quotidienne et familiale: à la maison jusqu'à trente-cinq ans;
00:20:30 L'organisation syndicale par métier et la Ligue d'action du bâtiment (LAB);
00:24:02 Grande action sur le chantier du bâtiment de la Société des Nations;
00:26:25 Démolition des taudis de Saint-Gervais - départ 5h du matin, chacun sa pelle et pioche;
00:29:40 Comment viennent les idées pour les actions? par l'action - résistances aux évacuations à quarante ou cinquante personnes;
00:34:50 Comment fonctionnaient les ponts-volants (système remplacé par les échafaudages), pourquoi les ouvriers y perdaient la vie, lutte pour leur suppression;
00:38:43 Première grève a duré dix-sept jours - grève de 1928, grève commencée sans savoir si la Fédération allait soutenir;
00:44:00 Grève des ramoneurs, ouvriers venus de Hongrie, dormaient sur le sol et nourris sur place, "une honte" - fermeture de l'usine - action syndicale: " Petit salaire, petit travail », affiches collées partout sur le chantier - action: travail au ralenti - lutte victorieuse pour empêcher une baisse de salaire.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un menuisier traceur - Adrien Buffat, le personnage A (2ème partie/2)

Interview d'un menuisier-traceur, Adrien Buffat, le personnage A, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 00:54:05).

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, un menuisier et militant syndical raconte les débuts de la Fédération des ouvriers du bois et du bâtiment (FOBB) ainsi que le fonctionnement quotidien et l'évolution des structures du syndicat. Il évoque notamment les raisons pour lesquelles certaines professions connaissent des engagements syndicaux plus précoces et plus stables. Il raconte aussi son cheminement aux côtés de Lucien Tronchet.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2):
00:00:10 Cotisation divisée en trois : activité syndicale, assurance chômage, assurance maladie – assurance maladie pas obligatoire – collecte officieuse de solidarité les soirs de paie
00:02:30 Différence de salaire entre ouvrier d'établi et débiteur traceur : un franc vingt contre un franc cinquante ou soixante de l'heure
00:03:00 Pas de versement d'argent à la famille ;
00:03:50 Pas de secrétaires permanents pour les activités syndicales courantes – un secrétaire local pour l'assurance maladie et chômage et un secrétaire central rédacteur du journal L'Ouvrier
00:07:05 Délégués désignés au coup par coup - compte-rendus tous les quinze jours - participation plus directe et personnelle des ouvriers aux activités syndicales qu'aujourd'hui;
00:08:10 Section de Genève réputée pour ses actions syndicales
00:08:50 Travail chez Casaï (Casalli) aux Acacias - « A Genève, contrairement à Lausanne, j'ai pu travailler une semaine sans que l'on s'inquiète de savoir si j'étais syndiqué ou pas »
00:10:40 Genève, moins syndiquée que Lausanne et concurrence des syndicats chrétiens sociaux; « les nouveaux engagés automatiquement offraient l'apéritif le soir de la première paie pour se faire agréer par l'équipe […] venir boire le "Cantex" »;
00:11:20 Anecdote au sujet de l'apéritif de bienvenue des chrétiens sociaux et la demande à la FOBB d'envoyer quelqu'un -« pas eu l'occasion de fraterniser entre nous à la mode lausannoise, soit avec la chique, soit avec la gousse d'ail, bref, on se connaissait mal »- « un homme est apparu là, en casquette, veston de velours, cravate lavallière... j'ai dit ça ne peut pas être quelqu'un d'autre que Lucien Tronchet » - Berra, député chrétien social et journaliste quitte le café peu après l'entrée de Lucien Tronchet;
00:17:50 Discussions sans fin entre Lucien Tronchet et le menuisier militant pendant leurs trajets vers Zurich pour participer au comité central;
00:18:40 La création de la FOBB par « cette équipe soudée » de Lucien Tronchet et ses amis, dont son frère;
00:19:45 l'Affaire de Versoix – Lucien Tronchet accusé de violation de domicile, atteinte à la liberté du travail;
00:23:20 Contribution importante des actions syndicales à Genève et Lausanne pour l'application des conventions collectives, le respect du temps de travail;
00:25:02 Vie syndicale « trépidante » doublée d'une lutte politique assez violente : l'époque de Georges Oltramare, des «  lascars » ;
00:25:30 Référence au livre Genève - Le temps des passions;
00:25:40 9 novembre 1932 - Léon Nicole demande des renforts à Lucien Tronchet – obligation pour toute « cette gauche disparate» de marcher ensemble «  un triomphe d'Oltramare sur le plan politique, ce serait en même temps un triomphe de Berra sur le plan syndical » ;
00:27:06 Vie quotidienne à Genève : « une Suisse miniature à laquelle il faut ajouter la Savoie » « cosmopolitisme de bon aloi » : Savoyards faisant la route tous les jours, Suisses-allemands, Valaisans et Vaudois;
00:29:20 Conditions de vie : en chambre dans une « petite pension bourgeoise où il fait bon se retrouver » - pas de problèmes financiers – pas de famille à entretenir;
00:31:00 La renommée de Lucien Tronchet dépassait les frontières du canton de Genève - Lucien Tronchet au Parti socialiste genevois pendant ses dernières années – « sa ligne directrice était anarcho-syndicaliste, en mettant anarcho avant syndicaliste »
00:32:29 Rencontres entre Lucien Tronchet et l'interviewé à Barcelone pendant la guerre civile - « davantage qu'un canif qui a dû passer de Genève à Barcelone par ses mains. »;
00:33:02 Amitiés et reconnaissance politique de Lucien Tronchet jusqu'aux Etats-Unis – Fédération américaine du travail ;
00:33:40 Influence bénéfique du partage d'activités syndicales avec Lucien Tronchet sur les activités de l'interviewé à Montreux dans la plus grande menuiserie ébénisterie de Suisse – président de la commission d'entreprise - «sans m'avoir donné de leçon, il m'a laissé beaucoup ».

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un menuisier traceur - Adrien Buffat, le personnage A (1ère partie/2)

Interview d'un menuisier-traceur, Adrien Buffat, le personnage A, par Paulette Deleval (Durée totale de l'entretien: 00:54:05).

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, un menuisier et militant syndical raconte les débuts de la Fédération des ouvriers du bois et du bâtiment (FOBB) ainsi que le fonctionnement quotidien et l'évolution des structures du syndicat. Il évoque notamment les raisons pour lesquelles certaines professions connaissent des engagements syndicaux plus précoces et plus stables. Il raconte aussi son cheminement aux côtés de Lucien Tronchet.

Repérage des sujets principaux (1ère partie/2)
00:00:20 Syndicat des paysans très différent;
00:00:30 Apprentissage de menuisier ébéniste à Cottens sur Morges, métier choisi pour lui par son père;
00:01:20 Le gain d'indépendance vis-à-vis des collègues et du contremaître en passant du poste d'ouvrier d'établi à celui de traceur menuisier;
00:04:15 Vendredi 20 avril 1928, première semaine d'engagement : assemblée du syndicat des menuisiers ébénistes - entrer au syndicat était pratiquement une cérémonie – se faire parrainer et jurer d'être un bon camarade;
00:09:00 Rôle de dizenier : récolter les cotisations au syndicat – délégué au comité de la section de Lausanne ;
00:10:40 Contributions au journal hebdomadaire L'Ouvrier ;
00:12:30 1931 Travail à Genève ;
00:14:10 Explication de la relative stabilité du Syndicat des ouvriers sur bois, créé en 1852 : stabilité géographique et des engagements dans les ateliers contrairement par exemple au travail sur les chantiers ;
00:16:45 « Chiquer du tabac pour être des nôtres »;
[00:16:45 00:18:51] - [SON TRES BAS, QUASI INAUDIBLE]

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet (8ème partie/9)

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 03:54:13).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/9 à 9/9):
Dans ce long et fourni entretien, Christiane Wist se fait raconter l'histoire de cette période des années 1920-1940 par Henri Tronchet qui participa à une série d'actions directes au sein de la Ligue d'action du Bâtiment (LAB) et fut secrétaire syndical jusqu'en 1955. Né en 1915, il raconte son parcours dans l'action syndicale et dans ses deux métiers principaux, maçon et typographe. Dans cet entretien, les interlocuteurs prennent le temps de la réflexion et de la distance par rapport aux récits, et s'attardent notamment sur le concept de chance. En effet, Henri Tronchet la considère comme centrale dans son parcours, ce qui lui fait dire « c'était peut-être ma chance d'avoir cru à ma chance ! ». Il décrit les actions menées pour la mise en place du système de reconnaissance de capacité pour les ouvriers qualifiés mais sans diplôme. Il explique les raisons pour lesquelles beaucoup d'ouvriers ne pouvaient se permettre d'acheter les produits des coopératives. Il décrit aussi l’ambiguïté dans la pratique des politiques de logement social. Il aborde la question des rapports de pouvoir et des comportements peu anarchistes de camarades anarchistes. Parmi de nombreux autres sujets, cet entretien traite aussi de la propagande par le fait, des enjeux de la caractérisation d'un acte comme "acte terroriste" et des séjours en prison.

Repérage des sujets principaux : (8ème partie/9)
00:00:00 à 00:09:00 : les accidents de travail : période intéressante commence avant guerre, mais moins d'information avant qu'ils ne fassent des actions et des mobilisations à ce sujet – après la guerre, ils faisaient des demi-journées de grève et des manifestations lors des décès – mise en place de délégué à la sécurité sur les chantiers – question des ponts-volants, compétence nécessaire pour la construction et le maniement – les échafaudages coûtent parfois plus chers que les travaux, puis l'idée qu'on pouvait dépenser de l'argent pour la vie d'un ouvrier a fait son chemin – la pratique voulait que les maçons fasse les ponts-volants pour les autres corps de métier – le pont-volant donnait un faux sentiment de sécurité, ce qui est une raison des accidents ;
00:09:00 à 00:18:00 : il y avait un certain fatalisme sur les chantiers – dans les apprentissages, on parlait de productivité, pas de sécurité, mais en France et à l'international la thématique de la sécurité était déjà d'actualité – mise en place des affiches mensuelles de prévention – Description des types d'accidents - les accidents sur les chantiers sont liés à l'accoutumance – à la suite des actions menées après chaque accident mortel, les autorités ouvraient le cortège (place Neuve, quai Gustave Ador), se sentant obligées d'être là – ensuite les autorités se sont vraiment intéressées – il existait déjà un comité de sécurité, mais pas sérieux, c'était les balayeurs qui devaient contrôler les chantiers – Création de la commission paritaire de sécurité ;
00:18:00 à 00:27:00 : les pelleurs mécaniques étaient des caïds, très indépendants, puis dès que le syndicat s'y est intéressé, c'est devenu une équipe très solidaire, ils étaient des pivots sur le chantier, les entrepreneurs les respectaient – au début ils n'étaient pas qualifiés – l'entreprise qui a corrigé le cours du Rhône sur le chantier de Verbois (Dionisotti) était un très mauvais employeur – après avoir été contraint de payer plus ses ouvriers, Dionisotti réussissait par son charme à en convaincre certains de lui rendre le surplus acquis – souvenirs d'enfance : l'humiliation ressentie lorsque sa famille a été logée dans un logement de commune - on mettait des robes aux petits garçons à l'époque – c'est seulement à l'âge de 14 ans qu'il est allé en ville pour la première fois – discussion sur les ghettos, et les classes sociales qui se voyaient directement avec les vêtements ;
00:27:00 à 00:36:00 : question des logements sociaux (Vieusseux et autres ) - proposition de subventionner les locataires et non la pierre - exemple de la Suède, mélanger les gens, faire varier les loyers pour un même logement – il a quitté la maison à 19 ans, il a toujours vécu dans un logement avec confort, important pour lui d'être bien logé – erreur de prendre les gens des taudis et de les reloger tous ensemble - les travailleurs fuyaient les foyers des taudis et se réfugiaient au bistrot, qui est le salon des pauvres;
00:36:00 à 00:46:51 : il a eu des discussions avec des responsables du logement - le but des Habitations à loyer modérés HLM (les Avanchets) n'a jamais été suivi, les gens qui ont peu d'argent n'y sont pas logés, les décideurs (syndicalistes y compris) pensent que c'est trop risqué économiquement – problématique de leur financement par les caisses de pension – lorsqu'il a dénoncé le prix de la construction des Avanchets, on l'a fait taire en lui disant « très intéressant, fais nous un rapport » - discussion sur les coopératives de consommation, distinguer les coopératives de consommation et de production – toute idée peut être escamotée disait Bertoni, ça a été le cas aussi des coopératives – les ouvriers n'allaient pas à la coopérative, mais à l'épicerie, car elles avaient le carnet, système de crédit mensuel – en tant qu'enfant, il était le cadet, toute la famille travaillait, dès l'âge de 10 ans il n'a plus connu la difficulté après que la famille eut été évacuée de la rue Vautier – contrat de sa sœur à l'usine, 70 ct de l'heure, clause de non concurrence - les permanents syndicaux: il n'y avait pas de permanents au syndicats, les gens allaient travailler le lendemain des actions – il ne s'imaginait pas comme permanent malgré les propositions – il a été nommé secrétaire syndical en son absence – il a quitté son poste de permanent lorsqu'il a senti que le vent changeait – il a travaillé pour la mise en place d'un système d'indemnisation pour les gens qui donnaient leur temps, pour pas qu'ils donnent aussi le peu d'argent qu'ils ont – référence au livre et aux idées de son frère Lucien Tronchet.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J (2ème partie/2)

Interview d'un parqueteur, Louis Rieben - le personnage J, par Paulette Deleval et Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 00:59:36).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/2 et 2/2):
Dans cet entretien, ce parqueteur né en 1908 explique son positionnement par rapport à la nécessité de partager le travail entre tous et de son désaccord avec ceux qui souhaitent toujours travailler plus. Il participait aux actions de la Ligue d'action du bâtiment (LAB). Il aimait travailler en France car il y appréciait la camaraderie. Il raconte son parcours de menuisier-ébéniste à parqueteur, son mode de vie et ses souvenirs de la lutte.

Repérage des sujets principaux (2ème partie/2):
00:00:00 à 00:09:00 : Ils avaient un monteur de bois: des paquets de 25-40 kilos - celui qui était au 4ème étage était moins bien loti que les autres. - Ils en prenaient le plus possible en une fois, puis courraient au bistrot pour se défatiguer - si les chefs parqueteurs avaient des chouchous, parfois ça se terminait en bagarre - "C'était assez libre, ils étaient comme nous, seulement ils avaient 25 centimes sur chaque ouvrier, c'est eux qui prenaient les mesures et distribuaient les tâches" - Chaque ouvrier était responsable de son travail, il ne devait pas perdre plus de 3 % du bois - "C'était démocratique, chacun défendait son bout de steak » - Ceux qui étaient au chômage, demandaient que ce soit pas toujours les mêmes.- Ils essayaient d'avoir les jours de travail nécessaires pour toucher le chômage. - Il se déplaçaient à vélo - les rois du bâtiment: "c'est nous qui gagnions le plus, entre les colleurs de papier et nous c'était nous, 50 à 60 francs par jour " bien payé par rapport à ceux qui étaient payés 20 francs "J'ai toujours été un bout en train, pète en l'air." - il travaillait ce qu'il fallait pour pouvoir vivre;
[Entre 00:07:30 et 00:08:07] mauvais son
00:09:00 à 00:14:10 : positionnement: contre "l'enrichissement" de l'ouvrier par son travail: contre l'enrichissement de chacun - Un certain Coppet travaillait pendant la grève alors qu'il avait déjà des terres en Valais - "Vivre, et ensuite gagner sa vie correctement, que tout le monde ait du travail, mais que les ouvriers ne soient pas des capitalistes - Sur les soixante on était cinq six dans ce genre d'esprit. Pas seulement le pognon puis la femme. Vivre et qu'on vive convenablement à côté de moi"- les syndiqués trouvés sur les chantiers étaient amendés.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet (7ème partie/9)

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 03:54:13).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/9 à 9/9):
Dans ce long et fourni entretien, Christiane Wist se fait raconter l'histoire de cette période des années 1920-1940 par Henri Tronchet qui participa à une série d'actions directes au sein de la Ligue d'action du Bâtiment (LAB) et fut secrétaire syndical jusqu'en 1955. Né en 1915, il raconte son parcours dans l'action syndicale et dans ses deux métiers principaux, maçon et typographe. Dans cet entretien, les interlocuteurs prennent le temps de la réflexion et de la distance par rapport aux récits, et s'attardent notamment sur le concept de chance. En effet, Henri Tronchet la considère comme centrale dans son parcours, ce qui lui fait dire « c'était peut-être ma chance d'avoir cru à ma chance ! ». Il décrit les actions menées pour la mise en place du système de reconnaissance de capacité pour les ouvriers qualifiés mais sans diplôme. Il explique les raisons pour lesquelles beaucoup d'ouvriers ne pouvaient se permettre d'acheter les produits des coopératives. Il décrit aussi l’ambiguïté dans la pratique des politiques de logement social. Il aborde la question des rapports de pouvoir et des comportements peu anarchistes de camarades anarchistes. Parmi de nombreux autres sujets, cet entretien traite aussi de la propagande par le fait, des enjeux de la caractérisation d'un acte comme "acte terroriste" et des séjours en prison.

Repérage des sujets principaux : (7ème/9)
00:00:00 à 00:09:00 : Alexandre Croix : mémoire prodigieuse – arrêté et interrogé en Espagne en même temps qu'un consul anglais - piques-niques – rapport à la famille et à la religion – les gens sont très différents en groupe ou individuellement – anecdote sur l'enterrement de Lucien Tronchet et la volonté de sa femme d'inviter un pasteur à son enterrement – « Babel a fait des enterrements sans parler du bon dieu » – un discours respectueux de l’athéisme à l'enterrement du Docteur Menkes – farces faites aux pasteurs et curés;
00:09:00 à 00:19:08 : anecdote sur la visite d'un pasteur à la maison, Henri Tronchet, à 15 ans, l'a mis dehors – décès à vingt ans de son frère Pierre Tronchet - son oncle, le frère de sa mère était un jaune qui travaillait pour le journal Le Courrier – l'assurance vieillesse – la loi est toujours venue après l'imposition d'une pratique par l'action – les patrons n'étaient pas toujours des salauds, mais ils ne voulaient pas que leurs collègues patrons le sachent – sa pratique dans le syndicat, son organisation avec les délégués, les réunions de chantier « les gens sont tout contents d'exploser de temps en temps, mais il faut les maintenir » - calculer les risques pour soi-même et pour les autres – lock-out, assurances – anecdote sur l'obtention de 100 millions de francs par la Banque coopérative -  « ils avaient peur de l'action mais c'est pas possible ! »;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet (6ème partie/9)

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 03:54:13).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/9 à 9/9):
Dans ce long et fourni entretien, Christiane Wist se fait raconter l'histoire de cette période des années 1920-1940 par Henri Tronchet qui participa à une série d'actions directes au sein de la Ligue d'action du Bâtiment (LAB) et fut secrétaire syndical jusqu'en 1955. Né en 1915, il raconte son parcours dans l'action syndicale et dans ses deux métiers principaux, maçon et typographe. Dans cet entretien, les interlocuteurs prennent le temps de la réflexion et de la distance par rapport aux récits, et s'attardent notamment sur le concept de chance. En effet, Henri Tronchet la considère comme centrale dans son parcours, ce qui lui fait dire « c'était peut-être ma chance d'avoir cru à ma chance ! ». Il décrit les actions menées pour la mise en place du système de reconnaissance de capacité pour les ouvriers qualifiés mais sans diplôme. Il explique les raisons pour lesquelles beaucoup d'ouvriers ne pouvaient se permettre d'acheter les produits des coopératives. Il décrit aussi l’ambiguïté dans la pratique des politiques de logement social. Il aborde la question des rapports de pouvoir et des comportements peu anarchistes de camarades anarchistes. Parmi de nombreux autres sujets, cet entretien traite aussi de la propagande par le fait, des enjeux de la caractérisation d'un acte comme "acte terroriste" et des séjours en prison.

Repérage des sujets principaux : (6ème partie/9)
00:00:00 à 00:09:00 : discussion sur l'importance du mouvement anarchiste à Genève : peu important dans l'histoire genevoise, petite bande au syndicat – bande de personnes avec l'état d'esprit de la propagande par l'action – certains nient le caractère anarchiste de leurs actions, parlant plutôt d'idées libertaires - il parle du mouvement anarcho-syndicaliste d'avant la première guerre mondiale – de la relation avec la théorie – affaire des bombes à Zurich : Bertoni accusé d'être à la solde des Allemands – caste dans le domaine judiciaire – les gens n'osaient pas trop questionner Bertoni, affublé du surnom « le pape de l'anarchie », connu dans les milieux italiens à travers le monde – rouleaux du Réveil anarchiste envoyée aux Etats-Unis – presse anarchiste;
00:09:00 à 00:18:00 : théories néo-malthusianistes – certains ont été condamnés à mort en France pour avoir écrit une brochure sur la vasectomie – idées anarchistes : le pouvoir se trouve au niveau de la commune – commune de Paris et l'opposition de Marx et Engels à cette commune – l'anarchie présuppose une conscience humaine qui fait défaut – commentaire sur l'attentat symbolique au moment de la visite du pape – différence entre un pétard et une bombe – la propagande par l'action réveille les gens – discussion sur la Ligue d'action du bâtiment (LAB) – utilité sur vingt ans de la mobilisation pour les jours fériés ;
00:18:00 à 00:27:00 : guerre d'Espagne – à Genève il n'y avait pas vraiment de théoricien ici, à part Luigi Bertoni – Radio à Barcelone - Guerre d'Abyssinie – les nationalismes, parfois chez les anarchistes – les Russes fournissaient le pétrole à Franco – les Soviétiques n'auraient pas voulu qu'un vrai socialisme s'instaure quelque-part en Europe – Luigi Bertoni a beaucoup souffert de la guerre d'Espagne – Journées de mai 1937 en Catalogne, liquider les anarchistes – Guerre d'Espagne : terrain d'expérimentation pour la Deuxième Guerre mondiale – amélioration des conditions de vie - différents type d'éliminations : par la mort ou par l'asile psychiatrique ou l'isolement, qui ôte la crédibilité, atteinte à la dignité – Lucien Tronchet «il n'y avait pas moins anar que Lucien dans son comportement » - question du rapport au pouvoir ;
00:27:00 à 00:36:00 : discussion autour de l'autorité – anecdote de son expérience en tant que secrétaire syndical – a toujours soutenu les initiatives d'arrêt de chantier, même s'il ne les aurait pas décidé ainsi lui-même – anecdote au sujet d'un saisonnier qui ne voulait pas partir à la fin de la saison, du positionnement du syndicat – rapport avec les politiques – secrétaires syndicaux : c'était un sacerdoce, pas une profession, ce n'était que des ouvriers – centre de formation pour secrétaires syndicaux, château de Choully après la Fenière - jetons de présence d'un conseiller fédéral légués pour créer l'école ouvrière suisse (Struchen y est allé, Henri Tronchet lui-même, Buffat aussi);
00:36:00 à 00:45:43 : beaucoup pour l'éducation après la deuxième guerre – La Fenière, devait servir aussi de maison de vacances – Collex-Bossy - vie sociale du groupe anarchiste – L'Aurore – Bibliothèque Germinal – organisation de soirées en hiver – salle du Grütli à Chantepoulet – avant, au 1er mai il n'y avait pas de fête – Jours de mai, fête pendant 4 jours - « ça dépend d'un ou deux gars » - les femmes anarchistes ? non, plutôt les compagnes – quelques commentaires sur l'Espagne;

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet (9ème partie/9)

Interview d'un maçon, typographe et secrétaire syndical, Henri Tronchet par Christiane Wist (Durée totale de l'entretien: 03:54:13).
Période évoquée : 1920-1940 (principalement)

Aperçu des thèmes (Parties 1/9 à 9/9):
Dans ce long et fourni entretien, Christiane Wist se fait raconter l'histoire de cette période des années 1920-1940 par Henri Tronchet qui participa à une série d'actions directes au sein de la Ligue d'action du Bâtiment (LAB) et fut secrétaire syndical jusqu'en 1955. Né en 1915, il raconte son parcours dans l'action syndicale et dans ses deux métiers principaux, maçon et typographe. Dans cet entretien, les interlocuteurs prennent le temps de la réflexion et de la distance par rapport aux récits, et s'attardent notamment sur le concept de chance. En effet, Henri Tronchet la considère comme centrale dans son parcours, ce qui lui fait dire « c'était peut-être ma chance d'avoir cru à ma chance ! ». Il décrit les actions menées pour la mise en place du système de reconnaissance de capacité pour les ouvriers qualifiés mais sans diplôme. Il explique les raisons pour lesquelles beaucoup d'ouvriers ne pouvaient se permettre d'acheter les produits des coopératives. Il décrit aussi l’ambiguïté dans la pratique des politiques de logement social. Il aborde la question des rapports de pouvoir et des comportements peu anarchistes de camarades anarchistes. Parmi de nombreux autres sujets, cet entretien traite aussi de la propagande par le fait, des enjeux de la caractérisation d'un acte comme "acte terroriste" et des séjours en prison.

Repérage des sujets principaux : (9ème partie/9)
00:00:00 à 00:00:37 : sur le dévouement, les grèves de 6-8 mois, peut-être un progrès qu'on n'arrive plus à faire ça.

Collège du Travail, Genève; producteur/trice

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